Chapitre 1 - Quelque chose à découvrir

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Le bruit environnant de la nature parvenait à mes oreilles, me réveillant doucement. L'air frais traversait mes vêtements, faisant légèrement frissonner ma peau. Le changement de saison avait commencé. J'allais donc devoir m'adapter au cycle de l'automne, comme chaque année.

Six mois durant lesquels les nuits seraient plus fraîches. J'installerais mon campement dans les grottes que je pourrais trouver en chemin. À condition évidemment qu'aucun ours ni aucun loup ne s'y trouve déjà. Enfin, même si cela devait être le cas, je saurais m'en arranger.

J'étais un chasseur. Habituellement, je traquais le petit gibier de la Flaundra. Toutefois, lorsqu'un prédateur sauvage m'attaquait, il finissait en viande dépecé dans ma gibecière. Je ne tuais jamais d'animaux sans raison pour ensuite les laisser pourrir en pleine nature.

Cela me fit repenser à la veille, avec ce loup qui allait tuer cette jeune moderniste. Après l'avoir éliminé d'un seul coup de dague, il était venu refaire ma réserve de nourriture. D'un point de vue gustatif, on pouvait trouver mieux, mais ça avait le mérite de donner des forces.

Sortant de ma hutte en bois faite pendant la nuit, je savourais le calme de la forêt. Mon attention se tourna ensuite vers mon feu de camp dont il ne restait que des braises d'un rouge vif et brûlant. J'y jetais quelques feuilles mortes et des brindilles afin de faire faillir de nouvelles flammes.

Quand celles-ci s'élevèrent, je fis cuire alors deux morceaux de viande. Quelques instants plus tard, je pus m'en rassasier. Tout en mangeant, je surveillais les alentours pour m'assurer que rien ni personne ne me surprendrait sans mon heaume.

Finissant mon repas, je me préparais à rejoindre cette cité moderniste. Flarisamus, si je me souvenais bien du nom. Depuis sa découverte à la limite de la frontière, une intuition me poussait à m'y rendre, alors que cela était la dernière chose que je souhaitais faire.

Tous ces individus vivant dans ce milieu isolé derrière des immenses remparts de pierre grise et froide. Leurs habitats étaient construits avec le même élément. La végétation était quasiment absente, deux ou trois arbres pouvaient être trouvés mais il fallait bien chercher. Leur mode de vie était compliqué. Mais surtout, ils étaient aussi imprévisibles et dangereux qu'égoïstes et fourbes.

Ça me faisait des raison suffisantes pour rester à l'écart de cette civilisation. Pourtant, j'allais devoir la rejoindre dans peu de temps. Une partie de moi savait que c'était une mauvaise idée. Surtout que ma différence se verrait aussitôt.

Afin d'éviter tout conflit, je décidais de laisser mes armes à mon camp. Au pire, si certains modernistes devaient venir m'agresser, je pourrais toujours me servir de mes poings. Après tout, je savais comment me battre à mains nues.

Après avoir bu à ma gourde d'eau et mis mon heaume, je me mis en route. Une certaine distance me séparait de ma destination, mais autant en prendre mon temps comme il était encore tôt. La moitié de la matinée n'avait pas encore été dépassée.

Autour de moi, un nombre infini d'arbres et de végétation basse comme des buissons se dessinaient. La lumière du jour traversait les feuillages au dessus de ma tête, révélant la couleur de chaque élément. Le marron foncé des écorces d'arbres, le gris des pierres au sol, et le vert foncé de l'herbe. Elles paraissaient toutes sombres, mais cela était dû à la densité de cette forêt. Il fallait être dans une clairière ou dans une prairie pour qu'elles soient plus claires.

Sur mon chemin, des champignons jaunâtres poussaient près de quelques rochers. Dans certains buissons, des petites baies d'un rouge foncé attiraient mon attention. Leur odeur âcre et sucré parvenait jusqu'à mes narines et me révélait que ces fruits étaient comestibles.

SPETZÙO - Le prédateur de l'ombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant