Euphoria n°33

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Je descendais les escaliers lentement. Je ne voulais pas faire de bruit ni me faire remarquer par les employés du château qui rangeaient et nettoyaient un peu partout. 

-Jungkook ? 

Je me crispais, j'espérais sincèrement que non, personne n'était en train de m'appeler, personne ne savait que je prenais la fuite...

-Jungkook, tu vas où ? 

Je me tournais et Jin était en face de moi. 

-Je... Vais faire un tour.

Plus crédible que ça, tu meurs.

-D'accord... 

Il ne m'a pas cru, mais c'est pas grave, je ne veux juste pas qu'il pose de question. J'ai pas envie de devoir expliquer pourquoi je prend la fuite, ni rien. Ma mère doit déjà être partie... Enfin bref. J'allais me remettre en marche, les portes étaient en face de moi, grandes ouvertes, dehors, il faisait encore nuit noire.

-Au fait Jungkook ! -cria Jin depuis la dernière marche des escaliers, je ne me retournais pas- Il va t'en vouloir tu sais. De partir comme ça.

Je ne l'écoutait pas plus longtemps. Comment il sait qu'on a... Qu'on l'a fait ? Comment il fait pour toujours tout savoir ? Je sorti du château sans me retourner. 

Sur la route, je mis mes écouteurs et m'attardais un instant devant le champs de coquelicot de la veille. 



Cette nuit... C'était merveilleux. 

La plus belle nuit de toute ma vie. Il était là, pour moi et rien que pour moi. Il était magnifique. Je me souviens qu'à un moment, alors que mon désir pour lui était à son paroxysme, que nous étions à deux doigts de ne faire qu'un, il s'est arrêté et m'a regardé. Il était si beau, si tendre, c'était magique...

J'aurais voulu m'endormir contre lui et ne jamais me réveiller, ne pas me réveiller sur cette note amer de culpabilité. 

Je le fais souffrir, je le sais. Et tout ça pour quoi ? Parce que je ne sais pas ce que je veux. J'en ai assez, on est amis non ? Alors pourquoi ça ne me fait ça qu'avec lui ? Est-ce que je suis amoureux de lui ? Encore faudrait-il que je sache ce que ça veut dire.

Etre amoureux c'est ça, ce sentir mal tout le temps sans aucune raison ? Mais où sont passés les papillons dans le ventre ? Bref, j'ai pas envie d'y penser même si de toute façon, je n'ai aucun contrôle sur mon cerveau et que j'y pense déjà...

Il faisait maintenant moins nuit, je marchais sur le bord de l'autoroute mais peu importe, de toute façon, à cette heure-ci et ici surtout, il n'y a personne, aucun risque. 

Pourquoi j'ai fait ça ? 

Pourquoi est-ce que je suis parti ? Il va se faire des idées maintenant, il va croire que je regrette ce qu'il s'est passé alors que... alors que... Bon, je sais pas si je regrette ou non mais... c'est flou, dans ma tête, tout est flou, j'arrive pas à aligner deux pensées cohérentes... 

Putain, j'ai merdé, et pas qu'un peu, ça par contre, je le sais. Je m'arrêtais de marcher et regardais mes pieds. C'est trop tard pour revenir en arrière n'est-ce pas ? Celui qui a dit "il n'est jamais trop tard" était un abruti fini, il n'a jamais eu affaire avec ce sentiment d'impuissance quand on sait que l'on a fait une erreur, et qu'il est trop tard pour la rattraper...

Et si j'envoyais un message ? Non. Les choses sont souvent mal interprétées par message. Je vais pas l'appeler non plus, il est trop tôt et en plus c'est plus ou moins le même problème qu'avec les messages...

Let goOù les histoires vivent. Découvrez maintenant