Flashbacks en série

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L'hôtel était splendide. Il était à l'image de la place Stanislas, recouvert de dorure. Nous sommes allés à l'accueil afin de récupérer notre chambre. Lorsque j'ai ouvert la porte de la chambre, je fus sous le choc. Elle était immense, il faudrait que je remercie Thomas car il l'avait bien trouvé. Même Mary avait l'air contente. Avant d'avoir pu dire quoi que ce soit, elle s'enferma dans la salle de bas. Quelques instants plus tard, j'entendis l'eau en train de couler. Le temps qu'elle prenne sa douche, je décidai de sortir mes affaires de dessin pour griffonner quelques trucs, afin de faire passer le temps. Tout en les sortant, je repensais à la fête nationale que j'avais célébré avec Mary. On s'était installé sur les bords du Mississippi, j'avais pris une couverte et on a regardé le feu d'artifice qui était tiré. C'était une soirée magique et un excellent moment que j'avais passé avec elle. Je me décidais enfin de sortir de ma rêverie. Finalement, je me résolus à faire un portrait de mémoire de Thomas et Léanne. J'espérais que si cela ne me prenait pas trop de temps que je pourrais leur offrir. Je commençais tranquillement à dessiner, lorsque j'entendis Mary sortir de la salle de bain, pour autant, je continuais à dessiner car je visualisais bien mon dessin.

« -Heureuse de prendre une douche ?

-Tu ne peux même pas imaginer à quel point. Tiens, tu dessines ?

-Oui je me suis dit que j'allais faire un dessin de nos deux amis nancéens. Mais je viens tout juste de démarrer donc il est loin d'être fini.

-Je peux voir pour le moment ?

-Pas de soucis, dis-je en tendant mon carnet à dessin.

-Tu viens juste de commencer ? me demanda-t-elle étonnée.

-Bien sûr, pourquoi me demandes tu cela ?

-Tu devrais regarder Léo. »

Je repris mon carnet à dessin des mains de Mary et là, c'était magique. Le dessin était déjà fini. On reconnaissait aisément le couple marchant main dans la main et se souriant, devant un coucher de soleil. J'étais émerveillé car je n'avais pourtant pas un tel talent et surtout pas une telle rapidité. C'est alors qu'une idée me traversa l'esprit et je tentais de l'expliquer à Mary. Je lui racontai que je pensais que le contact avec Léanne et tout ce qu'il s'était passer dans l'autre monde avait pu augmenter mes capacités de dessin. Elle eut alors une idée digne des plus grands chefs de guerre. Elle proposa de contacter et de trouver tous les talentueux pour les faire se rencontrer et faire front commun contre Casenine. De plus, le rassemblement d'autant de talent pourrait, d'après elle, augmenter considérablement nos talents respectifs. Elle semblait surexcitée par cette idée et envoya automatiquement un message à Thomas, lui demandant de nous retrouver à l'hôtel avec Léanne afin de lui exposer son plan. Une vingtaine de minutes plus tard ils arrivèrent, essoufflés.

« -Je vous remercie d'être venu aussi vite. Avant toute chose, comme vous le savez on a tous fait le même rêve mais pas au même moment. J'ai besoin de savoir exactement quel soir vous l'avez fait, demanda Mary.

-Moi c'était le 7 juin, commença Thomas, je m'en souviens car le lendemain j'étais malade.

-Tu es toujours malade, continua Léanne. Pour ma part, c'était le 8 mai.

-C'était le 8 mai aussi, ajoutais-je.

-Et moi c'était le 9 avril, termina Mary. C'est normal pour Léo et Léanne d'avoir fait le rêve le même jour car ils possèdent le même gène. Ensuite nos dates varient d'un mois quasiment à chaque fois.

-En effet, d'ailleurs si on prend avril comme point de départ, donc si cela valait 1, on obtient que le 9 avril vaut 9 plus 1, soit dix. Et ensuite de suite donc le 8 mai pour les dessinateurs, le 7 juin pour moi etc. ...Dit Thomas.

-Ca se tient, comme aujourd'hui on est le 2octobre, demain étant le 3, un nouveau gène se déclarera et deux individus se rendront compte de leurs réelles capacités, dis-je.

-J'ai entendu dire qu'il y avait un jeune prodige des maths à Londres qui pourtant il y a encore quelques temps, les détestait, rajouta Léanne.

-En revanche quelque chose m'embête là-dedans. Si on continue ce raisonnement, on arrive à un nouveau gène le premier décembre. A ce moment-là, il restera encore un gène. Quand se développera-t-il ? demanda Mary.

-Une possibilité me vient. Dans tous ceux qui restent, les astronomes et experts de l'univers n'ont pas été recensés car leur gène ne s'est pas éveillé. Or, ils se pourraient que ce soit les derniers et qu'ils se réveilleraient au moment du solstice d'hiver : le 21 décembre. Tout comme les tacticiens ont débuté après l'équinoxe de printemps, dis-je.

-Cela se tient Curtis, me dit Mary en souriant.

-Ce qui serait bien, ça serait de pouvoir rencontrer tous les talentueux ayant leur gène de réveiller mais bon, mis à part lors du rêve on ne les connait pas et on ne sait pas où ils se trouvent, rajouta Thomas.

-C'est vrai mon cœur. Il faudrait trouver un moyen d'y retourner et d'interroger là-bas les personnes.

-C'est bien de le souhaiter Léanne mais il y a peu de chance que cela arrive, dit Mary quelque peu exaspérée. Eh tout le monde regardait vos mains ! »

Nos mains tatouées brillaient d'une forte intensité, l'instant d'après un léger dessin bleutée apparaissait au-dessus de chacune de nos paumes. On s'observait consciencieusement et en approchant nos quatre paumes, le dessin devenait parfaitement compréhensible. Il s'agissait du même œil qui venait d'apparaitre le jour même sur nos mains avec Léanne. On se regardait tous bizarrement, j'étais le seul à sourire, visiblement excité par cette aventure. Et soudain, sans crier garde, il y eut un flash blanc et comme un tourbillon qui nous encerclé. L'instant d'après, nous avions tous les quatre disparus.

Between lights and shadows : La Quête de LéonardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant