Chapitre 1

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Je n'avais pas réussi à dormir de la nuit, tellement le stresse était à son comble. Quel genre de patient vais-je devoir m'occuper ? Cela faisait déjà trois ans que je n'avais pas parlé à un malade entant que psychiatre. Sera-t-il bipolaire ? Cannibale ? Ou aura-t-il juste un simple trouble mentale ? Non cela devait être bien pire que tout cela réuni pour faire peur à tout l'hôpital. Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre, de ce que j'avais compris c'était un homme, je savais déjà ceci au moins.

Mes paupières tombaient sur mes yeux tellement j'étais fatigué. Il était six heures du matin, je devais donc aller déjeuner. J'avais dormis peut-être trois heures au grand maximum, et encore, je pensais même que ça se jouait plus sur une heure et demis. Des cernes étaient posées sous mes yeux, de quoi bien montrer à mes collègues que je n'avais pas réussi à fermer l'œil de la nuit. Je me passais alors de l'eau sur le visage avant de croiser mon regard dans ce terrible miroir. Ma lèvre inférieur se fit marteler par mes dents, la faisant saigner légèrement.

[ Que vais-je faire... jen'y arriverais pas. ] pensais-je avant que je ne me fasse couler un bain.

Je me lavais rapidement puis y sortais, une simple serviette autour de la taille, nouée au dos. Je fixais une dernière fois mon reflet pour me coiffer et me brosser les dents, avant de quitter ma salle de bain et d'aller chercher des vêtements propres. J'attrapais ma blouse de médecin et un pantalon noir uni et simple. J'enfilais vite les habits puis, en attrapant mes clefs, je sortais de chez moi en fermant bien derrière moi.

La route jusqu'à l'hôpital fut plus longue qu'habituellement, j'avais l'impression qu'une minute était une heure entière tellement le temps pouvait passer lentement. Je m'arrêtais à un feu rouge puis attrapais mon téléphone regardant l'heure, remarquant que je n'étais pas en retard et que je délirais juste. J'étais même en avance.

Après une bonne dizaine de minutes en voiture, j'aperçus l'hôpital. Il était imposant et tout blanc, aucune touche de modernité ne semblait avoir été rajouté depuis des années. C'était le bâtiment le plus simple que je n'avais jamais vu de toute mon existence. Je garais ma voiture dans le parking privé, puis descendais de cette dernière. Mes pas furent lents et se dirigèrent vers l'entrée de mon lieu de travail. Je n'avais pas été préparé psychologiquement au fait que je reprenne mon poste de psychiatre.

[ Et si... je revivais la même chose qu'il y a trois ans ? Et si j'échouais encore ? ] me demandais-je à moi-même au moins une fois par minute en me mordant les doigts.

J'entrais alors dans l'hôpital et un sourire regagnait mes lèvres, faisant comme si j'étais heureux, comme à mon habitude. Personne ne savait que je souffrais de ce moment où j'ai perdu ce patient. Personne ne me comprendrait si je leur disais de toute façon, car personne ne saura pourquoi cela m'avait fendu le cœur il y avait quelques années de cela, et encore, aujourd'hui.

Je fus accueillis par mes collègues et nous étions aller boire un café alors que nous discutions de tout comme de rien. Ils me firent la remarque de mes cernes et je mentis en disant que j'avais regardé une série jusqu'à tard le soir, alors qu'en réalité, j'avais juste peur de la rencontre avec mon patient. L'heure arriva, il fallait que j'aille travailler. Je me levais alors de la chaise où j'étais assis et quittais mes collègues, qui eux commençaient dans vingt minutes. Ils me faisaient un signe de la main en souriant avant de me laisser partir vers l'accueil.

Allura n'était pas là mais je pus voir qu'un mot destiné à ma personne était posé sur le comptoir. Je l'attrapais et le lisais en fronçant les sourcils,c'était simplement marqué : « Pour Lance, salle trois-cent-vingt-deux. » Je comprenais alors de suite et m'empressais d'aller prendre l'ascenseur de l'hôpital pour aller à cet étage. Une fois arrivé à celui des trois-cent, je cherchais la chambre de mon patient en regardant attentivement chaque numéro.

TraumaWhere stories live. Discover now