CHAPITRE 01

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   Je venais d’accomplir la prière de l’aube  et m’étais recouché tout en écoutant la radio en attendant qu’un gracieux sommeil me surprenne comme d’habitude. Mais au lieu de celà, un flux de pensées assauta mon esprit. Je pensais et repensais à ma vie, à tout ce que j’ai vécu jusqu’à là, toutes les images revenaient me frapper à l’œil comme le spectre d’une lumière. J’analysais chaque image, la décryptais minutieusement, en revoyais les causes et également les conséquences que celle-ci a pu engendrer dans ma vie actuelle. Cependant, les images d’un jour retenirent particulièrement mon attention.
Bien vrai que mon attitude, mes manières, ont  presque toujours été au centre des conversations de mes amis mais le  plus souvent ils plaisantaient ou essayaient d’y trouver de la rigolade afin d’agrementer les conservations. Mais ce jour là, ils ne plaisantaient pas, encore moins rigoler, ils étaient au sérieux ou encore étaient entrain de me dire leur quatre vérités comme nous aimons le dire. Ce jour là, nous étions trois au salon, deux éléments de notre groupe et moi-même. Mes amis étaient entrain de jouer au PES2019 que je venais de mettre sur la Play Station 4. Moi, j’étais un peu fatigué donc je m’étais allongé sur le canapé tout en manipulant mon téléphone pour ne pas m’ennuyer. Cependant j’aivais commencé à somnoler lorsqu’on sonna à la porte.  Je me levais donc pour aller ouvrir tout en me demandant qui ça pourrait être à cette heure de la journée. Lorsque j’ouvris, je trouvais que c’était Aïda, ma petite sœur ou du moins la petite sœur de mon jumeau. Elle était pour moi, la petite sœur que je n’ai jamais eu la chance d’avoir. Elle était vraiment une fille bien, hyper cool je dirais. Entre elle et moi, il n’y a pas de sujet tabou, nous nous disions tout. Au fait, nous étions des confidents et je crois que le départ de mon jumeau en Turquie nous a plus rapproché davantage.
-<< Je m’en doutais, je savais que si ce n’était pas une derangeuse comme toi, personne n’osait nous déranger en pleine journée comme ça. Mais bon, ça tombe bien même, y’a ton prince charmant à l’intérieur >> l’avais je taquiné.
-<< Hum, ce n’est pas toi wohhh ! ! >> m’avait-elle répliqué.
-<< Oui oui, ce n’est pas moi, c’est le prince charmant. >> continuais-je de la taquiner.
-<< Ouvre moi la porte afin que je puisse entrer au lieu de… D’aillleurs je ne suis même pas ici pour lui. >> m’avait-elle lancé sur un ton un peu élevé.
-<<Habon ? ? Et tu es ici pour qui alors ? >> lui avais rétorqué sous un ton un peu provocateur.
-<< Pour toi et tu vas me sentir toute suite seulement. >> m’avait-elle répliqué tout en garant sa moto sous l’hangar du parking mais avec un air un peu plus sérieux.
Je fermais la porte et allais vite la retrouver au salon entrain de saluer mes amis.
-<< Tu n’avais pas dit que tu étais chez une amie non ? ? >> lui avait lancé Omar, celui que j’appelle son prince charmant. Ils étaient fiancés depuis six mois.
-<< J’ai dit que j’étais chez une amie mais ai-je dit que j’allais rester là-bas ?>> lui avait-elle répondu.
-<<Sacré couple ! ! !>> avait lancé Al-Hassan, celui avec qui Omar était entrain de jouer.
-<<Ehhh oui ! ! À chaque fois que je les vois ensemble, j’essaie d’imaginer leur vie après leur mariage.>> lui avais je rétorqué.
-<< Hum, ce n’est pas toi wohh !! ! >> avait dit Aïda à mon égard.
-<< Oui oui, je sais que… >> débutais-je mais je n’eus pas le temps de terminer quand elle me jeta un regard monstrueux qui me fit me taire rapidement.
-<< Grand frère, je suis ici pour te parler sérieusement >> me lança-t-elle tout en prenant place près de moi.
- << D’accord je t’écoute donc. >> lui avais je répondu.
- << Je viens de quitter chez Natacha comme ça. >> avait-elle débuté.
