Une nuit entre parenthèses

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Lorsque je rentre, tous les chefs et généraux sont en conseil sous la tente de Tecknik.
J'en profite pour manger, retirer enfin mon armure et passer par l'infirmerie.

"-... Hey Joëlle..."

L'infirmière aux cheveux roses se tourne vers moi.

"- Bonjour Auria ! Tout vas bien ? "

- Oui oui... Enfin... Tu peux me désinfecter mon bras ?

- Auria ! Tu aurais dut venir plus tôt !

- Ahah... T'inquiète c'est rien..

- C'est moi l'experte ici, madame la guerrière sans cervelle ! "

Elle colle ses mains sur ma blessure. Une douce lumière rose se produit, mon épaule me picote légèrement.

"- Merci...

- Allons, ce n'est rien ! "

Je souris à l'infirmière avant de sortir.
Vitanie me rattrape et me débriefie la situation :

"- L'attaque final est pour demain, ça va être l'ultime bataille... Quand même Auria, tu aurais dût être plus prudente ! Qu'est-ce que j'aurais fait sans moi, hein ? "

Je suis instantanément prise de remord pour mon amie.
Après tout je n'imagine pas sa pression dut à sa lourde responsabilité...

"- Je suis désolée Vit'... Mais, tu me connais, pas vrai ?

- Oh oui... 'Auria la Sirène, fière protectrice des plus faibles', hein ? ...

- ... Vitanie ?

- Hm ? "

Je prends ses mains dans les miennes.

"- Je te promets de survivre.

- ..."

Elle me prends dans ses bras en fermant les yeux.
Ses mains sont posées à plats sur mon dos, comme pour s'imprégner de tout mon être.

C'est un contact physique sincère, et qui trahit l'émotion de Vitanie, chose rare.

"- ... Tu as intérêt, petite sœur...

- Toi aussi tu ne m'abandonnera pas ?

- Oui."

Il n'y a pas une once d'hésitation dans sa réponse.

"- Promis ?

- Juré même."

Une fois Vitanie partie je me dirige vers un repos amplement mérité.
Enfin, jusqu'à ce que je passe devant les appartements des Vénérables.
J'y vois Etsiam y entrer.
Curieuse, j'évite les gardes et pénètre le vaisseau.
Mon ami s'agenouille devant trois Herapanes en longue tunique : l'un en noir, celui du milieu en gris, et l'autre en blanc.

Je ne comprend pas tout ce qu'ils racontent, mais Etsiam à l'air plus perturbé que serain lorsqu'il quitte la tente.

"- Hey Etsiam, tout va bien ?

-.... À vrai dire, je ne sais pas vraiment ... Et toi ?

- J'ai a la fois hâte et peur pour demain... Bref c'est un mélange confu d'emotions dans ma tête..."
'Et dans mon cœur' me souffle une petite voix.

"- Ça te dit de boire un verre dans ma tente ?

- ... Oui, après tout il n'est pas encore très tard."

Une fois mon abrit regagné je m'asseois sur ma couche et passe un coussin à Etsiam.

La bouteille se vide progressivement jusqu'à sa moitié. Je n'ai pas trop d'alcool dans le sang, mais juste assez pour tenter quelquechose d'osée.

"- Etsiam ?

- Oui ? "
Je marque une pause, cherchant mes mots, avant de commencer :

"- ... Je ne sais pas si on serra victorieux demain. J'ignore qui de nous deux, de nous tous, perdront la vie. Mais je sais que j'ai toujours eu une attirance pour toi. Alors je tiens à profiter du fait que demain j'aurais peut-être plus l'occasion de le faire : Veux tu partager mes draps cette nuit ? "

Ai-je vraiment oser ou c'est moi ?!
Un léger blanc s'installe, preuve que j'ai bien dis ces mots...
Silence finalement percé par la chaude voix d'Etsiam

"- Sache que j'avais beacoup apprécié notre baiser... Et que... Je veux bien approfondir la découverte du corps de l'autre."

Les fauves sont lâchés.
Je me rapproche de lui, une flamme de désir dans les yeux, lui chuchotant :

"- Tu te souviens de notre baiser ? ... Et si on commençait par là ?~ "

Je mordille le globe de son oreille avant de m'approprier ses lèvres.
Etsiam, pour qui tout ceci est nouveau, est un peu perdu au début.

Puis, découvrant petit à petit ce que j'aime ou non, trouve la marche à suivre.

Et... Oh mon dieu, que j'aime ses langues...

L'amour n'a pas de planète  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant