Pourpre

Chapitre 4

-Tu n'as toujours pas d'autres symptômes? Me demande mon meilleur ami.
Je soupire. Ça fait une semaine qu'il me pose cette même question tous les jours.
-Pas depuis la dernière fois non. Lui répondis-je en levant les yeux au ciel. On s'est sûrement inquiété pour rien.
-Ou peut-être que ça met juste plus de temps à se déclencher chez toi. Me dit Tyler. Peut-être que..
Je ne le laisse pas finir et l'interrompt.
-On peut parler d'autre chose s'il vous plaît. Je leur demande. Je vous assure que je vais bien.
-Excuse-nous. Me dit Jake. On est inquiet c'est tout.
-Je le sais. Lui dis-je. Mais je vais bien alors on peut passer à autre chose.
Il hoche la tête et change de sujet.
-Tu viens voir le match ce soir? Demande Jake.
Je fronce les sourcils en me demandant de quel match il parle.
-Quel match? Je lui demande.
-Ne me dis pas que tu as oublié, me dit Tyler en faisant la moue.
Merde, le match. Je l'avais totalement oublié. Ce soir c'est leur premier match dans l'équipe de rugby de notre lycée. Ils ont toujours voulu faire partie de l'équipe mais il faut une certaine carrure pour pouvoir entrer dans l'équipe et avant cette année Tyler et Jake n'était pas vraiment assez musclé ni assez imposant pour avoir une chance lors des sélections. Ils se sont entraînés tout l'été dans l'unique but de les réussir et ils font maintenant partie de l'équipe.
Comment ai-je pu oublier.
-Oui, non, désolé, dis-je en balbutiant, ne vous en faites pas. Je serais là.
-T'es sûre? Me demande Jake.
Je hoche la tête ne sachant plus ou me mettre.
-Oui oui, c'est promis. Je lui réponds.
-T'as intérêt! Me dit Tyler en rigolant.
Je rigole à mon tour et on se dirige vers la classe où on a cours de sciences. Les jumeaux discutent entre eux du test de littérature de la semaine prochaine. Je ne les écoute plus, je suis perdue dans mes pensées.
En arrivant dans le couloir, mon corps entier est parcouru de frissons. Mes poils se dressent sur mes bras et une goutte de sueur glisse le long de ma nuque. Je peine à respirer. C'est la même sensation que dans mes rêves. Cette peur, ce sentiment de faiblesse, cette impression que quelqu'un me traque, me chasse. C'est là que je l'aperçois, cette silhouette dans la pénombre au fond du couloir. Je n'arrive pas à distinguer son visage mais je vois deux yeux oranges qui me fixent, qui me guettent. C'est elle. C'est la chose que j'ai vu dans les bois. Est-ce un homme? Une femme? Je ne saurais le dire. Ma respiration s'accélère. Dans la pénombre, je parviens à distinguer des crocs qui luisent dans l'obscurité.
Je sursaute en poussant un cri lorsqu'une main s'abat sur mon épaule. Je me retourne totalement paniquée et me retrouve nez à nez avec les jumeaux.
-Al! Calme-toi, c'est moi! Me dit Jake inquiet. Tu vas bien?
Je ne lui réponds pas et regarde à nouveau à l'endroit où la silhouette se trouvait. Il n'y a plus personne. Le couloir est vide.
Je suis pourtant sur de ne pas avoir rêvé.
-Qu'est-ce qu'il y'a Al? Me demande Tyler.
Il s'approche de moi et serre mes mains dans les siennes.
-Al.. tu trembles. Me dit-il, inquiet lui aussi.
-Je.. j'ai cru voir quelqu'un.. debout au fond du couloir. Lui dis-je en balbutiant.
-Quelqu'un? Ou quelque chose? Me demande mon meilleur ami d'un air grave.
-Les deux. Je murmure.
-Tu es sûre? Peut-être que tu as cru voir quelqu'un. Me dit Tyler.
Je secoue la tête, je sais qu'il y'avait quelqu'un.
-J'en suis sûre. Lui répondis-je. Je pense que c'est le loups-garous que j'ai vu dans les bois la dernière fois.
-Tu crois qu'il te veut quoi? Me demande Jake.
-Je ne sais pas. Je lui réponds.
Il ouvre la bouche pour répondre mais il est interrompu par notre professeur de sciences qui a l'air très énervé.
-Je peux savoir ce que vous faites? Nous demande-t-il en criant. Le cours a commencé depuis 10minutes!
Je baisse la tête, ce n'est pas le moment de me faire remarquer, surtout pas par lui.
-Excusez-nous monsieur mais Al ne se sentait pas bien. Lui répond Jake. On a préféré attendre qu'elle aille mieux avant d'aller au cours.
Je soupire. Il aurait pu éviter de mentionner mon prénom.
-Mais bien sur! C'est surtout une excuse de piètre qualité pour éviter mon cours n'est-ce pas Al? Me demande-t-il avec un rictus.
J'ouvre la bouche pour lui répondre mais il me coupe.
-Non, ne dit rien. Je ne veux pas entendre les excuses pitoyables que tu vas me donner. Me dit-il.
Il se tourne vers les jumeaux.
-Vous deux. En classe. Et que ça saute. Leur dit-il.
Ils hochent la tête et après un dernier regarde pour moi, ils rentrent dans la salle de cours.
-Quant à toi, tu vas me faire le plaisir d'aller chez Mr. Duval pour lui expliquer que tu as essayé de sécher mon cours. Me dit-il.
