Pourpre

Chapitre 8

Les jumeaux sont partis en cours il y'a 10 minutes. Quant à moi, j'ai décidé de rester à mon appartement la matinée et de les rejoindre dans l'après-midi, afin de me remettre de mes émotions. Je m'en veux encore d'avoir blesser Tyler, d'avoir perdu tout contrôle et d'avoir essayé de les tuer. Je dois absolument trouver une solution pour arriver à me contrôler avant la prochaine pleine lune car l'idée de me retrouver à nouveau attachée par des chaines dans la cave de mon immeuble ne m'enchante pas vraiment.
Je décide d'aller prendre une douche pour me vider la tête mais, alors que l'eau chaude de la douche coule le long de mon corps, mon rêve de cette nuit me revient en mémoire. Je me rappelle que je courrais après quelque chose, ou plutôt quelqu'un. Quelqu'un dont le visage m'était familier. Je me concentre mais ne parviens pas à me rappeler qui cela pouvait bien être. Je ne me rappelle que d'une chose, la personne que je poursuivais était une femme mais je ne saurais dire qui. Je ferme les yeux en profitant de la chaleur qui m'entoure et chasse ce rêve de mon esprit.
Je sors de la douche une demie heure plus tard et prend mon téléphone. J'ai plusieurs messages de Jake me demandant si tout va bien. Je lui réponds vite fait pour ne pas qu'il s'inquiète. Il peut être une vrai mère poule quand il veut. J'ai également un message de Tyler me disant que notre professeur de sciences, Mr. Lambert est très énervé de ne pas me voir en cours car il est persuadé une fois de plus que j'ai décidé de sécher son cours. Les jumeaux ont beau eu lui dire que je ne me sentais pas bien, que j'étais restée chez moi pour me reposer et que je reviendrais pour les cours de l'après-midi, il n'a rien voulu entendre. Je soupire en lisant la fin du message dans lequel Tyler me dit que j'aurai probablement une retenue. C'est vraiment un emmerdeur de première ce prof, je ne sais pas ce que j'ai pu lui faire pour qu'il me déteste autant. Je n'ai vraiment pas besoin d'une retenue en ce moment.
Je suis sortie de mes pensées par la sonnette de mon appartement. Je fronce les sourcils. Qui ça peut bien être à cette heure-ci du matin ?
Je me dirige vers la porte, pose ma main sur la poignée, prête à ouvrir, mais je me stoppe. Tous mes sens sont en alerte, je reconnais cette odeur. Je n'ai pas besoin d'ouvrir pour savoir qui se tient de l'autre côté de ma porte. Qu'est-ce qu'il fait ici ? Qu'est-ce qu'il me veut ?
Je lâche doucement la poignée et recule à pas de loup, sans faire le moindre bruit. Je me stoppe directement lorsque j'entends sa voix grave et sourde s'élever derrière la porte de mon appartement.
-Je sais que tu es là. Je peux entendre ta respiration et les battements de ton cœur. Me dit-il d'une voix menaçante.
Mes poils se hérissent sur ma nuque. Je ne bouge pas, terrifiée.
-Ouvre moi. Me dit-il plus doucement. Je ne suis pas ici pour te faire du mal mais pour t'aider.
Pour m'aider ? Il veut m'aider, c'est nouveau ça.
Je l'entends soupirer d'agacement.
-Ouvre, ou je défonce ta porte. Me dit-il d'une voix cinglante. Je compte jusque trois.
C'est impossible, il ne peut pas défoncer ma porte, elle est beaucoup trop solide.
-Un.
En même temps c'est un loup-garou. Est-ce possible qu'il ait tant de force que ça ?
-Deux.
Je ne vais pas prendre le risque, je n'ai pas envie qu'il détruise tout. J'avance vers ma porte et me dépêche de l'ouvrir avant qu'il ne l'enfonce. Je me retrouve nez à nez avec lui. Il est toujours aussi imposant avec sa carrure d'athlète et ses deux têtes en plus que moi. Je dois lever la tête pour pouvoir le regarder. C'est la première fois qu'il m'apparait avec une apparence humaine. Pas de griffes, ni de canines. Son visage et ses yeux sont normaux. Je lui donnerais la trentaine, peut-être un peu moins. S'il ne me foutait pas autant la trouille je pourrais presque le trouver beau avec ses yeux bleu océan. Il me détaille de la tête au pied et me sourit.