- Ha ok, c’est cool ça. Elle vas bien j’espère ?
-À vrai dire, elle vas mal.
-Habon ? Qu’est ce qu’elle a ? Est-elle malade ?
- S’il te plaît grand frère, ne fait pas semblant de ne rien comprendre. Tu sais bien où je veux en venir.
- Sérieusement ma chérie, je ne te suis pas trop dehhh. À moins que tu vas être un peu plus claire.
- Hummmm, elle ne t’avait-elle pas dit qu’elle a des sentiments pour toi ?
- <<Quoi?? Encore une fille qui a craqué pour lui? MDR, c’est la troisième en six mois.>> s’etonna Omar de l’autre côté et nous interrompant par la même occasion.
-<< Bro, tu ne vas pas me dire ton secret? >> continua-t-il sous un ton un ton plaisantin
-<<Ah, toi, tu veux ma mort quoi ! ? ? >> rigolais-je.
-Ehhh, je suis sérieuse là. Pourquoi vous ne vous mettiez jamais au sérieux pour discuter ! ! ? Criait Aïda sous un ton mélancolique.
- << Elle t’a aimé depuis le jour qu’elle t’a vu au mariage du grand frère d’Omar. Et elle souffrait énormément et silencieusement de cet amour. C’est pourquoi je l’es convaincue de te dire ce qu’elle ressens au lieu de souffrir intérieurement. Maintenant, je trouve qu’elle souffre encore plus. Grand frère, son amour pour toi est si fort et sincère. Elle est folle de toi. Elle m’a dit que lorsqu’elle t’a révélé ses sentiments ; tu lui avais dit que tu n’étais pas prêt pour ça.>> poursuivit-elle.
-<< Mais bro, pourquoi tu as une si belle et élégante demoiselle comme Natacha qui te court après et tu n’accepte pas te mettre en couple avec elle. Ou bien vois tu une autre ? >> demanda Al-Hassan.
-<< Je ne vois aucune fille et vous le saviez tous. Seulement, je ne suis pas prêt pour m’engager dans une telle relation. >> repondis-je.
-<< À chaque fois qu’une fille s’approche de toi, tu trouves moyen de la rejeter. Quant est-ce que tu serais prêt ?>> m’avait rétorqué Al-Hassan.
-<< Depuis que nous te connaissons, tu n’as jamais eu de relation amoureuse avec une fille pourtant beaucoup de tes connaissances filles aimeraient avoir une relation sérieuse avec toi. Si certaines ont le courage de le dire, d’autres par contre n’en ont pas eu mais ont essayé par leurs comportements pour te pousser à faire le premier pas. Cependant, elles ont toutes échoué. Certes, certaines d’entres elles diront peut être que tu n’est pas un vrai homme. >> dixit Omar.
-<<Tout•ceux•ou•celles•qui•pensent•que•je•ne•suis•pas•un.•homme•ou•du•moins•qui•pensent•que•je•suis•impuissant. Cela•n’engage•qu’à• eux•et• à• eux •seuls. Je•n’ai•pas•besoin•de•prouver •à• quiconque •que•ce•soit•que•je•suis• veritablement•un homme. Pour• le•moment•ces•choses•ne• m’intéresse•pas•et •personnes• ne•peut•m’y• contraindre•>> prononçais-je mot par mot.
- <<Grand frère, s’il te plaît, accorde une chance à Natacha. Elle est ma meilleure amie et je ne supporte pas le fait de la voir souffrir comme ça. Permet lui de te prouver son amour. Elle m’a même dit que si tu lui accordais une chance, elle ferait tout ce que est en son pouvoir de ne pas la gaspiller et qu’elle ne s’attend pas à ce que tu l’aimes immédiatement. Mais si cette chance se présentait, elle ferait tout pour conquérir ton cœur afin qu’il devienne sien. Donc s’il te plaît, accorde lui cette chance. Fais le pour moi s’il te plaît. Tu ne m’as jamais refusé quelque chose donc ne le commence pas par celle-ci, non plus. >> me supplia Aïda.
