Cela faisait maintenant une semaine que j'avais rencontré Mæl. Une semaine de découvertes et de plénitude. Mais une semaine aussi que Mademoiselle Martin n'avait plus paru. La directrice avait alerté les autorités mais elles n'avaient rien trouvé.
Les professeurs avaient perdu de leur entrain et plus personne n'avait envie de rire.
Aujourd'hui, la directrice fit une annonce :
« Bien. Comme tout le monde ici le sait, mademoiselle Martin a disparu depuis une semaine. Nous avons prévenu la police mais jusqu'à présent cela n'a rien donné. Des battues vont être organisées et si vos parents veulent y participer ils sont les bienvenus. Néanmoins, je suis dans l'obligation de vous donner des congés. Merci pour tout ce que vous avez apporté au Centre »
Elle s'en alla et tout le monde fit de même. Toute ma classe alla à la cabane du parc. C'était un petit café situé dans le square de la ville qui avait une atmosphère calme et familiale avec des canapés confortables recouverts de couvertures. Une lumière tamisée complétait l'ensemble. C'était un lieu de rendez-vous très prisé des gens de ma ville.
Les discussions allaient de bon train et chacun y allait de sa théorie. Pourquoi fermer le Centre maintenant alors que Mademoiselle Martin avait disparu depuis une semaine ? Et d'ailleurs pourquoi fermer le Centre ?
J'en discutais avec mes amis et Mæl. Les discussions avec Mæl nécessitaient une plus grande concentration car pour n'alerter personne je lui parlais pendant que je buvais ou faisais autre chose.
«Mais pourquoi fermer le Centre?
-Tu veux dire maintenant?
- Oui, jusqu'à maintenant on avait fait semblant et là on est en vacances jusqu'à nouvel ordre !
- Peut-être que les policiers on trouvé quelque chose? Il faudrait se renseigner …
- Mæl tu es un génie!»
Je souris et Agathe m'en demanda la raison. Je lui dit que je pensais à mon frère dans l'une de ses magnifiques interprétations de la célèbre pièce «ma sœur ce cauchemar » et la conversation dévia sur les fratries. Mais au fond de moi je repensai aux paroles de Mæl en peaufinant un plan.
Le soir, en attendant que ma famille s'endorme, je parlais avec Mæl :
« Comment fonctionne la magie? Je veux dire j'ai toujours pensé qu'elle provenait de toi mais maintenant je ne sais plus …
— En fait, je pense, et ce n'est qu'une hypothèse, je te préviens, je pense que je suis une sorte de réservoir de magie et toi une clé et une sculptrice.
— Une scupltrice?
— Oui, tu peux faire tout ce que tu veux de cette magie et la «sculpter » en quelques sortes selon tes désirs.
— Je n'avais jamais envisagé les choses sous cet angle. Remarques, je n'avais jamais imaginé parler avec le miroir au creux de ma gorge !»
Cela faisait un moment que je n'entendais plus un bruit dans la maison. Cela voulait dire que mes parents et mon frère était endormis.
*
* *
Eyrin se glissa hors de son lit et prit ses bottes. Je m'illuminai afin de l'éclairer. Elle sourit et se dirigea vers le rez-de-chaussée. Elle prit sa longue veste noire qui lui arrivait au-dessus des genoux. Elle noua la ceinture, s'assura qu'elle avait son cristal et s'apprêta à enfiler ses bottes quand elle se figea et me parla:
«Est-ce que tu veux être couvert? Je peux prendre un foulard.
—C'est une bonne idée mais mets le de façon à ce que je puisse voir.
— Bien sûr!»
Elle prit donc une écharpe vert foncé et la noua de telle manière que je n'avais pas besoin d'entrer dans sa tête pour observer le monde.
Eyrin inséra son cristal dans la serrure et la porte se déverrouilla sans un bruit. Elle sortit dans la rue et vérifia que personne ne l'observait. Elle prit la direction du centre des archives du commissariat.
Elle arriva et fit le tour pour voir si une porte ou une fenêtre était ouverte. Au deuxième étage une fenêtre n'était retenue que par sa chaîne. Eyrin soupira et chercha des yeux un moyen de l'atteindre.
Elle soupira une nouvelle fois quand elle constata l'absence de prises ou d'arbres permettant l'ascension.
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Un Petit Miroir Au Creux De La Gorge
ParanormalUne famille où chaque membre possède un miroir au creux de sa gorge ...