Prologue

13 1 0
                                    


Mon téléphone vibrait durant quelques minutes, m'indiquant qu'on tentait de m'appeler. Ceci était si répétitif, je ne pus que me dire que la cause de cet appel était importante. J'attrapais alors le portable, et une fois que mon mot de passe fut tapé, je vis que la personne en question qui m'harcelait était ma patronne. Cela fit hausser un de mes sourcils, n'ayant pas l'habitude que la jeune femme m'appelle au soir, car oui il était tard, exactement vingt-deux heures. Habituellement je dormais à cette heure-ci, mais par chance Morphée n'était pas venu me chercher aujourd'hui, provoquant un soulagement à ma patronne quand je répondis à son appel.

- Lance, disait-elle alors qu'elle avait l'air essoufflé. C'est rare que tu répondes aussi tard, merci.

Mes deux sourcils se froncèrent en entendant la voix de la jeune femme, celle-ci avait l'air de trembler. Elle était inquiète ou peut-être même apeuré, pour une raison qui m'était encore inconnue.

- Allura, que me veux-tu ? Tu n'as pas l'air d'aller bien, tu veux en parler autour d'un verre ? rajoutais-je alors qu'un sourire se dessinait sur mes frêles lèvres.

- Je n'ai pas le temps de discuter avec toi même si la proposition est alléchante, répondait la femme alors qu'elle se préparait à raccrocher. Retrouve moi à l'accueil de l'hôpital dans quinze minutes, pas plus, ni moins.

Je voulais alors rajouter quelque chose mais ma patronne avait fait terminer l'appel, me laissant dans une incompréhension immense. Un soupire s'échappa de mes lippes avant que je ne m'habille à vitesse grand V, étant donné que j'étais juste en caleçon quand elle m'avait appelé. Je savais que quelque chose d'urgent se passait, Allura était une femme calme et patiente, elle n'était jamais autant stressée. C'était alors pourquoi je me dépêchais autant, m'attendant au pire. Une fois prêt, je quittais mon appartement, une veste sur les épaules, des chaussures différentes aux pieds et un trousseau de clef à la main. Ma voiture m'attendait, garée juste devant mon immeuble. Je rentrais dans celle-ci, démarrais le moteur, avant de commencer à partir, me dirigeant vers l'hôpital où je travaillais.

Ce n'était pas n'importe quel hôpital, des fous y résidaient, suivant des soins intensifs pour certains alors que d'autres ne restaient ici que quelques nuits. Celui-ci était le plus réputé du pays, les pires cas venaient dans ce dernier, étant donné que nous étions soit disant les meilleurs psychiatres de notre génération.

Ma patronne Allura, était une fille dont j'étais follement amoureux. C'était une belle femme à la couleur de peau foncée et aux magnifiques cheveux décolorés. Ce qui m'avait charmé en premier chez elle n'était pas son physique contrairement à ceux que je peux faire paraître, mais, sa motivation dans son travail. Je ne savais toujours pas pourquoi elle était ainsi, mais ma patronne faisait tout pour aider nos patients, se mettant elle-même en danger pour les sauver. Elle était forte, elle avait un mental d'acier. Certains de mes collègues me racontaient qu'elle avait vécu un traumatisme dans sa vie, la choquant assez pour qu'elle ne devienne aussi généreuse et courageuse pour aider les malades. Enfin, ce n'était que des hypothèses, et moi je n'avais jamais cherché à aller plus loin, elle avait l'air d'être heureuse de faire ce travail, et cela me suffisait amplement. Je ne m'inquiétais pas trop pour elle, étant donné qu'elle était bien plus combative que ma petite personne.

Cet hôpital, aussi appelé psychiatrique, manquait de gens comme elle. Allura vivait pour son métier, sa vie avait comme été offerte aux mains du travail de psychiatre.

Quand à moi, j'étais un simple employé, j'aidais les supérieurs à s'occuper des malades en leur apportant des soins ou en les nourrissant. J'avais le même travail qu'un stagiaire mais je n'en étais pas un, j'étais payé pour faire cela. Apparemment, j'étais bon dans l'aide à la personne, on me rabâchait ça depuis l'école primaire. J'avais donc fait les études pour, allant jusqu'à l'université et allant jusqu'à proclamé mon diplôme de mes propres mains. Mes parents étaient fiers de ce que j'étais devenu, mais moi non, je laissais paraître que mon avenir était heureux mais je n'en étais même pas certain. Je n'étais doué en rien, un patient était déjà décédé de mes mains, quand on m'avait donné la responsabilité de m'occuper d'un de ces fous. Je n'avais donc plus aucune confiance en moi, et depuis ce passage de ma vie, j'avais finis par devenir le stagiaire à plein temps de l'hôpital. Cela avait été mon choix, le mien, pas celui de mes supérieurs.

Une fois arrivé aux portes de mon lieu de travail, je garais ma voiture puis descendais de celle-ci et me rhabillait légèrement pour paraître mieux devant la femme que j'aime. Je souriais légèrement en voyant Allura, lui faisant un signe de la maint. Je pouvais voir qu'elle était inquiète.

- Lance, je suis désolé mais il va falloir que tu t'occupes d'un malade, mais cet homme est fou. Je ne voulais pas qu'il vienne dans notre hôpital, tout le monde a peur de lui ici. J'ai confiance en toi, m'avouait-elle en posant ses deux mains sur mes épaules. Je sais que tu peux t'occuper de lui, je te fais confiance... je sais que ce sera compliquer surtout après ce que tu as vécu, mais cela fait déjà trois ans maintenant, donc je pense que tu peux redevenir un psychiatre. Occupe toi de lui je t'en pris !

Allura avait l'air totalement paniquée, même elle semblait avoir peur de ce malade. Cela ne m'inspirait pas confiance, ça ne me disais rien de bon. J'étais un simple stagiaire et l'on voulait me donner le fou le plus apeurant de l'hôpital à mes soins ? Je croyais rêver, c'était impossible.

- Allura, je ne peux pas faire ça tu le sais très bien, je ne suis plus un psyc...

Elle me coupa alors la parole et tomba à mes pieds, à genoux. Tout le monde sortit de l'hôpital, tous mes collègues. Ils me fixèrent tous en me suppliant du regard.

- Je t'en pris, tu étais notre meilleur élément ! Il n'y a que toi qui peut t'occuper de lui, hurlait la jeune femme avant de serrer les poings. C'est bien la seule fois que tu me verras m'agenouiller devant toi, donc prend ça au sérieux Lance...

Allura se leva avant de me prendre dans ses bras et me murmurer un simple « merci ». Je tapotais légèrement son dos avant qu'elle ne rentre dans le bâtiment et que le groupe de médecins ne la suivent. Je ne pouvais donc pas dire non, je n'avais pas le choix, tous les espoirs étaient sur moi de ce que j'avais cru comprendre.

Je partais alors, apeuré par ma journée future où je ferais sûrement la rencontre de mon patient. J'avais tout de même hâte de voir quel genre de personne était ce malade, qui avait l'air totalement fou d'après ce que venait de dire ma patronne.

A ce moment-là je ne savais pas encore que notre rencontre changerait ma vie...

TraumaWhere stories live. Discover now