-Bah voilà, ce n'étais pas si compliqué quand même ? Me dit-il d'un air amusé.
Il me pousse légèrement sur le côté et rentre dans mon appartement.
Non mais je rêve, il se prend pour qui ? Je ferme la porte derrière lui et me retourne pour lui faire face. Il regarde mon appartement.
-Très joli ton appartement. Me dit-il en souriant.
Je ne comprends toujours pas ce qu'il me veut et pourquoi il se montre si aimable avec moi alors qu'il fait tout pour me terrifiée depuis plusieurs semaines.
-Je peux savoir ce que vous faites dans mon appartement ? Lui demandais-je d'une voix plus cinglante que je ne le voulais.
Il continue de me sourire.
-Ne t'énerve pas et arrête de me vouvoyer. Me dit-il. Je suis venu ici pour t'aider, c'est tout.
-Pourquoi voudriez-vous... voudrais-tu m'aider ? Lui demandais-je en fronçant les sourcils. Tu me poursuis depuis plusieurs semaines et maintenant tu veux m'aider ?
-Je m'excuse si je t'ai fait peur les fois où l'on s'est croisé, ce n'était pas mon intention. Me dit-il d'une voix douce.
Je reste sceptique.
-Ah non ? Lui répondis-je. Quelle était ton intention dans ce cas ?
-Je voulais te mettre en garde contre ce qui allait t'arriver dans les jours à venir, en particulier le jour de la pleine lune. Me répond-il avec sérieux. Je vois que mes « menaces » t'ont servie puisque tu n'as tué personne. Comment as-tu fait ?
-Mes meilleurs amis m'ont attachée dans la cave de mon immeuble avec des chaines en acier.
Il grimace.
-Pour avoir déjà expérimenté les chaines en acier, je sais que ce n'est pas très agréable. Me dit-il. Mais c'était une bonne idée.
Il semble réfléchir.
-Tu as confiance en tes meilleurs amis ? Me demande-t-il. Ils ne diront rien ?
Je fronce les sourcils. Il a peur qu'ils divulguent notre secret.
-S'ils avaient voulu me dénoncer, ils l'auraient fait il y'a longtemps. Lui dis-je. J'ai grandi avec eux, ils ne diront rien.
Il hoche la tête, rassuré.
Je me détends au fil de notre conversation. S'il avait voulu me tuer, je serais déjà morte.
-Bien. Comme je te l'ai dit je suis venu pour t'aider. Me dit-il. Mais je suis aussi venu pour t'apprendre tout ce que tu dois savoir sur notre monde.
Je l'écoute attentivement, intriguée.
-Dis-moi tout. Lui dis-je.
Il me sourit et s'assoit sur une chaise de ma table à manger. Je l'imite et m'assois en face de lui.
-Tout d'abord tu dois savoir que nous autres loups-garous ne sommes pas tous « égaux ». Nous sommes divisés en trois catégories au sein d'une même meute. Me dit-il. Il y'a les omégas, les betas et les alphas. Les omégas sont les membres de la meute les moins importants. Ils ne se battent pas et ne participent pas aux décisions de la meute. Leurs canines et leurs griffes sont plus petites que celles des betas et des alphas. Mais ce qui les différencient le plus sont leurs yeux. Ils ne sont pas oranges comme les miens, ni rouge comme les tiens, mais ils sont verts.
Je hoche la tête et le laisse poursuivre.
-Les betas sont les guerriers et les conseillers de l'alpha de leur meute. Ils sont plus grand et plus fort que les omégas. Leurs canines et leurs griffes sont plus longues que celles des omégas mais restent plus petites que celles des alphas. Les yeux des betas sont oranges.
En me disant cela, ces yeux changent de couleurs afin de prendre une teinte orangée.
-Donc toi, tu es un beta. Lui demandais-je.
-Bien vu. Me dit-il.
-Et... Et moi ? Je suis quoi ? Lui demandais-je. Aucun d'eux n'a les yeux rouges comme moi.
-Écoute-moi et tu le sauras. Me dit-il amusé.
Je hoche la tête nerveusement.