J'ouvre la bouche, abasourdie. Il n'a pas le droit. Mon coeur s'accélère et je serre les poings. Je sens la colère monter.
-Quoi? Mais non! Je vous jure que je ne voulais pas sécher, lui dis-je, je..
-Tu ne discutes pas Al! Tu fais ce que je te dis! Crie-t-il. Ça t'apprendra à vouloir jouer à la plus maligne.
Il part sans me laisser le temps de répondre et claque la porte de la classe en me laissant planter devant.
Prise de rage je frappe dans le casier à côté de la porte en criant.
Un craquement sinistre se fait entendre à l'instant même où mon poing atterrit sur le mur.
La douleur se fait immédiatement sentir et je serre les dents pour ne pas hurler. Je m'écarte du mur et essaie de bouger ma main mais je n'y parviens pas, j'ai trop mal. C'est surement une fracture.
Je m'insulte intérieurement d'être aussi stupide et part en pestant vers le bureau des éducateurs pour mettre de la glace sur ma main.
Je marche en silence dans les couloirs, seule. C'est la dernière heure de cours de la journée, il n'y a presque plus personne dans le bâtiment. Pourtant, je sens comme une présence, comme si quelqu'un me suivait. Je me retourne, mais il n'y a personne. Je continue d'avancer en pressant le pas. J'ai l'impression d'entendre des bruits de pas, d'entendre une respiration. Je suis parcourue de frissons. Je peux sentir la peur, ma peur. Je me dépêche d'avancer. Les pas sont de plus en plus distincts. Je cours. Je cours tout en regardant derrière moi. Il y'a quelqu'un, j'en suis sure. Je ne suis pas seule. Je continue de courir, terrorisée. Je vois le croisement à la fin du couloir. Le bureau des éducateurs est juste là, dans le couloir de gauche. J'y suis presque. Les pas se sont arrêtés, pourtant j'entends toujours cette respiration. J'atteins le croisement et tourne à gauche. Je pousse un cris et m'arrête immédiatement. Mes poils se dressent dans ma nuque. J'écarquille les yeux. J'avais raison. Je n'étais pas seule. Il y'a quelqu'un. Dos à moi. A quelque mètres de moi. C'est un homme. Il se tourne vers moi, lentement. Je ne parviens plus à bouger, je suis terrifiée. Je peux enfin voir son visage. C'est lui que j'ai vu dans les bois. C'est lui qui était dans le couloir.
-Ça fait un moment que je t'observe. Me dit-il d'une voix grave. Tu sais ce que je suis n'est-ce pas?
Je ne réponds pas et commence à reculer.
Je n'ai pas le temps de faire quoique ce soit qu'il m'attrape par les épaules et me plaque contre les casiers. Je ferme les yeux. Une larme coule le long de ma joue.
-Regarde-moi. Me dit-il.
Je secoue la tête.
-S'il vous plaît ne me faites pas de mal. Lui dis-je en pleurant. Je ne dirais à personne ce que j'ai vu.
Il ne m'écoute pas et me crie dessus.
-REGARDE-MOI! Crie-t-il d'une voix sourde.
J'ouvre les yeux en sursautant. Ce n'est plus un visage humain que j'ai en face de moi, mais celui d'un loups-garous. Ces yeux oranges sont plongés dans les miens et ça bouche entre-ouverte laisse entrevoir ses crocs. J'écarquille les yeux à cette vision.
Il ricane et desserre son emprise sur moi.
-Je sais très bien que tu ne diras rien à personne. Me dit-il en approchant son visage de moi. Tu sais pourquoi?
Je secoue la tête, n'osant pas répondre.
-Tu es comme moi. Me dit-il.
Je secoue la tête encore une fois.
-Non! C'est faux! Lui dis-je en criant. Je ne suis pas comme vous.
-Bien sur que si. Me dit-il. Tu ne le sais pas, mais tes yeux ont changé de couleurs à la minute même où tu m'as vu.
Il s'écarte de moi.
-Tu es un loups-garous. Me dit-il. Et pas n'importe le quel.
Il commence à s'éloigner et à s'enfoncer dans la pénombre du couloir.
-La pleine lune est dans 3 jours. Me dit-il. Tu ferais mieux de t'y préparer ou tu risques de tuer quelqu'un.
Il pousse un hurlement et disparaît aussi vite qu'il est arrivé, sans laisser la moindre trace,
Je m'appuie contre les casiers. Mes jambes tremblent. Ce qu'il m'a dit tourne en boucle dans ma tête. Je ne peux pas être un loups-garous, c'est impossible.
Je passe ma main dans mes cheveux et me rends compte que je n'ai plus mal, je peux même la plier comme si rien ne s'était passé alors que j'étais persuadée qu'elle était cassée.
Je me redresse alors et écarquille les yeux lorsque je parviens à distinguer mon reflet dans la vitre en face de moi.
Il ne m'a pas menti.
Mes yeux. Mes yeux sont différents. Ils n'ont plus rien d'humain.
Ils sont rouges.

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Salut tout le monde! Voici le nouveau chapitre! J'espère qu'il correspondra à vos attentes et n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez en commentaire. Et si ce chapitre vous plait, laissez un vote pour me le faire savoir!
À bientôt pour le chapitre suivant! 😊