Partie 9

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(On oublis ce qu'il s'est passer avec la kehba, elle a eu peur miskine, elle s'est excusé. HASSSSSOUL.)

J'ai ouvert cette enveloppe. A l'interrieur, une lettre. 

Elle avait exactement dit ça, j'ai gardé toutes les lettres.

"Nassou,

Sans toi c'est dur, on dirais que j'ai perdu un bout de moi. Même si on était en froid, tu me manques Nass. Mais je crois que tu ne me mérite pas. Je suis une fille bien, toi t'es dans le biz. Je veux pas supporter ça. C'est pour sa que je veux pas que tu me khotb, qu'on se marie, parce que tu es trop dans le hram pour moi. Toi et moi c'était marrant 10 minutes, mais maintenant voilà j'ai refait ma vie, je suis posé avec Réda et il comble mon bonheur. Nassimou, t'as 21 ans, bientôt 22, il faudrait te réveiller. La vie c'est pas un compte de fée, elle te la mettra à l'envers souvent. Aujourd'hui, il faut que toi aussi tu m’oublie. Qu'on fasse nos vies chacun de notre côté, et surtout, il ne faut plus qu'on se parle. Tu as été la chose la plus belle dans ma vie, mais tu sais quoi ? T'es aussi la pire. Comment j'ai pu m'afficher avec un gars comme toi, dans le hram ? Hessoul, je me pose dans le dine.

Fathia.

(J’espère que tu penses a moi.)"

J'ai analyser la lettre, en la relisant mainte et mainte fois. Ma réaction ? Vous voyez le smiley de msn "^o)", ma tête était de la même façon. 

Je ne comprenais pas. Cette fille me dit que je lui manque, mais qu'il faut que je l’oublie. Elle inverse les rôles il me semble. De plus, le "j’espère que tu penses à moi" à la fin m'a fait rire. La gadji voulait juste mon malheur. 

J'ai rigolé nerveusement et posé la lettre dans un coin de la table. Il devait être vers les 22h, les portes des cellules étaient fermés, seulement un petit barreau pour voir le couloir. C'est la que j'ai entendu,

... : Eeeeh ! Psiiiit ! Psiiiiit !

Je m'approche de la grille et regarde, je vois que le mec qui était à ma gauche me parle.

Moi : Quoi ?

Gars à gauche : Tu veux du chite ou quoi mon frère ?

Moi : T'es sérieux khoya t'en a ?

G A G : Wallah je te passe un petit bout si tu veux, mais eh, ça reste en nous.

Moi : Waaaaah tu gère gros. Vas-y passe !

Il a tendu sa main, j'ai tendu la mienne. Nos doigts se sont frôlés, il a lâcher la drogue, qui est atterrit par terre.

Moi : Eh t'es sérieux frère ? T'aurais pu me le donner bien wesh.

G A G : Smeh, j'ai pas fait exprès, attend vas-y viens on essaye de le ramasser.

On s'est tordu dans tout les sens comme des clochards pour attraper ce mili-gramme. Mais j'en avait tellement besoin que j'aurais tout fais pour l'avoir. J’étais concentré, lui aussi, le bout de mes doigts était même pas à un millimètre de ce morceau sous cellophane. 

... : Vous voulez de l'aide ?

J'ai relever la tête et j'ai vu le gardien. Oh oh. J'étais dans la merde. 

Moi : Ah euuh..

G A G : Vas-y s'il te plaît dis rien, juste donne ça au gars à coté, et wallah je ferme ma gueule, je parle plus, je te fais plus iech, jusqu'à la semaine prochaine ! 

Le gardien m'a regarde, puis à regardé le Gars A Gauche. Il a ramassé le bout de chite et me la tendu.

J'étais grave content, je me suis jeter dessus. Mais il a retiré vers lui.

Gardien : Tu viendras le cherché au bureau, si tu le veux. 

Puis il a rigolé, jusqu'à il a taper une barre tout seul. Il est repartit, j’étais dégoutté. Je suis partit dans mon lit afin de dormir.

Mais la fatigue ne venait pas. Un gros vide en moi, tout me manquait. Même le canapé des caves me manquait. Je me suis mis à penser à tout. 

Yanis et sa coupe au gel, Fares et son sourcil avec une cicatrice, Nabila et sa voix grave, Haikel et sa bouche bien dessiné, Kenza et ses bouclettes, Yemma et son sourire, Hamza et son gros nez, Jawed et ses dossiers, Mehdi et sa froideur, Nouria et sa burka, toute les mama et leurs gentillesses, toute les poucaves, toutes les kehba, toute les filles bien, tout les anges partient trop tôt, toute les petites soeurs des frères, toute la solidarité, tout les délires, tout les blocs, toute les galères, TOUTE LA TESS.

Les semaines passent, elles sont de plus en plus dur. Je reçoit des lettres de un peu tout le monde tout les 2 jours. Même des gens à qui je parlait très peu, ils m'envoient des lettres. Ça me faisait plaisir de me dire que malgré la hass de la cité, ils étaient tous là pour moi.

1 mois qui s'écoule. Un mois que je n'ai pas vu l’extérieur. Je n'en pouvais plus. Mon anniversaire arrivait, et j'allais pas le passé cloitré ici.

Tout les jours je poussait les pecs, les abdos, les trapèzes, les cuisses, les biceps. Tout ce que je pouvais faire, je le faisait. Je suis arrivé ici, je faisait 1m88, 79 kg. J’étais devant la balance. J'avais grave pris, je sais plus exactement mais j'étais dans les 84 kg.

Pour mon anniversaire, j'avais le droit à une permission. Seulement 2 jours, mais c'était une permission quand même. Je comptais les jours qu'il me restait pour revoir la tess, wallah un vrai gamin, impatient de revenir.

J'ai pris le stylo, et je sais pas, je ne devais plus avoir 21 ans dans ma tête, mais un bon 8 ans. J'ai commencer a écrire sur mes mains, sur mes bras. J'écrivais des prénoms. J'étais dans ma passade 8 ans d'âge mentale, je ne sais toujours pas pourquoi j'ai fais ça, wallah un vrai teubé. 

Hassoul, je devenais fou. Je parlais tout seul à haute voix, zehma je disait des trucs comme "oh il fait froid heein", "j'me fais chier" ou "BON, là ça m’énerve". Des fois je rigolais comme ça, sans aucune raison. Un vrai skyzo.

Le jour J, j'avais ma perm, j’allais enfin sortir de cette prison, voir du monde, parler à d'autre gens que... moi même.

Chronique de Nassim : Tombé pour elleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant