excursion 1

310 57 26
                                        

je me fais spectateur du monde
je deviens visiteur des jours et du temps

ici, les maisons sont craquelées et le crépi menace de se fissurer d'un instant à l'autre
les jardins ne sont pas entretenus et s'entretuent
les fleurs sauvages poussent silencieusement sous l'asphalte grise
les trottoirs sont pleins à craquer, les inconnus dévalent les escaliers

les mains se tiennent, les doigts s'entrelacent, les corps se rapprochent, s'agrippent, glissent, se touchent, puis s'endorment, les uns sur les autres, les uns dans les autres

une délicieuse odeur de gâteau au chocolat chatouille mes narines tandis que je passe devant la pâtisserie de kathy, une femme un peu aigrie à la peau caramel

sur la dureté des pavés vit le gazouillement incessant des enfants qui sautent puis se perdent dans l'immensité du paysage

la brise fraiche s'écoule le long de ma peau au rythme des cognements, des battements

mes talons claquent le macadam brûlant et les bretelles de mon sac frottent contre ma peau rougie
mon pouls s'accélère et mes poils se hérissent
la ville est devenue une fournaise géante

je m'observe attentivement dans le reflet des vitrines de ces magasins pourraves où plus personne ne va,
je n'ai toujours pas changé

au loin, le ciel a changé de couleur,

un minuscule point jaune pâle brille au loin

je jette mon sac sur le sable chaud

la plage est l'endroit parfait pour laisser les pensées vagabondes dériver où elles puis se noyer dans l'eau salée du paysage bleuté

cacophonie sous nos yeux meurtris

j'ai le vague à l'âme et des cloques au cœur
mes pensées peinent à s'accrocher à la paroi de ma boite crânienne
rien à faire
l'étau se resserre, la boucle continue à tourner

l'été vient à peine de commencer et je suis déjà épuisé

(je rêvais de m'envoler)

ÉTÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant