𝕿𝖍𝖊 𝕮𝖎𝖓𝖓𝖆𝖒𝖔𝖓 𝕶𝖎𝖘𝖘

ℙ𝕣𝕠𝕝𝕠𝕘𝕦𝕖 - 𝔸𝕨𝕒𝕜𝕖𝕟𝕚𝕟𝕘

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Réveillé par la sonnerie de mon portable, j'ouvris difficilement les yeux, grommelant des insultes à l'égard de la personne en ayant déclenché la sonnerie en me téléphonant, car elle pouvait tant être qualifiée de "bruit strident réalisant à merveille le rôle de réveil" qu'être qualifiée de sonnerie.

Attrapant alors mon téléphone, après l'avoir cherché à tâtons, je décrochai, sans faire attention à l'identité de la personne m'ayant appelé.

« Ju, c'est moi ! Tu vas bien ? »

Et un tympan en moins, un !

Qu'on me rappelle pourquoi j'ai pas regardé qui m'appelait déjà...

Me composant alors de toute pièce une voix joyeuse, je répondis à mon interlocutrice.

« Bonjour Justine, je vais comme un garçon qui vient de se faire réveiller à six heures et demi du matin par sa cousine adorablement trop matinale. Et toi ?

— Super bien, parce que je voulais juste parler à mon bien-aimé cousin qui, une fois n'est pas coutume, a décroché à mon appel. »

Je ne pus m'empêcher de sourire à sa réponse et, sachant d'ores et déjà que je ne pourrais pas me rendormir, je me redressai dans mon lit, essayant au passage d'étouffer l'énorme bâillement provenant de mes heures de sommeil définitivement perdues.

Oui, "essayant", parce qu'au final, comme le démontra les paroles de ma cousine, je ne réussis pas vraiment...

« Oula, t'es fatigué toi !

— La faute à qui, hein ?

— La mienne, désolée...

— C'est rien, je suis réveillé maintenant. Par contre, j'aimerais connaître la véritable raison à ton appel, si tu veux bien me la donner.

— Tu me connais trop bien.

— Comme si je t'avais fais, ma Ju.

— Je voulais savoir comment ça allait... Ça fait huit ans que tu n'avais pas mis les pieds à Lille, depuis que tu avais déménagé, et... Et... »

Et là-bas il y avait Alexandre...

« Je vois très bien où tu veux en venir. Oui, ce week-end, j'ai de nouveau emménagé dans la ville où Alex habitait quand on était jeune. Et effectivement, je ne suis sorti avec personne depuis ma rupture avec lui quand mes parents avaient décidés qu'on allait vivre à Lyon.

— J'ai pas envie de te voir souffrir...

— Je sais ma Ju, je sais. Mais rassure-toi, ce n'est pas pour ça que je vais déprimer et essayer à tout prix de retrouver Alexandre.

— Vraiment ?

— Oui, vraiment. Je sais pertinemment que Lille est une grande ville, et donc que chances de me retrouver face à lui, si il y habite toujours, sont infimes. Surtout que je ne le chercherai pas. »