Himiko jetait de temps en temps des regards en arrière pour voir comment s'en sortait Alice, elle avait toujours le visage fermé, mais au fond d'elle, Himiko savait que quelque chose avait changé chez Alice, elle semblait plus humaine qu'il y a quelques jours encore. Elle décida d'en apprendre plus sur les jeunes hommes qui l'accompagnait.
- Alors, Messire Haruto, il paraît que vous venez d'une famille de chevaliers, comment avez vous rencontré Messire Kenjiro ? demanda t-elle
- Contrairement à ce que mon rang pourrait le laisser croire, ma famille et celle de Kenjiro sont assez proches depuis des générations, même si ils n'ont jamais voulu être protégés par notre famille. Mais je ne dis pas ça sur le ton d'un reproche, au contraire. Ils voulaient juste respecter l'amitié qui nous liaient. Et pour cela, ils ne voulaient pas qu'on les protège pour qu'il n'y ait pas de quelconque domination en quelque sorte, répondit Haruto
- Ainsi, depuis que nous sommes petits, nous sommes ensemble, ajouta Kenjiro
- Si vous vous ressembliez, on aurait pu croire que vous étiez frères, dit Himiko
- C'est vrai, on nous le répète assez souvent, ajouta Haruto. Et vous, sans indiscrétion, depuis quand êtes vous avec Alice ?
- C'est assez inhabituel, comme mon père travaille dans un laboratoire d'homoncule, il l'a amenée depuis qu'elle est enfant pour travailler chez nous. Alice fait partie d'un type d'homoncule élaborée qui peut vieillir et grandir, son cristal interne est très puissant. Mais pour moi, ça fait longtemps qu'elle n'est plus un homoncule mais une humaine. Qu'importe ce que les autres diront, elle restera mon amie la plus proche, et j'aimerai que vous la traitiez également comme une humaine, même si je pense que ça ne vous pose aucun soucis.
- Pour moi, depuis que je l'ai rencontrée, elle a toujours été humaine et cela ne changera pas ! s'exclama Haruto
- Ce sera de même pour moi, ajouta Kenjiro
Himiko s'arrêta un instant et sourit radieusement. C'était si rare que quelqu'un traite Alice d'humaine que ça l'étonnait. Elle était heureuse, autant pour Alice que pour elle. Elle montra des chaises au milieu d'un autre jardin et ils partirent s'asseoir sur celles-ci. Haruto regardait toujours Alice. Himiko et Kenjiro l'observait puis ils se regardèrent puis ils esquissèrent un sourire. Alice regardait ses mains puis elle se sentit mal, pour un homoncule pourtant, c'était impossible d'être malade. Mais quelque chose changeait au fond d'elle, elle ne pouvait l'en empêcher, même si c'était un peu douloureux. Et si elle ne pouvait l'en empêcher, c'est qu'une voix au fond d'elle lui interdisait de le faire. Haruto remarqua que quelque chose n'allait pas, puis il se leva et s'approcha d'elle
- Est-ce que ça va ? demanda t-il
- Alice ? Que se passe t-il ? demanda Himiko un peu paniquée
Himiko se leva à son tour et alla près d'Alice
- Je crois... Que quelque chose me fait mal, je me sens mal, est-ce normal ? demanda Alice
- Non ... Il faut aller voir mon père Alice, tu n'es pas censée réagir comme ça, c'est bizarre, répondit Himiko
Elle eut à peine le temps de terminer sa phrase qu'une petite larme coula le long de la joue d'Alice, puis elle ferma les yeux et tomba. Haruto la rattrapa in extremis puis regarda longuement Himiko troublé. Kenjiro se leva d'un coup et l'aida.
- Que se passe t-il ? Que s'est-il passé ? demanda Kenjiro
- Je n'en sais rien, ce n'est pas censé arriver ! s'exclama Himiko avant de prononcer une formule pour observer le champ magique d'Alice, ce qui déterminait la vie d'un homoncule.
Haruto regardait toujours Himiko en se demandant ce qu'elle faisait
- Qu'est ce que c'est que cette formule ? demanda t-il
- C'est une formule pour déterminer le champ magique d'un homoncule. Cela nous permettra de voir comment se comporte le cristal qui la fait vivre... répondit Himiko.
Himiko se recula d'un coup et trembla un peu, elle semblait choquée et apeurée par ce qui lui était apparu. Kenjiro vint la soutenir et Haruto était de plus en plus troublé
- Son champ ... Il est.. très instable, trop instable, s'exclama Himiko
- Et ça veut dire quoi ça ? demanda Haruto
- Que son cristal est sur le point de se briser, répondit-elle. Il faut tout de suite l'emmener à mon père ou sinon...
- D'accord ! s'exclama Haruto
Il porta Alice, et ils partirent en courant vers le bâtiment principal de la demeure. Himiko ouvrit un grand coup la porte du bureau de son père et haletante, lui expliqua brièvement la situation. Haruto posa Alice sur le canapé le plus proche, toujours endormie, son champ magique faiblissait. Le père d'Himiko prononça tout un tas de formule pour rétablir son champ magique mais rien n'y faisait. Himiko serrait ses deux mains les larmes aux yeux, sa respiration était saccadée par la peur. Le chef de la famille Elitisi se retourna en serrant les dents
- Quelque chose m'empêche de toucher à son champ magique et à son cristal. Je ne peux rien faire de plus. On dirait qu'un autre champ magique identique se mêle, ce qui explique les instabilités. On ne peut faire autre chose que de laisser le temps régler les choses, enfin je l'espère...
- Ce n'est pas vrai... Alice... répondit Himiko
- Pour le moment, mettons la dans sa chambre, ce sera mieux que dans un bureau, je vais faire des recherches et je vous retrouverai plus tard si je trouve quelque chose, ajouta t-il
Haruto repris Alice dans ses bras et l'emmena dans sa chambre précédé par Himiko, anxieuse, et Kenjiro qui tentait de la rassurer. Ils entrèrent et déposèrent Alice sur son lit. Himiko prit une chaise et s'asseya près d'Alice puis entama une formule pour veiller à son état. Haruto s'agenouilla à côté de Himiko et pris la main d'Alice dans la sienne. Kenjiro, enleva sa veste pour la mettre sur Himiko et resta à ses côtés tout au long de sa formule. La nuit était déjà tombée. Le champ magique d'Alice s'arrêta d'un coup, Himiko se mis à verser des larmes...
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Je suis vivante
FantasíaEn 2105, dans le monde de Flutel, la magie a permit une importante croissance de la civilisation. Il apparu alors ce qu'on appelle les homoncules, des êtres artificiels exécutant les pires tâches que leurs maîtres leur ordonnait. Ces choses dépourv...