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donne moi ton cœur dis moi tout

𝐤𝐞𝐧

alors qu'esmée finit de me soigner et qu'elle s'écarte, je me lève et la fait assoir à son tour sur mes toilettes. elle me demande pourquoi d'abord, puis elle s'exécute voyant que je ne démens pas.

- tu crois que tu vas rester là à me soigner tandis que toi aussi t'as la joue complètement explosé ?

elle fronce les sourcils et se relève pour se regarder dans le miroir. elle se décompose en voyant sa joue.

- euh... je pensais pas que c'était aussi imposant.

- si, ça l'est. c'est pour ça que je suis désolé aussi.

- je sais même pas si la maquilleuse pourra rattraper ça lundi, elle souffle.

- laisse faire le pro !

bon objectivement on est vendredi donc il n'y a vraiment aucun moyen qu'elle soit débarrassée de ça lundi. je pense même que ça va empirer. c'est vraiment moche, et ça me donne envie de faire demi-tour pour offrir une seconde correction à l'enfoiré qui lui a fait ça.

elle se rassoit et me laisse la soigner à mon tour. je passe délicatement une compresse imbibée de désinfectant sur sa plaie et elle grimace, mordant sa lèvre inférieure. je suis obligé de me mordre les joues moi-même pour ne pas vriller en la voyant faire ça. elle le fait souvent en plus, mais elle sait pas elle, à quel point ça me rends fou. quand je m'arrête elle reporte son regard sur moi et parle.

- merci...

elle dit ça tout doucement. c'est si dur de lui résister. mon corps et mon cœur veulent la plaquer contre la paroi de la douche et lui faire l'amour toute la nuit, mon cerveau lui me dit que je suis trop con et qu'il faut vraiment que j'arrête avec elle.

- je devrais y aller.

elle passe sa langue sur ses lèvres après avoir dit ça et je sens tout mon corps s'embraser.

oui, tu devrais y aller esmée.

- je te raccompagne, je parviens à dire.

elle hoche la tête et me sourit. je la raccompagne jusqu'à la porte et elle se met sur le pointe des pieds pour atteindre ma joue facilement. elle y dépose un baiser légèr et tourne les talons en me souhaitant une bonne nuit. moi, je restes là, comme un vrai con. je fermes finalement la porte quand je reviens à moi et ferme à clef avant de rejoindre ma chambre. je me déshabille et me fout sous ma couette. mon portable vibre et je le prends pour lire le message qui s'affiche.

de > deen.
gros jsuis la dans 5min t'as intérêt de pas dormir

je fronce les sourcils. il me veut quoi à deux heures du mat' comme ça alors qu'on est parti depuis bien longtemps avec esmée ? puis il me veut quoi tout court d'ailleurs, je crois pas qu'on avait un truc à voir ensemble.

comme prévu, cinq minutes plus tard il sonne à ma porte et j'enfile un t-shirt et un short avant d'aller lui ouvrir. il me check et entre dans l'appart.

- t'as quoi ? je lui demandes.

- c'est toi t'as quoi ? il s'offusque.

- bah quoi ?

il hausse un sourcil, l'air de me demander si je suis bel et bien con.

- tu veux que j'te fasses un dessin ?

je soupire. non, mais actuellement j'ai pas non plus envie de me taper une leçon de morale sur la violence.

- il avait mérité, je me défends.

un et demi / nekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant