Nancy nous voici, et ses habitants aussi

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« -Salut Thomas, dit-Mary,

-Salut à vous deux, j'espère que vous avez fait bon voyage. Je vous souhaite la bienvenue à Nancy, nous dit-il en tendant sa main vers moi.

-Merci beaucoup à toi, lui dis-je. Alors comme ça, tu es l'ingénieur ?

-Absolument, me dit-il en me montrant sa main, tatouée par une image d'un engrenage.

-Waouh, il est vraiment classe, lui dis-je.

-Et si tu trouves ça classe, alors attends de rencontrer Léanne, c'est la classe incarnée, me répondit-il avec un sourire.

-Ne l'écoute pas Léo, Thomas est juste amoureux, rajouta Mary.

-Mais fier de l'être, termina-t-il en riant »

On s'est mis à rire tous les trois, juste sur le quai de la gare. Puis on a suivi Thomas dans les rues de la ville. Le centre-ville était plutôt joli, notamment la place Stanislas. Je marchais à côté de Mary et j'ai tenté de lui prendre sa main, mais elle l'éloigna de moi. Elle était visiblement énervée ou gênée, je ne parvenais pas à le savoir. On aurait dit que tout ce qui s'était passé au bal avait disparu de son esprit, vraisemblablement détruit par les évènements qui ont suivi. Mais au moins ici, j'espérais qu'elle serait heureuse, puis Thomas avait l'air de quelqu'un de bien au premier abord. Il ne me restait plus qu'à rencontrer Léanne, la fille qui possédait le même gène que moi, celui du dessin. Enfin, après une dizaine de minutes de marche, il nous a fait entrer dans un café où nous nous sommes installés à une table. Il nous expliqua que Léanne ne tarderait pas, elle devait juste récupérer quelque chose chez elle. Cinq minutes plus tard et un chocolat chaud englouti, (ils sont bien meilleurs ici qu'en Louisiane.), la dessinatrice nous a rejoint. C'est fou mais elle avait des airs de Mary, les cheveux un peu bouclés-frisés bruns avec dans la lumière des reflets qui lui allait vraiment bien.

« -Excusez-moi de mon retard, je devais prendre ma pierre. Le nouveau est là ? demanda Léanne.

-Oui c'est moi, dis-je en me levant et en tendant ma main vers elle. Ravi de faire ta connaissance, je m'appelle Léo.

-Enchantée Léo, je suis heureux de faire la connaissance de l'autre dessinateur ; c'est bien d'avoir un point commun avec une personne, me répondit-elle. »

Lorsque nous nous sommes serré la main, j'ai comme qui dirait basculé dans un autre monde. C'était la même salle blanche que celle que j'avais vu en rêve. Léanne y était aussi, visiblement aussi perdu que moi. Je me suis approché d'elle.

« -Hey Léanne.

-Léo ? Tu es là ? Comment ça se fait que nous ayons atterri ici ?

-En toute honnêteté, je suis aussi perplexe que toi. En revanche, j'ai mal à la main.

-Moi aussi. Regarde-la.

Le tatouage sur ma main était rouge vif, comme si on l'avait brulé.

-Je crois que c'est lorsque nous nous sommes touché la main, on a été comme propulsé ici

-Mais c'est impossible, pourquoi est-ce que cela nous arrive ? Cela ne s'est jamais produit avec Thomas ou toi avec Mary.

-En fait, je crois que c'est parce que nous possédons le même gène. C'est la seule explication possible. En revanche, je n'ai aucune idée de comment cela se fait-il.

-On essayera de voir cela en temps et en heures. Pour le moment, j'aimerais retourner dans notre vrai monde.

-Léanne ?

- Oui Léo ?

-Tu brilles

-C'est marrant Thomas me dit ça tout le temps.

-Nan tu brilles vraiment, plutôt même flamboyante je dirais, dis-je en observant la flamme bleu nuit qui s'échapper d'elle.

-Toi aussi Léo, tu as la même flamme bleutée que moi. »

Cette flamme devenait de plus en plus intense, et elle me forçait à détourner le regard. Au bout d'un moment, une douleur est venue puis elle est rapidement devenue insupportable. Nous étions en train de crier tous les deux quand les deux flammes ont jailli hors de nous et se sont regroupées en une sphère. On les regardait avec Léanne. Cela faisait comme dans le rêve, mais après elle avait explosé mais pas cette fois ci. Elle s'est juste scindée en deux et chacune des flammes a fusé vers nos mains. Quand la lumière s'est éteinte, j'ai remarqué que le tatouage avait changé. Il y avait désormais un œil en dessous du pinceau et du crayon. On s'est regardé un instant avec Léanne, l'instant d'après nous disparaissions. Lorsque j'ai ouvert les yeux, Mary était penchée au-dessus de moi ; elle me tendait une main pour m'aider à me relever. A l'autre bout de la table, Thomas faisait pareil avec Léanne. On se relevait doucement, j'avais un peu mal. Mary me regardait d'un air suspicieux et ahuri.

« -Qu'est ce qui s'est passé Curtis ? cria-t-elle.

-Avec Léanne, lorsque je lui ai serré la main, on s'est retrouvé au même endroit qu'en rêve. Mais il y avait juste nous deux. Il y a encore eu les flammes mais cette fois, pas d'explosion. Juste nos tatouages qui ont évolué, lui répondis-je en montrant ma main.

-Impressionnant, tu n'as rien de grave mon cœur, demanda Thomas à Léanne.

-Non ça va, mais c'est vrai que c'était étrange comme si de ressembler les deux dessinateurs avait déclenché un mécanisme dans nos gènes qui nous avons transporté dans cet autre monde.

-En tout cas c'est vraiment curieux. Parce qu'ici vous vous êtes évanouis et tout de suite, vous avez ouvert les yeux, rajouta Mary.

-C'est impossible, nous avons dû passer au moins vingt minutes là-bas, dis-je en regardant Léanne pour confirmer mes dires.

-La seule possibilité que j'entrevois, c'est celle de l'absence de temps dans l'autre monde, ou la salle blanche si vous préférez. Cette absence de repères temporels peut vous faire passer des heures dans l'autre monde alors qu'il ne s'est écoulé qu'une seconde ici. C'est prodigieux, s'exclama Thomas. Prodigieux mais flippant.

-C'est vrai, mais bon maintenant que c'est fait on va vous emmenez à l'abri tous les deux. Thomas, tu voudras bien appeler le centre ?

-Pas de soucis, au moins je sais que ça ne le dérangera pas, au pire j'appelle mon père. »

Thomas s'éloigna pour passer un appel.

« -Vous avez un centre pour les gens comme nous ? demandais-je plein d'espoir.

-Ah non malheureusement, il n'y a qu'un centre comme ça et je préfère ne pas en parler, c'est compliqué. N'est-ce pas Mary ?

-Tu as entièrement raison, je ne compte pas y retourner même s'il est dans mon pays d'origine. Le centre est le nom d'un hôtel ici à Nancy. Comme le père de Thomas est banquier, il a pas mal de connaissance qui lui rende par moment des services comme prêter une chambre pour quelques nuits. On y sera tranquille comme ça. Merci beaucoup Léanne ça m'a fait plaisir de te revoir depuis la dernière fois. »

Thomas est enfin revenu vers nous en souriant,il nous annonça qu'une chambre était réservé pour Mr et Mme Curtis. A ces mots,j'ai vu Mary grimaçait mais elle ne dit rien. On prit ensuite congé de Léanne,qui me laissa son numéro de téléphone, et nous avons suivi Thomas jusqu'à notrehôtel. Il nous laissa devant et on le salua tandis qu'il disparaissait dans lesrues de la ville.

Between lights and shadows : La Quête de LéonardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant