Onia but une gorgée de bière et commença la discussion :
- Je commence les questions, qui es-tu ? D'où viens-tu ? Pourquoi voues-tu une haine sans fin envers le roi ?
- En temps normal, je suis formellement interdit de dire mon véritable nom. Mais vu que nous devons nous faire confiance si je veux atteindre mon objectif. Mon nom est Scáth, Scáth Myrag. Je suis issu de la meilleure famille d'assassin au monde. Et je suis également le seul survivant de cette famille. Mais bon, commençons par le commencement, ma naissance.
Je ne sais pas où, ni même quand est-ce que je suis né. Mes parents ont toujours dit que c'était inutile à mon destin d'assassin de s'abaisser à ses futilités d'humain lambda. A ma naissance, comme à chaque naissance, on m'a fait passer le rituel de naissance. On a beaucoup de rituel, mais celui-ci est de plus loin le plus cruel. On baigne le nouveau-né dans du sang d'animaux, et on électrocute le sang à une intensité de 4A (mortel pour l'Homme) pendant une minute pour évaluer la résistance du nouveau-né. Si le nouveau-né survit, il est accepté dans la famille. S'il meurt, ses parents doivent se faire torturer pour améliorer leur résistance et pouvoir concevoir un enfant capable d'y survivre.
J'ai réussi le rituel avec une facilité déconcertante, d'un côté, je ne suis pas le fils du Père des Myrag pour rien.
- Pardon je te coupe, tu es le fils de Ryoma, 53e Père des Myrag ? La légende dit qu'il avait le pouvoir d'assassiné d'un simple contact visuel ! C'était un véritable héros pour moi ; dit-Onia épatée d'avoir fait la rencontre d'un homme si prestigieux.
- C'est bien moi ! La légende n'est pas totalement vraie, il avait le pouvoir de paralysé d'un simple regard qu'une seule personne à la fois, le meurtre, c'est lui qui s'en chargeait, ça ne le dérangeait pas, au contraire il aimait ça.
Assez parlé de lui, retournons à mon histoire. Pendant toute mon enfance, j'ai travaillé la discrétion, les attaques furtives, le crochetage, les arts martiaux, l'anatomie humaine et ses points faibles ; j'étais le meilleur toutes catégories. Tu as pu le remarquer quand je t'ai attaqué au bord du lac, tu n'avais perçu aucune présence j'imagine...
Onia acquiesça de la tête sans dire un mot, elle ne voulait pas interrompre encore une fois son récit. Ces yeux étaient remplis de captivassions. Elle n'avait bu qu'une gorgée de sa bière.
- Je t'ai raconté à peu près tout ce qu'il y a à savoir sur moi. Maintenant, tu veux savoir pourquoi je sais autant de chose sur toi ?
Un oui s'échappa malencontreusement de la bouche d'Onia. Elle baissa les yeux, d'un regard rempli de honte d'avoir coupé la parole à son acolyte, elle s'excusa. Scáth éclata de rire et répondit
- Pour tout te dire, ma famille a des espions un peu partout. Un dans ton village d'ailleurs, lors de ta naissance qui était totalement improbable, il était retourné dans le quartier générale de la famille pour nous annoncer ta naissance.
Mon père était subjugué par celle-ci et décida d'envoyer une équipe pour te surveiller 24h/24 au cas où tu deviendrais un danger pour l'humanité (ce qui s'est avéré être vrai). Bien évidemment, ils étaient surentrainés dans le domaine de la discrétion ce qui explique que tu ne les aies jamais remarqués. Ils avaient comme ordre de ne jamais agir, même si ta vie était en danger. Ils devaient juste analyser la situation et de faire des rapports hebdomadaires. C'est pour ça qu'ils n'ont rien pu faire pour tes parents.
J'étais passionné de ces rapports. Je les lisais et relisais, analysais tes comportements face à des situations. Je ne connais pas le raisonnement humain, je suis un assassin programmé pour assassiner. La morale faisait partie des choses que mes parents définissaient comme "quelque chose d'inutile à mon développement commun aux humains lambdas".
Mais j'avais décidé de quand même m'y intéresser pour toi. C'était assez instructif, par exemple, quand tu as maladroitement tué le chien de ton voisin, tu avais pleuré. Je me suis demandé pendant toute la semaine pourquoi avais-tu pleuré. Et c'est seulement alors lorsque j'ai compris que je me suis rendu compte alors qu'en effet, la morale est quelque chose d'inutile à mon développement.