-<< Ma chérie, c’est vrai que je ne t’ai jamais refusé quelques choses mais c’était parce qu’il était dans mon pouvoir de te les accorder que je le faisais. Mais aujourd’hui, ce que tu es entrain de me demander n’est pas dans mon pouvoir et c’est aussi contre mes principes. Et tu le sais bien mieux  que quiconque. Alors, je suis désolé, je ne peux rien pour ton amie. En plus, je la considère comme ma propre petite sœur tout comme toi. >> lui avouais-je sincèrement sous une voix pleine de désolation.
-<< Certes, ton passé a toujours été un mystère pour le groupe car tu n’as jamais accepté l’évoquer avec quiconque. Nous ne savons donc pas ce qui a pu rendre ton cœur insensible à l’amour. Cependant, quelque soit, le malheur que tu aies vécu dans ton passé ; vas-tu laisser cet événement du passé ruiné ton bonheur ? Vas-tu te priver de vivre heureux parce que tu as déjà vécu malheureux ? Vas-tu laisser ce passé te poursuivre éternellement et te priver du goût de la vie ? Il est bien vrai qu’il faut tirer des leçons des événements passés mais là ce que tu fais, c’est de l’acharnement . Si c’est bien ton passé qui t’as rendu ainsi, sache que tu t’acharne dessus et refuse d’avancer ou encore tu refuses de tourner la page à ce passé. Tu le laisse te ruiner à petit feu, te contrôler, te dicter ce que tu dois faire ou pas. >> remarqua Al-Hassan.
Ces propos resonnèrent dans ma tête et semblèrent me toucher intérieurement donc je restais silencieux pendant un moment.
-<< Le sujet est clos et je compte sur vous pour ne plus revenir là-dessus.>> finis-je par lancer avant de me lever pour m’éclipser dans ma chambre.
-<< Saches que si tel est le cas, tu peux compter sur nous pour tourner la page. Nous sommes devenus des frères et non simplement des amis.>> lança Omar derrière moi. Mais je ne dis rien et allais me réfugier dans ma chambre.
Aujourd’hui encore, leurs propos continuèrent de résonner dans ma tête comme ce fût le jour là. Je pensais et repensais là-dessus. N’avaient-ils pas raison ? Dois-je laisser mon passé ruiner ma vie. ? S’ils savaient mon vécu, diront-ils la même chose ? Ne devrais-je leur pas raconté mon histoire ?
J’étais perdu ainsi dans ces pensées lorsque la sonnerie de mon téléphone me ramena à la réalité.
-<< Non, merde, déjà huit heures passées de trente minutes >> dis-je tout seul.
Je fis donc ma toilette matinale et allais ensuite dans la cuisine faire du sandwich pour mon petit déjeuner. C’est après avoir suivi, les infos de neuf heures et quart et l’edito de la matinée sur BURKINA infos que je me connectais sur WhatsApp. Mon jumeau était en ligne et on causait de tout et de rien. À un moment, Khadija, celle que nous appelions notre grande sœur, s’étaient jointe à nous dans notre groupe WhatsApp. Ce qui avait alimenté notre conversation que je ne sais même pas quel était le sujet exactement ou du moins elle n’avait même pas de thématique pour être précis. Il  était dix heures passées de trente cinq minutes lorsque j’envoyais un message à mon jumeau  et un autre à ma grande sœur, Khadija .Tout à coup je me rappelais que je devais aller au marché. Dans la précipitation, je file me changer en pantalon simple et d’un tee-shirt blanc. Ensuite je me chaussais de mes tomberland rouges et prit mon sac au dos et le portais comme d’habitude « one bras » sans oublier d’y enlever mon fidèle compagnon de tout les moments, mon peigne rose,  pour le fourrer dans mes cheveux. Maintenant je quittais la cour pour le marché tout en me servant de l’écran de mon smartphone comme miroir pour redresser un peu mes cheveux.  C’était  à peine que j’eus effectué quelques pas que le vombrissement d’une moto m’est parvenu. Je me retournais vers sa provenance, je fus subitement frapper une sensation étrange à la vue de sa conductrice, une jeune femme habillée en robe moulante blanche et portant un voile blanc également( je ne m’hasarderais dans sa description car j’aurais usé tout mon vocabulaire sans jamais en arriver). Elle roulait doucement en ma direction, cette sensation étrange continuait de me parcourir tout mon organisme et je restais figé au milieu de la voie sans pouvoir effectuer aucun mouvement ne serait qu’un pas. À me voir,  on aurait l’impression que j’attends qu’elle vienne me percuter. Ehhh, oui !! Qu’elle vienne me percuter. J’ai beau vouloir bouger d’un seul pas pour lui cèder le passage mais cela me semblait impossible. Je restais planquer au milieu de la voie sans rien faire et déjà, j’attendais avec impatience mon sort. Ehhhhh oui !!! Avec impatience !!! . Cette sensation me fait perdre la notion du temps et j’ai déjà l’impression que cela fait une éternité que je suis resté là sans rien faire comme si elle m’avait ensorcelé. Si je n’avais pas le peu de foi que j’en ai en Allah, j’allais parvenir à la conclusion qu’elle m’avait jeté un sort pour me rendre paralysé. Mais pourquoi me ferait-elle celà ??  Qu’ai-je fait pour qu’elle puisse m’en vouloir à ce point. ? ?
