Chapitre 3

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21 octobre ~ Violette

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21 octobre ~ Violette

Trois à six mois.

En général, c'est le délai d'un couple de vingt-cinq ans pour concevoir un enfant.

Je n'ai pas ce temps.

Et surtout, je n'ai pas vingt-cinq ans.

Pire, Doctissimo m'affirme qu'il faut en moyenne 78 rapports pour tomber enceinte.

Fuck Doctissimo.

Je prie pour que les dieux de la probabilité m'accompagnent lors de mon rendez-vous avec le beau Luis. OK, il n'a toujours pas ajouté de photo de profil, mais je suis certaine qu'il est canon. En tout cas, il est cultivé, c'est toujours ça de gagné. Pendant près de deux semaines, nous avons échangé par SMS et je le trouve drôle, intelligent et doux. Des qualités non négligeables qu'il pourra offrir à mon futur enfant.

NOTRE futur enfant.

Mais ça, dans mon plan machiavélique, il ne le saura jamais.

Pour être tout à fait honnête, ça m'a empêché de dormir la nuit dernière. J'ai beau jouer la femme forte devant Otis, l'idée de piéger un mec en lui faisant un bébé dans le dos ne m'enchante pas des masses. D'habitude, je suis honnête et droite, pas roublarde. Souvent, je suis même incapable de mentir. Il va falloir que j'améliore mes talents de comédienne face à Luis. Je n'ai pas le choix.

Je n'ai plus le choix.

Je décide de suivre ce chemin égoïste sans penser aux conséquences. Après tout, je suis connue pour mon manque de bol dans la vie, ce n'est sans doute pas ce soir que ça va changer. Déjà que mes chances sont médiocres, les spermatozoïdes de Luis risquent de ne pas nager dans le bon sens.

Vio' la poisse.

J'attrape le thermomètre qui trône sur ma table de nuit depuis plusieurs jours. Je note scrupuleusement mes prises de températures sur une courbe. Hier, elle était de 36.5, plus basse qu'à l'accoutumée. Aujourd'hui, elle est à 37.5.

Parfait.

C'est aujourd'hui ou jamais.

Mon petit œuf est prêt pour l'attaque, il ne reste plus qu'à espérer que les spermatozoïdes de Luis le soient aussi.

Je jette un coup d'œil à mon réveil et constate ave effroi que je vais en retard au boulot. J'avale une compote ainsi qu'un café, file sous la douche et revêts la première tenue que je trouve. Tandis que j'arrive à l'EHPAD où je travaille depuis plus de dix ans, je baille et m'étire jusqu'à faire craquer mon dos endolori. Un mal de crâne vicieux commence à pointer le bout de son nez, me faisant grimacer.

La solitude des poissons rougesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant