Alice se réveilla, elle souleva la couverture qui la recouvrait et se leva. Le soleil venait à peine de se lever, il devait être 6 heures, à peine. Elle fit son lit, puis ouvrit les fenêtres de sa chambre.
C'était déjà un luxe pour un homoncule d'avoir une chambre qui lui est propre, alors une chambre aussi vaste et lumineuse c'était encore pire. Une chance de vivre dans cette famille. Car dans la famille Elitisi, les homoncules ont toujours bien été traités, presque comme des humains, ce qui n'était pas forcément le cas des autres familles nobles.
Alice sortit de sa chambre en direction de la salle d'eau, une grande pièce aux murs de faïence, aux meubles de marbre et d'une grande baignoire vénitienne. Elle coiffa ses longs cheveux gris et se regarda attentivement dans le miroir. Pourquoi les humains s'attardaient-ils autant sur l'apparence ? Pour elle, cela n'avait aucune importance, elle devait juste faire ce qu'on lui ordonnait, et de fait, on lui avait ordonné de se préparer tous les jours et de se vêtir convenablement. Alice regardait son visage tout en le poudrant, sa peau blanche comme la neige faisait ressortir ses yeux violets. Elle enleva sa robe de chambre pour la remplacer par une longue robe violette. En y repensant bien, depuis qu'elle est ici, elle n'a jamais été traitée comme une servante mais plutôt comme une dame de compagnie pour la fille du maître. De temps en temps, elle devait faire les tâches ménagères comme la cuisine mais elle s'occupait le plus souvent de Dame Himiko. Quel était réellement le but de sa venue ici ? Que souhaitaient réellement les Elitisi ? Elle ne le savait pas. Après s'être enfin préparée, elle alla devant la chambre de Dame Himiko et frappa à la porte et entra.
- Dame Himiko ? Il est l'heure de se lever, le soleil s'est déjà levé, nous devons aller dans la salle à manger avant 7 heures rappelez vous.
- Il est déjà si tard ? dit Himiko en se frottant les yeux
- Oui, je dois encore vous préparer alors levez vous s'il vous plaît
- Oui, oui j'arrive encore dix minutes...
- Dame Himiko, nous avons de la visite aujourd'hui, vous devez absolument être présente à l'heure ou cela pourrait déshonorer votre famille.
- Notre famille, Alice, tu fais partie des Elitisi maintenant... Combien de fois je vais devoir te le répéter, dit-elle d'un voix fatiguée.
Après cinq longues minutes de débat, Himiko se leva enfin. Dame Himiko avait 14 ans, elle devait donc aujourd'hui recevoir ses prétendants, ce qui ne la ravissait point. Elle se laissait doucement coiffer par Alice qui lui répétait mot pour mot ce que son père lui avait déjà raconté hier... Alice n'était encore qu'une machine incapable de se détacher des ordres ou de ressentir quelque émotion. Rien qu'en pensant cela, Himiko soupira, et dire que ses parents l'avait confiée à Alice pour qu'elle devienne humaine... Ils pensaient qu'en la mettant en contact avec une jeune fille comme elle, un homoncule pourrait enfin ressentir des émotions. Après tout, ils avaient toutes les fonctions pour le faire: une bouche pour sourire, des yeux pour pleurer et un cœur pour aimer. L'homoncule brossait mécaniquement les cheveux blonds de la petite, un vrai robot... Ensuite, elle poudra le visage de Dame Himiko et l'habilla soigneusement.
Elle descendirent toutes les deux dans la salle à manger et se mirent à manger. Alice posa son regard autour, une pièce immense aux plafonniers riches et somptueux, les meubles en bois de chêne verni donnait à cette salle un air chaleureux renforcé par une immense cheminée en marbre donc le feu ardent réchauffait la pièce. Et ce n'est sans compter l'immense table, sa nappe en dentelle et ses chandeliers en argent. Alice s'imagina que Dame Himiko devait sûrement être très heureuse ici.
Himiko regardait à son tour la salle à manger. Une pièce immense, un toit très haut ainsi que des grandes dalles au sol, tout ce fouillis d'objets inutiles sur les tables, ce vieux meubles en bois rendait cette pièce étouffante. Une si grande table pour deux personnes ? Pourquoi ? C'est totalement inutile, il n'y avait jamais personne dans cette pièce si froide à son gout ! De toute façon les convives ne dînaient pas ici mais dans la salle de réception. Himiko ne se sentait jamais à l'aise ici, elle aurait préféré des plus petites pièces, modestes mais chaleureuses où elle pourrait se détendre et passer du bon temps avec Alice.
Après avoir fini leur petit-déjeuner, Alice et Dame Himiko partirent dans le grand salon attendre leurs convives. Dame Himiko prit la parole et coupa le silence:
- hum hum ... en toussant exagérément. Alors Alice, dit moi, comment me trouve tu ? Suis-je prête à accueillir mes prétendants ? Ai-je l'air heureuse ?
- Je ne comprend pas trop le sens de votre question... Mais à en juger par vos vêtements et la syntaxe de votre phrase, je pense que vous êtes prête et que vous attendez ce moment avec impatience, répondit Alice
- Tu crois ? Tu sais Alice, ce que les gens disent ou montrent n'est pas ce qu'ils pensent réellement dans la plupart des cas, il ne faut pas juger sur les phrases ou la tenue mais par les émotions qu'ils laissent paraître. Je te donne un exemple, je peux montrer que je suis heureuse d'être ici, alors que je ne le suis pas, tu comprends ?
- Je ne comprend pas les émotions... Vous voulez dire que je dois toujours croire l'inverse de ce que l'on me dit ? Pourquoi les humains font ça ? C'est étrange ...
- Non,n on, tu n'y es pas. Des fois cela peut être vrai, les émotions humaines sont très complexes, tu finiras par les comprendre, j'en suis certaine. Quant à pourquoi nous faisons cela, va savoir ... C'est encore quelque chose d'assez abstrait que tu ne peux encore comprendre.
- Pensez vous... pensez vous que je serai capable de les ressentir et de les comprendre un jour ?
Dame Himiko n'eut pas le temps d'y répondre, les prétendants étaient arrivés devant elle. Déjà.
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Je suis vivante
FantasiEn 2105, dans le monde de Flutel, la magie a permit une importante croissance de la civilisation. Il apparu alors ce qu'on appelle les homoncules, des êtres artificiels exécutant les pires tâches que leurs maîtres leur ordonnait. Ces choses dépourv...