Le plus drôle dans tout cela, c’est que j’étais fier, content du sort qui me semble m’être réservé. L’idée que c’était peut être par elle que je quitterais ce monde pour toujours et qu’elle serait peut être la dernière personne que je verrais avant d’entreprendre ce voyage sans retour m’était d’une très grande fierté. Subitement, je sentis une paire de larmes parcourir le long de mes joues. Mais qu’est ce qui est entrain de m’arriver ? Suis-je entrain de pleurer ? Non, c’est mes larmes qui sont en train de couler. Au fait, le BAGUIS PREMIER que je suis, ne pleure jamais. Mais pourquoi coulent elles ? De tristesse ? Parce que je risque de quitter mes amis, ma famille, mes cahiers,mes portables.. ? 
J’étais dans mes profondes réflexions lorsque le klaxon dans sa moto me parvenait à l’oreille alors qu’elle était juste à quelques mètres de moi. Celà me  fit revenir à la réalité et tout à coup comme par miracle j’eus cette force surnaturelle qui me permet de propulser aux abords de la voie à partir d’un saut lui cédant ainsi le passage. Le saut fut si fort que lors de mon rebond les lacets de mes timberlands se dénouèrent. Je m’abaissais donc pour les renouer.
-Qu’est ce qui t’es arrivé ? T’as failli te faire tuer. Es-tu devenu dingue ou voulais te suicider ? là, je ne sais pas si c’était ma conscience ou mon égo qui venait de me parler.
Cependant je constatais qu’elle s’était juste arrêtée à quelques mètres devant, certainement, pour voir si j’allais bien vu que je m’étais abaissé après le saut. Mais non, mon égo ne pouvais pas lui permettre céla. Qui est-elle pour s’inquiéter pour BAGUIS PREMIER ? Anh kehhh ?? Qui ??
Je me dépêchais de renouer vite mes lacets mais je remarquais qu’elle avait garé sa moto au bord de la voie et se dirigeait à présent vers moi. Je voulus me reconcentrer sur ce que je faisais pour ne pas la voir venir mais hélas je ne pouvais plus, mes yeux s’étaient fixés sur elle et refusaient de s’en detourner. Elle avait une démarche majestueuse à couper le souffle.
-Quelle beauté ! Me dis je à moi-même.
En ce moment j’avais une forte envie de courir à son encontre pour la prendre dans mes bras. Mon rythme cardiaque s’était accéléré, on pouvait entendre les battements de mon cœur de l’extérieur.
-<<Non, qu’est ce qu’elle fait comme ça ? Elle ne dois surtout pas s’approcher de toi. Pour qui se prend t-elle ? Une avenger ? Bon… Peu importe, tu ne dois pas la laisser arrivé jusqu’ici.>> tels étaient les propos que me tenait mon égo.
Effectivement, je ne pouvais pas lui permettre ce plaisir là, de s’inquiéter pour moi..Je demandais à mon égo de me donner la force nécessaire pour relever le défi puisque j’aurais beau voulu lui tenir tête mais j’étais paralysé. Mais subitement comme par miracle, j’eus  force. Je pus donc me relever mais j’utilisais à nouveau l’écran de mon smartphone comme miroir pour peigner mes cheveux déjà peignés auparavant afin d’éviter son regard. Je savais dans mon for intérieur que je ne ferai pas le poids face à son regard. Le visage fixé sur l’écran du portable et une main tenant le peigne, je  faisais semblant de peigner mes cheveux tout en essayant d’avancer pour ne pas rester sur place. Cependant, il était visiblement claire que j’avais des difficultés à avancer. Mes pieds m’étaient devenus lourds et j’éprouvais vraiment de la peine à les soulever. C’était à peine que j’eus effectué trois pas qu’elle arriva à ma hauteur.
