Lorsque j'ai ouvert les yeux, j'ai vu que je me trouvé dans une salle capitonnée comme on peut en voir dans les asiles des films hollywoodiens. J'avais également une chaine à la jambe qui m'attacha au lit sur lequel j'étais. Aucun moyen de savoir où j'étais, ni quel jour on était. J'ai patiemment attendu que quelque chose se passe. Au bout d'un temps qui m'a semblé éternellement long, un petit homme bedonnant avec une moustache, comme celle que portait les gentlemans anglais du dix-neuvième siècle.
« -Tu es réveillé à ce que je vois. Comment te sens tu ?
-Bien, mais qui êtes-vous ? demandais-je.
-Ah, désolé, j'ai encore oublié de me présenter. Je suis le Professeur Casenine, ravi de faire enfin ta connaissance.
-Je ne pense pas dire que c'est réciproque.
-C'est normal que tu doutes de moi, après tout, tu viens de passer un long moment avec la personne qui nous déteste le plus ; Mary. Je ne vais pas tenter de te convaincre, je vais te laisser avoir ta propre opinion sur cet endroit. Quand tu seras prêt, tu pourras rejoindre les autres.
-Les autres ?
-Bien évidemment. Thomas, Léanne et d'autres talentueux. Vous êtes 8 maintenant.
-Ou est Mary ?
-Elle ne s'est pas encore réveillée mais nous allons la garder quelques temps avec nous, nous devons discuter avec elle. Ensuite, elle pourra vous rejoindre. Avant que j'oublie, prends ce plan, le centre pour talentueux est plutôt vaste à cause de toutes les salles et chambres qui existent. Prends ton temps pour te changer et te préparer puis rejoins-nous en salle 1490. Léanne voudrait te parler.
-D'accord, dis-je tandis qu'il s'en allait de la chambre. »
Même si chambre était un bien grand mot pour décrire cette salle, il y avait juste un lit, u bureau vide et une penderie avec quelques vêtements dedans. J'optais pour quelque chose de classique, jean et polo a manche longue, et sortit de la pièce, le plan du complexe dans la main.
Le professeur disait vrai sur une chose, le complexe était gigantesque. Cela serait dur de s'y retrouver. Après une dizaine de minutes de divagation dans des couloirs blancs à l'allure d'hôpital, j'arrivais devant la salle 1490. La porte automatique s'ouvrit et je fus étonné de voir ce qu'il y avait à l'intérieur. Des dizaines et des dizaines de chevalet était installé autour d'un établi rempli de divers tubes de peinture, palettes et autres ustensiles de dessin. Au bout, il y avait une pièce vitrée où Léanne m'attendait, je la saluais en entrant. Elle ne se retourna pas immédiatement, les yeux rivés sur un livre. Au milieu de la pièce se trouvait une table de laquelle débordait des dizaines de plan d'architecte et de photos. Je crois que je venais de trouver la pièce des peintres et des architectes, spécialistes des structures des bâtiments. Lorsqu'elle releva la tête je vis qu'elle avait une bosse mais qu'elle souriait quand même.
« -Cela fait du bien de savoir que tu es en vie, pareil pour Mary. Je suis désolé que vous soyez ici, c'est notre faute. Lorsque nous sommes rentrés avec Thomas, on s'est rendu compte que l'on nous suivait mais c'était trop tard pour vous prévenir. Je me suis réveillée il y a quelques heures mais je voulais te voir pour te parler d'un truc. Quoi qu'il te montre ou te dise, ne les crois pas. Ici, tout le monde essayera de te manipuler et si tu n'es pas averti, tu risques d'en souffrir, me dit-elle.
-Merci bien, j'espère que toi aussi tu vas bien. J'ai déjà vu le professeur mais je ne lui fais pas confiance. Il m'a l'air comme imprégné d'une mauvaise aura. En tout cas la salle est chouette. Pourquoi tu voulais que l'on se retrouve ici ?
-C'est par rapport aux plans, je ne suis pas architecte mais je voulais voir s'il y avait une sortie. Je ne compte pas passer ma vie dans cet endroit. Mais ces plans d'architectes sont incompréhensibles, il me faudrait un plan simplifié.
-Attend, j'en ai un. On me l'a donné pour m'aider à me repérer. Je crois que visiblement, il veut me faire aimer le complexe.
