Au petit matin Alice était partit acheter des souvenirs avec Paul comme elle l'avait prévue puis elle s'attela à la préparation des valises. Elle réalisait doucement mais sûrement que dans quelques heures elle serait de retour à Paris et Paul demanderait sûrement à ce que son parrain-papa près lui rende visite. Pendant tout le trajet dans le train, le petit garçon ne cessait de parler de lui. Elle riait nerveusement en se disant que même si un jour elle voulait partir à l'autre bout du monde, elle entendrait toujours parler de lui. Bien sûr elle n'en avait pas l'envie, elle était encore trop attaché à lui pour le quitter. Elle imaginait, c'est tout.
L'air n'est décidément pas le même. pensa la juge lorsqu'elle prit la première bouffée d'oxygène à la sortie du train. Elle attrapa la main de son fils et traversa la gare avec toutes ses valises. Une fois dans le taxi Alice envoya un dernier message à son père pour le prévenir de son arrivée. Il avait insisté pour venir les accueillir et préparer le repas du soir.
- Papy est à la maison, tu pensera à lui offrir le cadeau qu'on a prit à la boutique de souvenirs!
- C'est là où tu travailles maman! Ça veut dire qu'on arrive bientôt? demanda Paul en regardant par la fenêtre du taxi.
Alice regarda à son tour par la fenêtre et aperçut le palais de justice. Au fond elle était impatiente de retourner travailler, le travail c'est la santé, disait-elle tout le temps. C'est travailler avec le commandant qui était angoissant, elle appréhendait de le revoir et de constater son rapprochement avec celle qui avait prit sa place.Flashback
« - Je suis avec Léa...
- Et nous? Ça compte pas?
- Nous deux c'est compliqué. Je vous ai attendu pendant des années... Comment vous dites déjà? J'ai envie de vivre l'instant présent moi. D'ailleurs je sais pas ce que ça va donner hein... mais j'en envie d'essayer. Pas de drame pas de passé... parler aux oiseaux. Une histoire simple quoi.
- Vous savez les vivre les histoires simple?
- Je crois ouais. Ça existe. »
Fin du Flashback.Le taxi s'arrête enfin devant la maison des Nevers et Paul ne perd pas une seconde pour courir à la porte pendant qu'Alice décharge les valises.
- Mon petit fils! Comment vas-tu? C'était bien les vacances avec maman? s'écria le père d'Alice en ouvrant la porte.
- Oui c'était bien!
- J'ai une surprise pour toi, tu viens? dit-il en prenant la main de son petit fils.
Alice ferma le coffre du taxi et lui donna son argent puis s'avança vers la porte mais lorsqu'elle entendit son fils crier « Parrain! » son cœur loupa un battement. Elle s'arrêta net dehors et prit un instant pour respirer un bon coup. En arrivant dans la maison elle échangea un regard avec le commandant puis se réfugia dans la cuisine sous l'œil suspicieux de son père. Il finit par rejoindre sa fille pour en savoir un peu plus mais celle-ci n'était pas d'humeur et esquiva le sujet.
- Délit de fuite comme toujours. chuchota le père Nevers avant de quitter la pièce.
Paul finit par s'endormir sur le canapé à cause de la fatigue du voyage et le grand-père se proposa pour l'emmener dans son lit. Tout était calculé et Alice en était bien consciente. Elle détestait quand son père lui jouait ce genre de tour qui l'a mettait dans un profond embarras. Le silence entre les deux amants devenait incroyablement pesant et dans un élan de courage, Marquand se lança:
- Content de vous revoir.
Il n'eut comme réaction qu'un haussement d'épaule de la juge visiblement très peu réceptive.
- Oh moi aussi je suis heureux de vous revoir Marquand. dit-il d'un ton provocateur.
- Vous êtes très drôle commandant.
- Dites-moi, c'est quoi le problème? demanda-t-il, curieux de savoir la raison qui poussait Alice à se comporter de cette manière avec lui.
- Il n'y a aucun problème. dit-t-elle, faussement calme.
- Bon vous savez quoi? On s'arrête là. À demain madame le juge.
N'ayant pas l'envie de continuer cette discussion de sourd, Marquand décide de quitter la maison laissant Alice seule dans son salon. Lorsque son père redescendit il eut la mauvaise surprise de trouver sa fille sur le canapé, les yeux dans le vide, seule. Marquand n'était plus là.
- Alice? dit-il doucement.
Elle le savait, son père allait lui poser des questions et elle n'en avait vraiment pas l'envie. Quelque chose se passait à l'intérieur d'elle, quelque chose qui l'a mettait profondément en colère et la rendait même temps profondément honteuse d'agir comme elle agissait avec Marquand. Cette chose c'était incontestablement la jalousie. Elle n'en était qu'à moitié consciente ce qui rendait ses propos parfois incohérent lorsqu'elle se disputait avec lui. Elle l'aimait encore de tout son être mais lui avait déjà d'autres envies, il avait prit le train sans elle, sans eux. Et elle, elle était restait plantée sur le quai comme une idiote.
Épuisée par ses retrouvailles qui lui avait retourné l'estomac, elle partit se coucher sans donner plus d'explications à son père.