Onia était bouche bée, elle n'arrivait pas à trouver les mots. Elle se disait que c'était quelque chose de dingue, que toute sa vie elle s'est fait surveiller, quelle n'en a jamais rien su. Mais elle comprenait pourquoi les espions n'avaient pas agi lors de l'accident de ses parents, mais ça la frustrait aussi beaucoup car elle se disait qu'ils auraient pu survivre.
Elle décida de changer de sujet et dit :
- Et du coup, pourquoi tu voues une haine si terrible au roi ?
- Comme je te l'avais dit tout à l'heure il a tué toute ma famille
- ça me parait étrange, même l'armée la plus puissante ne pourrait rien contre les Myrag ; rétorqua Onia d'un ton intrigué.
- En temps normal oui, mais il y avait une fête de famille, toute ma famille y été convié, toute les missions étaient temporairement suspendues pour cette nuit-ci, mais il y avait un manquant, il était certainement dans l'incapacité de venir. Je m'en souviens encore, ils parlaient forts. Ils discutaient de tout et de rien. De leur dernier assassinat, de leur dernier rituel, etc... Ils buvaient beaucoup d'alcool, jusqu'à devenir totalement saouls. Ils ne s'inquiétaient pas, personne à part les Myrag ne connaissaient leur quartier général.
Mais malheureusement, les Myrag comptaient un traitre parmi leurs rangs, il s'était lié d'amour avec une fille. Le Roi lui avait promis sa dulcinée en échange de la localisation de son quartier général.
Moi j'étais dans ma chambre, je regardais le ciel étoilé, les lunes me fixaient de leurs yeux reflétant la lumière d'un astre plus grand, plus beau et plus chaleureux que lui. Je m'en fichais, je les ai toujours préférées. Je me sentais plus en sécurité, peut-être car elles sont plusieurs. Mais à ce moment-là, j'entendis des troupes de chevaux d'approcher. Je regardai l'horizon, je vis des troupes de plusieurs milliers de guerrier surentraîner. Je descendis voir mon père en hâte pour lui annoncer la nouvelle. Il se leva et dit de sa lucidité légendaire: " Nous sommes menacés et vu notre niveau d'ébriété général, nous avons aucune chance de s'en sortir. Je vais demander à mon fils ici, de nous venger ! Mon fils tuera le Roi et le traitre qui nous a dénoncé, qui est d'ailleurs certainement le seul qui manque à nos rangs ici ! Sinon tous, sortez vos armes, même si cette bataille est perdue d'avance, nous devons nous battre. Faire couler le sang de tous ces hommes ! Tuez jusqu'à ce que l'on vous tue !" puis il me dit dans l'oreille que je devais partir et retrouver la petite enflure qui nous avait trahi et de lui demander pourquoi l'a-t-il fait, puis de le tuer en faisant durer le plaisir.
Alors j'ai fui, j'ai fui lâchement. Lorsque je l'ai retrouvé, il était au château royal. Je m'y suis introduit sans me faire remarquer. Il était dans sa chambre, seul. Je suis arrivé derrière son dos et je lui ai disloqué le bras, arraché un oeil, tout ça en étant bâillonné pour pas que les gardes entendent ses cris de douleurs. Je lui enlevai le bâillon en lui faisant comprendre qui s'il hurlait, je lui faisais encore plus mal en plaçant des électrodes dans son orbite manquant. Et il m'expliqua tout. Qu'il ait fait tout ça pour une histoire de fesse. C'est à ce moment-là que j'ai compris ce que mon père voulait dire en parlant de "quelque chose d'inutile à mon développement commun aux humains lambda". Personnellement j'ajouterais pour celui-ci, non seulement inutile mais dangereux. Il m'a également dit que le Roi réquisitionna lors de l'assaut toutes les archives te concernant, toi, Onia. Après ça, je lui remis le bâillon, je l'ai tué, d'une mort lente et douloureuse. Lorsqu'il lui resta quelques secondes à vivre, je lui ai tailladé sur ventre le signe de la famille Myrag pour faire comprendre qu'il en restait encore.
Voilà, tu as à peu près toute mon histoire
- C'est passionnant, mais aussi inquiétant pour moi. Le Roi est à mes trousses, il sait tout de moi y compris comment me faire sortir de mes gongs ; dit Onia légèrement inquiète.
Ils finirent leurs bières et allèrent se coucher.
VOUS LISEZ
Onia, la Brume
FantasiUne fille ayant des pouvoirs or du commun se voit forcer de quitter son village natal pour devenir une nomade