-Pour une fois Casenine servira à quelque chose. En revanche ce n'est pas de lui que tu dois te méfier, le professeur fait juste les recherches, c'est le Chef qui dirige le complexe et le finance.
-Comment s'appelle-t-il ce Chef ?
-Personne ne le sait. Tout le monde l'appelle ainsi et je crois qu'il fait peur à beaucoup de gens. D'après les rumeurs, il travaillait dans l'armée avant.
-Très bien, au moins, je sais à quoi m'en tenir maintenant. Tu cherches la chambre de Thomas ?
-Oui, j'ai entendu des gardes dire qu'il était dans la salle des machines mais que personne n'avait le droit d'y aller pour raisons de sécurité donc il faut que nous soyons discrets pour nous y rendre sans nous faire prendre.
-Pas de soucis, d'après le plan, elle se trouve dans l'aile ouest, juste derrière la salle de contrôle où se trouve les gardes. Je propose qu'on traverse tout le complexe avant de l'éviter. Tu en penses quoi ? lui demandais-je.
-Ca conviendra, Thomas ou Mary aurait trouvé de meilleurs plans mais on n'a rien d'autres sous la main, alors allons les chercher et sortons d'ici.
-Bien dis. »
Nous sommes donc sortis de la salle 1490 pour nous rendre à l'opposé du bâtiment, près de la salle des machines. Sur le chemin nous avons croisé deux gardes mais ils ne firent pas attention à nous. Enfin la salle n'était pas difficile à repérer. De la fumée et des bruits métalliques en sortait et un dessin d'engrenage était accroché à la porte. Nous l'avons doucement ouverte et nous avons découvert Thomas à moitié en sueur en train de se battre avec une valve qui ne voulait pas tourner, on le voyait lui crier après tout en tapant dessus avec une clé à molettes. Lorsque Léanne couru vers lui, elle le prit au dépourvu et ils tombèrent tout les deux en riant et en s'embrassant. Je lui donnai une tape amicale dans le dos pendant qu'il nous racontait les dernières 24 heures où il était reste car effectivement, cela faisait trois jours que nous étions ici. Je fus sous le choc en entendant ceci. Ainsi, selon notre théorie, un nouveau gène était apparu avec deux talentueux. On avait récupéré Thomas, maintenant ils nous fallaient rejoindre Mary qui se trouvait au premier étage, chambre 1, au dortoir des tacticiens. La mauvaise nouvelle était que juste en face se trouvait une armurerie et le bureau du Chef. Il fallait croiser les doigts pour espérer qu'il ne soit pas là aujourd'hui. Avant de partir Thomas mit quelques outils dans un toile en sac, juste au cas où. Enfin nous sommes partis vers le premier étage, situé juste au-dessus du notre. Nous avions décidé d'utiliser les escaliers pour plus de discrétions. Une fois au bon étage, nous avons été surpris de débouché en face du bureau du Chef. On entendait une voix masculine en sortir ainsi qu'une ombre qui passait périodiquement devant la vitre trouble de la porte. Il semblait être au téléphone. On ne pouvait entendre que des bribes de phrases comme « ils sont entre de bonnes mains », « nous ne le perdrons pas », « il faut la retrouver » « crucial pour le grand projet » et « devons le tuer ». Les derniers mots ne nous inspiraient guère confiance. Puis il raccrocha et sortit de son bureau. J'entrouvris la porte de la cage d'escalier pour tenter de le voir mais je ne vis que son dos. Il avait l'air grand et fin, avec une démarche bien assurée. Nous avons attendu qu'il prenne l'ascenseur pour sortir de notre cachette et nous nous sommes rués sur la porte de la chambre de Mary où nous sommes rentres très rapidement avant de fermer derrière nous.
« -Que faites-vous ici tous les trois ? nous cria une voix autoritaire, tandis que nous nous retournions lentement. Je vous ai posé une question, nous demanda le professeur Casenine.
-Nous étions venus voir Mary, répondis-je.
-Très bien, dans ce cas, ne me dérangez paspendant que je l'ausculte. »
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Between lights and shadows : La Quête de Léonard
AdventureCeci est un teaser : dans un monde normal il ne peut que se passer des choses normales. Pourtant, Léo, un jeune lycéen américain ne savait pas encore que sa vie changerait radicalement en rencontrant une jeune irlandaise venu fuir son pays. Cette am...