-Les alphas sont quant à eux divisés en deux catégories également : les faux alphas et les vrais alphas. Les faux alphas sont des betas ayant tué leur propre alpha dans le but de devenir alpha à leur tous. Leurs griffes et leurs canines sont d'une longueur impressionnante et leurs yeux sont d'une couleur dorée. Ils sont facilement reconnaissables et il vaut mieux les éviter. Un beta qui tue son propre alpha pour le pouvoir est un loup-garou dangereux qui n'hésite pas à tuer tout ce qui se met en travers de sa route. Malheureusement ce sont les alphas les plus répandus. Bien entendu ils ne le font pas tous pour cette raison, d'autres le font car l'alpha arrive à la fin de sa vie et ils ont été choisis par la meute et l'alpha lui-même pour le remplacer. C'est une pratique très courante.
-Et moi dans tout ça ? Je lui demande en perdant patience. Je ne vois toujours pas ce que je suis.
Il me sourit, amusé.
-Ce qui m'amène aux vrais alphas. Me dit-il. Toi.
J'écarquille les yeux.
-Moi ?
Il hoche la tête et poursuis.
-Oui, toi. Dit-il. Vois-tu, les vrais alphas ont les yeux rouges, tout comme toi. Ils n'ont pas eu besoin de tuer un autre alpha pour prendre ses pouvoirs, ils sont nés pour être des alphas. Ils sont plus puissants que n'importe lequel d'entre nous et sont craints et respectés par les autres. Ils peuvent faire obéir n'importe quel beta, qu'il soit de leur meute ou pas. On raconte même que certains d'entre eux ont la possibilité de se transformer totalement en loup, mais je n'en ai jamais croisé qui sachent le faire. Peut-être que tu seras la première.
-Me transformer en loup ? Dis-je. Si je savais le faire j'aurais déjà dû me transformer totalement non ?
-Pas forcément me dit-il. Ça peut venir avec le temps, quand tu arriveras à te contrôler entièrement.
Je hoche la tête, pensive.
-De plus, me dit-il, tu dois savoir que les autres loups-garous peuvent sentir ton pouvoir et savoir que tu es une vraie alpha. Pourtant, si je n'avais pas vu la couleur de tes yeux je n'aurais pas su que tu étais une vraie alpha. Je pensais que tu étais une simple alpha. On dirait que, inconsciemment, tu masques ton pouvoir.
-C'est une bonne chose ? Je lui demande incertaine.
-C'est une très bonne chose car, pensant que tu es une simple alpha, les autres loups-garous vont te sous-estimer et ne connaîtront pas l'étendu de ton pouvoir. Tu peux donc jouer sur l'effet de surprise. Me dit-il.
Je réfléchis. Il n'a pas tort après tout. Je lève la tête pour le regarder.
-Donc toi, tu as une meute ? Je lui demande.
Il secoue la tête négativement.
-Non, je n'ai jamais trouvé de meute ni d'alpha qui me corresponde. Me dit-il. Jusqu'à ce que je croise ton chemin. C'est pour ça que je te suis depuis plusieurs semaines. Je voulais voir comment tu étais et comment tu agissais avec les autres.
-Pourquoi ? Je lui demande.
-Je sais que c'est nouveau pour toi. Me dit-il. Mais j'aimerais faire partie de ta meute si tu veux bien.
-De ma meute ? Mais je n'ai pas de meute. Je lui dis.
-Si tu en as une. Tu ne t'en rends pas compte mais tu en as une. Me dit-il. Tes deux meilleurs amis en font partie bien qu'il soit humain. Et j'aimerai en faire partie à mon tour si tu m'acceptes. Je n'ai pas envie de rester un loup solitaire toute ma vie pour être honnête. Si tu m'acceptes je pourrais t'apprendre tout ce que je sais et t'aider à construire ta meute. C'est à ça que sert un beta après tout.
-Tu peux m'aider à contrôler mes pulsions ? Je lui demande.
-Je le peux oui. Me dit-il. Je sais contrôler les miennes donc je dois pouvoir t'aider.
Je hoche la tête.
-Marché conclu ? Me demande-t-il.
-Je peux savoir comment tu t'appelles d'abord ? Lui demandais-je.
-Alex. Me dit-il en me tendant sa main... Je m'appelle Alex Jonhson.
Je n'hésite pas et serre sa main.
-Marché conclu, Alex.
——————————————————
Hello tout le monde!
Voici le chapitre 8 qui j'espère vous plaira autant que les autres. Dites moi ce que vous en pensez, toutes les critiques sont bonnes à entendre. N'hésitez pas à voter comme toujours.
Merci de me lire! 😊