43- Le temps en prose

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Le temps en prose

Des fois, j'y pense, tranquillement assise au soleil, les rayons qui se reflètent sur mes pensées, pis je me dis que je suis bien. Et des fois, même si j'ai la gorge serrée et les poumons criants, je me répète que nous avons tout le temps du monde. Les aiguilles de ma montre m'étouffent et volent mon souffle, mais le bleu de tes yeux me ramène sur Terre. Pis des fois, quand j'y pense, je vois le temps qui s'étire devant nous, comme les dernières lueurs du crépuscule. Quand les ombres s'allongent et que vient le temps de sortir une petite laine. Et des fois, j'espère que notre futur sera exactement comme ça: les sourires qui s'allongent et les frissons de bonheur qui nous obligent à chercher un peu de chaleur. Quand j'y pense, mon coeur se contracte et mon estomac se retourne. Tous mes organes sont en attente du moment fatal où tout s'arrêtera, lorsque la Terre cessera de tourner et que le Soleil cessera de réchauffer nos cœurs. Puis, lorsque mon souffle reprend et que ma tête réalise que ta main est encore dans la mienne, mon cerveau se remet en marche d'une façon assez normale. Quoique jamais tout à fait normale, mais il fonctionne. Il est capable de me faire voir et entendre, de me faire respirer et penser. Il est surtout capable de me faire des peurs et de me montrer à quel point je t'aime. Alors que le Soleil commence à s'éloigner, nos cœurs commencent à se rapprocher, à la rechercher d'un peu de chaleur, d'un peu de réconfort. Pis quand j'y pense, le temps a beau être une illusion et une fabrication, il contrôle quand même la moindre pensée, la moindre peur. J'ai peur de manquer de temps avec toi, parce que mon cerveau oublie de me rappeler que tu es l'homme que j'aime, l'homme qui m'aime. Et j'oublie ensuite tout le reste, sauf les frissons provoqués par tes mains sur moi et les tendres nuits dans tes bras.

Les phrases entrent dans ma chairOù les histoires vivent. Découvrez maintenant