-<<Monsieur, vous allez bien ? Au fait, je voulais dire si vous n’êtes pas blessé suite à ce que c’est passé toute l’heure ?? >> me demanda t-elle.
-<< Quelle voix fine et douce ! ! ! >> Me dis je à moi-même.
Quant aux questions, je n’eus pas le courage d’ouvrir la bouche pour les répondre. J’avais subitement perdu la voix. Au fait, j’eus l’impression qu’on avait cousu les lèvres et il m’était pratiquement impossible de les mouvoir. Tout mon vocabulaire s’était envolé tout à coup et il m’était impossible d’articuler correctement une phrase. Je me contentais donc de faire des signaux de la tête pour lui répondre sans pour autant lui accordé le moindre regard ( pas par manque de respect mais par manque de courage pour affronter son regard). Elle m’observa un moment tout en restant silencieuse. { Se demanda t-elle sûrement pourquoi je ne lui parlais pas et pourquoi je ne lui accordais  même pas le moindre regard ?? }
-<< Si vous avez mal, laissez moi vous amenez à la clinique pour une consultation ? Sincèrement, je suis désolée, j’avais l’esprit un peu distrait>> Cette fois-ci, j’ai senti de la tristesse et de l’angoisse dans ses propos. Ce qui me fit lui jeter un coup d’œil. Effectivement, l’angoisse et la tristesse s’affichaient sur son visage innocent.
-<< BAGUIS, qu’est ce que tu viens de faire ? Ne vois tu pas qu’elle est triste et angoissée par ton état ? Elle se sent coupable. Mais t’a-t-elle fait quelque chose ? Rien, elle est innocente cette fille. Elle n’est pas coupable de ce qui t’arrive.>> me disait une voix à mon for intérieur.
Ehhh !!! Oui, elle est innocente et je ne pouvais pas la laisser se sentir coupable pour quoi que ce soit.
-<< Non, mademoiselle, ne vous sentez pas coupable pour quoi ce soit. C’est ma faute, j’aurais dû marché au bord de la voie. Et puis ne vous inquiétez pas je vais bien. C’est juste une petite crampe et la douleur est entrain de s’affaiblir. Continuez donc votre chemin et ne vous en faites pas pour moi.>> lui lançai avec une voix presque inaudible.
- D’accord, si vous le dites. Bonne journée. M’avait-elle répondu.
- Merci, à vous également. Lui repliquais-je.
- À vous aussi merci, m’avait-elle relancé tout en essayant de reprendre sa moto garée au bord de la voie. C’est après que le moteur de son engin vrombrit et qu’elle poursuivit son trajet que je me rendit compte de l’erreur que j’avais fait.
- Pourquoi ne lui ai-je pas dit la vérité ? Ce que j’ai ressenti lorsque je l’ai vu. Pourquoi ne lui ai-je pas demandé son numéro ? Et si je ne la rencontrais plus jamais. Telles étaient les pensées qui affluaient dans mon cerveau.
À l’idée de ne plus la rencontrer, j’essayais de ne pas la perdre de vue lorsque je constatai qu’elle venait d’activer le clignotant gauche de son engin. Mon cœur s’est remis à battre à la saccade. Elle allait disparaitre et  il se pourrait que je ne la vois plus jamais...Rien qu’à y penser, une grande peur traversa tout mon corps. Subitement la température de mon corps s’était élevée au dessus de la normal et la sueur avait commencé à y submerger. C’était lorsqu’elle avait commencé à aborder le virage que je me rendit compte de la gravité de la situation. J‘étais sur le point de la perdre de vue donc la perdre à jamais.
Non, je ne pouvais pas permettre que cela arrive. Je ne pouvais pas accepter de la perdre de cette manière. Sans pour autant réfléchir, je m’abaissais pour mieux nouer les lacets  mes chaussures. Ensuite, je me lançais à sa poursuite dans une course de fond.

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