La journée se termina bien plus vite que Himiko l'avait prévu, peut-être s'était-elle un peu amusée, elle secoua la tête pour se prouver la contraire et reprit sa respiration. Pourtant, la plupart des prétendants étaient des nobles prétentieux, des êtres de la pire espèce pour Himiko. C'était peut-être un peu exagéré mais c'était ce qu'elle pensait. Elle se dit en regardant Kenjiro dans ses pensées, que tous les nobles n'étaient pas comme ça. Puis il y avait celui qui fixait Alice tout à l'heure, lui aussi n'avait pas l'air d'être arrogant, même s'il ne semblait pas intéressé par cette entrevue et n'avait pas beaucoup parlé. Au fond d'elle, cette journée n'avait pas été si mal. Elle ne voulait pas avouer qu'elle était heureuse d'avoir fait cette rencontre. Puis, un peu plus tard, tous les prétendants partirent vers le jardin, elle et Alice les accompagnait.
Alice observait Dame Himiko pour veiller à ce qu'elle ne manque de rien, elle semblait s'amuser puisqu'elle souriait toutes ses discussions. Alice pensa que c'était une bonne chose qu'elle soit heureuse, si elle est heureuse alors elle aussi le serait... Alice s'étonna, elle ne comprenait pas ce qu'elle venait de penser, ce sentiment était nouveau, heureuse ? Elle ? Avait-elle le droit de ressentir ce sentiment ? Le comprenait-elle vraiment ? Alice porta une main à son cœur et pencha sa tête sur le côté d'incompréhension.
La première personne à remarquer ce geste de la part d'Alice était bien évidemment Himiko. Elle s'approcha de celle-ci et lui demanda:
- Est-ce que ça va Alice ? Tu me semble dérangée par quelque chose... Veux-tu bien me raconter ?
- Je pensais juste que si vous étiez heureuse, alors je le serai aussi. Mais je ne sais pas pourquoi j'ai pensé cela, ça va au delà de mes fonctions et de mes droits. Veuillez m'excuser Dame Himiko, je suis une mauvaise servante et je vous dérange, répondit Alice en s'inclinant
- Ne t'excuse pas ! Au contraire, cela me ravit que tu penses ainsi, je suis très heureuse de ce que tu me dis. Je veux que toi aussi, tu puisses être heureuse. Ne réprime pas tes sentiments.
- Alors ... C'était vraiment un sentiment ? Avais-je ressenti de la joie ? Était-ce ça ?
- Je crois !
Himiko souriait radieusement, ce sourire illuminait son visage. Kenjiro écarquilla ses yeux et murmura : Magnifique ... Heureusement pour lui qui rougissait, Himiko n'avait pas entendu . Le jeune homme aux cheveux châtains s'approcha de lui et lui fit une petite tape sur l'épaule
- Dis donc, je croyais que tu ne voulais pas venir ? dit-il
- Haruto ! Ne me fait pas peur comme ça, et puis... comment dire ... je pensais juste qu'elle n'était pas comme les autres nobles.
- Je t'ai entendu. Tu as dit Magnifique, chuchota t-il
- Shht ! D'accord, c'était peut-être une bonne idée d'être venus, finalement. Mais tu n'as pas beaucoup parlé aujourd'hui, Haruto. Ça t'intéresse si peu ?
- Hum... Si un peu, ça m'intrigue, dit-il évasivement
- Mademoiselle Himiko ? Elle t'intéresse ? dit-il avec une pointe d'amertume dans sa voix
- Non ne t'inquiète pas pour ça ! il fit un petit rictus. Plutôt, tu ne voudrais pas l'inviter à faire une petite ballade ? Tous les deux ?
- Comment ça ? Mais je... tu penses ? Et les autres ?
-Tu penses vraiment qu'ils sont intéressés par Mademoiselle Himiko ? Ils ne pensent qu'a rire ou à se moquer.
- D'accord, j'y vais, je te laisse alors
Il partit d'un pas pressé et s'arrêta devant Himiko avant de lui présenter son bras
- Voudriez-vous m'accorder une ballade, Mademoiselle Himiko ?
- Avec plaisir messire Kenjiro, dit-elle en prenant son bras
Alice resta toujours aussi immobile, regardant Dame Himiko partir tout en souriant. D'après elle, c'était un prétendant qui intéressait Dame Himiko et lui aussi avait l'air intéressé. Elle pensa que c'était le meilleur prétendant pour elle. Elle entendit des rires derrières elle, puis une main agrippa son bras puis la tira violemment
- Dis, t'es vraiment une homoncule ? Tout à l'heure tu agissait comme un être humain ! Tu es une machine, tu ne dois faire qu'obéir aux ordres ! Alors ne te sent pas égale à nous, monstre ! Peut-être qu'on devrait te remettre les pieds sur terre puisque tu te sens humaine !
- Excusez moi ... Je ne suis pas humaine, désolée que vous ayez cru que j'agissais en tant que tel, répondit Alice
- Et maintenant, elle s'excuse, c'est drôle, on dirait vraiment un humain ! dit un autre
- Tu n'avais jamais vu ce type d'homoncule ? C'est le meilleur apparemment, répondit le premier
Il jeta Alice au sol. Comme elle était habituée à être considérée comme une humaine, elle ressentait une drôle de sensation lorsqu'on la traitait de machine et de monstre. Mais elle se laissait faire, ce n'était pas dans ses missions de s'interposer si quelqu'un lui disait quelque chose de méchant. Mais comment avait-elle considéré cet acte comme méchant ? Elle ne le savait pas, aucune pensée logique ne pouvait sortir, elle pouvait seulement se dire que c'était méchant. Des autres personnes chuchotaient en formant un cercle pour que les autres prétendants plus calmes, ne puissent pas voir.
-Hé ! C'est pas mauvais de l'abîmer ? Et si elle le disait on pourrait avoir des problèmes ! dit un autre
- C'est bon, elle ne dira rien à mon avis et puis c'est qu'un outil, les Elitisi n'en feront pas tout un plat, il suffit d'un reprendre un si elle meure, répondit le premier
Haruto était intrigué, il n'avait pas vu cette fille homoncule, Alice. Il regardait un peu partout, puis il vit un petit groupe en cercle, il compris tout de suite ce qu'il se passait, il grimaça en serrant les dents et partit précipitamment vers le groupe. L'agresseur s'apprêta à faire un coup de pied à Alice, quand soudain il prit un couteau de sa poche et l'approcha d'Alice. Elle savait ce que pouvait faire un couteau, pourtant elle ne bougea pas, après tout, c'est ce que voulaient les prétendants de Dame Himiko, elle ne devait pas lui faire du tort et devait obéir. Et après tout, elle ne sentait pas la douleur...
VOUS LISEZ
Je suis vivante
FantasiaEn 2105, dans le monde de Flutel, la magie a permit une importante croissance de la civilisation. Il apparu alors ce qu'on appelle les homoncules, des êtres artificiels exécutant les pires tâches que leurs maîtres leur ordonnait. Ces choses dépourv...