Mes chères lectrices(ou lecteurs y-en-a-t-il ?),le tome 4 de la Passe-miroir va bientôt sortir.Pour passer le temps,j'ai décidé de relire le tome 2 et j'ai remarqué quelque chose de troublant.Vous souvenez-vous du chapitre du "Marché"?C'est le chapitre ou Ophélie propose à Farouk de lire son Livre en échange de la libération de Thorn.A ma première lecture,j'ai sürement eu la même réaction que vous à savoir"Allez Ophélie!Vas-y!Défonce Farouk!Ouaaaaaaaais!" et maintenant je suis comme ça"Quoi?Archibald et Roseline,seuls?Dans le même ascenseur?J'ai décidé d'écrire un petit texte sur ce qu'il aurait pu se dire.
Roseline adressa de grands signes de la main à sa nièce qui sortait de l'ascenseur.Elle était si fière d'elle.La jeune femme frêle et simplette qu'elle avait connue ou crue connaître s'était remplie de détermination et de courage.Ce séjour au Pôle aura au moins eu du bon.Elle continua à agiter les mains jusqu'à ce que les portes de l'ascenseur se referment.En voyant le reflet que lui renvoya la surface réfléchissante de l'ascenseur,elle stoppa net.Les portes d'or de l'ascenseur reflétaient l'image d'une femme grande et sèche avec une denture de cheval avec se trouvant derrière elle un très bel homme à la silhouette harmonieuse,habillé en vagabond.Elle était seule avec Archibald!A cette observation,elle sentit un froid glacial se rependre dans tout ses membres.Elle cessa aussitôt les mouvements frénétiques de ses mains et se rendit dans l'attente du commentaire déplacé qu'il ne manquerait de lui adresser.Elle attendit de longues minutes et surprise de son silence,tourna la tête vers lui.Archibald buvait un verre de champagne,l'air absent,les yeux vides et le regard tourné vers le mur de l'ascenseur qu'il ne semblait pas voir.En le voyant,Roseline sentit son cœur tressauter.
-Vous n'avez vraiment pas bonne mine.
Archibald tourna vivement la tête vers elle,semblant brusquement se souvenir de sa présence.Puis,il se reprit.
-Tout le contraire de vous,répondit t-il mais on sentait que le cœur n'y était pas.On aurait un acteur fatigué qui essayait péniblement de jouer son rôle.A ce constat,le coeur de Roseline se serra un peu plus et se rapprocha de lui.Archibald semblait aussi surpris qu'elle par cette action.
-Vraiment,qu'est-ce qui ne va pas?demanda t-elle,la voix moins rêche que d'habitude.
Archibald semblait aussi surpris qu'elle par cette action.Un instant,il baissa les yeux puis la seconde d'après les releva vers elle en affichant un sourire triste.
-Vous voulez dire a part le fait que toute ma famille me renie,que je suis à deux doigts de perdre mon poste d'ambassadeur,que ma protégée est en train de faire un pacte avec le diable et que je ne reverrais peut-être plus ma Némésis?Sinon,tout va bien.
Il enleva son chapeau et le fit tourner à l'aide de son index mais ce geste n'avait plus la malice d'autrefois.
-Ça fait mal pleurer jusqu'à ce que son cœur s'arrache. Avoir une sensation lourde et piquante qui se frotte entre son cœur et ses côtes. C'est le mal être, c'est la tristesse, c'est la galère émotionnelle. Je sais que le temps est comme de l'onguent sur une blessure mais ça l'a pas d'allure à quel point j'ai mal en dedans à quel point j'aimerais arrêter le temps et donner un coup de poing sur mon cœur comme on fait sur une vielle grosse télévision. C'est emmerdant la vie quand ça va pas.
Roseline prit une profonde inspiration et le gifla,produisant un bruit de claquement de fouet.Le bruit résonna dans la cage d'ascenseur.Le groom qui jusque là s'était montré silencieux et presque invisible sursauta et essaya de l'évacuer de l'ascenseur.C'était sans compter les pouvoirs animistes de Roseline.Elle bloqua l'ascenseur et empêcha les portes de s'ouvrirent.Le groom eut beau s'acharner sur le levier,ça ne changeait rien.
-Arrêtez,vous vous essouffler pour rien,cet ascenseur est sous mon contrôle plein et entier,cracha-t-elle,quant à vous,dit-elle,en pivotant vers Archibald.
Celui-ci avait fait tomber son chapeau sous la force du coup,qui reposait mollement sur le sol et tenait de sa main gauche sa joue rougie.Il la regardait les yeux écarquillés.Pour la première fois depuis son arrivée dans l'ascenseur,son expression ne semblait pas feinte.Roseline soupira et reprit une voix plus calme.
-Nom d'une soupière!Qui est cette personne défaitiste en face de moi?Où est-passé l'homme entreprenant et anti-conformiste que je connaissait?tempêta-t-elle.
Archibald ne dit rien puis se frotta la joue en fermant les yeux.
-Il n'a jamais existé.C'était une illusion comme la famille et l'importance que je croyais avoir.répondit-il amer.
Roseline soupira et reprit une voix plus calme.
-Ecoutez,vous êtes différent,vous avez toujours été différent.Vous avez cette flamme,cette étincelle,qui chamboule tout,qui transperce l'âme,vous savez?Vous avez cette façon de regarder droit devant vous,cette façon de voir l'horreur du monde sans ciller,qui interpelle les gens,ce regard qui offre soin et réconfort.Vous n'êtes pas banal,mais vraiment pas banal.Vous avez ce sourire d'abruti,oui d'abruti,celui qui dit"je me fiche éperdument de ce que vous dites",vous avez cette démarche qui trahit votre sourire.Parce que vous avez beau faire le dur,le cynique,le sarcastique,ça se voit au premier coup d'œil et ça vous enlève toute crédibilité.(elle secoua la tête et reprit).Si on vous observe plus attentivement,ça se voit que vous n'allez pas bien,qu'il suffit d'un rien pour que vous vous effondriez.Qu'il suffit de vous bousculer assez fort,pour que vous finissiez par craquer.C'est ce qui vous rend inoubliable.On ne vous oublie pas du jour au lendemain.Vous êtes une tornade.Vous laissez des traces,des parts de vous partout ou vous allez.Vous-vous êtes comme la pluie,vous êtes agréable à regarder ,ça en devient même gênant parfois.Vous empestez l'humanité,vous empestez la vie.Vous arrivez sans prévenir,vous jetez vos petits bouts de vous et vous repartez.Putain.Vous êtes une multitude de choses à la fois.Vous donnez aux paresseux l'envie de se bouger le derrière,à un opiomane d'arrêter de se droguer,aux amoureux brisés de recommencer à aimer.Vous êtes comme un diamant,pure,brillant et indestructible.Vous êtes ancré dans le regard des gens et leur réalité.
Son laïus terminé,Roseline se tut avec la vague sensation d'avoir été ridicule.Essouflée par sa tirade et se sentant vaguement déprimée après coup,elle perdit le contrôle de l'ascenseur qui amorça une lente descente.Le silence régna dans la cabine,où Archibald le fixait de ses grands yeux bleus.Puis il éclata de rire.Le son rebondit sur les murs,la laissant pantoise.Même le groom semblait éberlué.L'hilarité d'Archibald était si grande que des larmes perlèrent au coin de ses yeux.Il les essuya en riant toujours.
-Ah,Roseline,je ne vous savais pas aussi poète.Ma foi,ça fait du bien.Je crois que c'est la chose la plus sincère qu'on m'ait dite après ce que m'a dit Ophélie la première fois qu'on s'est vue.C'est de famille,on dirait.
Il sourit à Roseline encore interdite.Un véritable sourire qui lui tordit le ventre.C'est à ce moment-là que les portes de l'ascenseur s'ouvrirent.
-Et bien,je descends à cet étage,déclara Archibald,il s'apprêta à partir mais elle le retint par le bras.
-Vous n'êtes pas seul,lui dit t'elle très rapidement,vous avez Berenilde et j'ai cru comprendre que vous étiez le parrain de sa fille,vous devriez les voir.
Il lui adressa un regard très peu convaincu puis lui tapota gentiment l'épaule.
-Je le ferais,ma chère amie.Vous m'avez prodigué de si bons conseils,à moi de vous en donnez un,ses yeux pétillèrent avec sa malice retrouvée,à l'avenir,évitez de jurer,ces mots grivois ne conviennent pas à des lèvres aussi voluptueuses que les vôtres.
Il lui donna un baiser au coin des lèvres et disparut avant qu'elle ne puisse réagir.
-Saligaud,souffla t-elle alors que les portes se refermaient devant elle.
Elle préféra croire que les rougeurs et le sourire que lui renvoyaient son reflet n'étaient qu'un effet de son imagination.
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Pans de vie
FanfictionPassages inventés de la passe-miroir(pas de lemon mais attendez-vous à des trucs chelous!!!) Ecrits d'une fan qui a le blues.