Chapitre 2 - La mauvaise proie

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Les Dagues Noires ! pensai-je.

Ils se ruèrent sur moi comme un essaim de frelons. Face à leur nombre, la fuite était la meilleure idée, mais la présence des Bùror me fit hésiter. S'il s'agissait bien d'eux en train de m'observer, alors allaient-ils s'en prendre à moi également ?

Un premier bandit m'attaqua dans le dos. Mon cœur me donna l'impression de se contracter sur lui même. Mon front s'échauffa brutalement. Grâce à un formidable réflexe, je pus parer son coup et le repousser d'un coup de pied dans le ventre.

D'autres assaillants se ruèrent sur moi. J'en dénombrais une douzaine brandissant des couteaux en l'air. Ma respiration se suspendit et tous mes muscles frissonnèrent en même temps. Je sentis leur envie de tuer, ce qui me glaça le sang.

Adoptant une posture défensive, je réalisai que je ne m'étais jamais battu contre autant d'agresseurs de toute ma vie. Et sans mes armes, de surcroît. Est-ce que mes réflexes allaient suffire à tous les contrer ? Je poussais un grognement bestial en guise de réponse à mes propres interrogations.

Mes réflexes et mes ruses me permirent de leur résister et d'en mettre à terre momentanément. Aucun lame ne parvint à me taillader, mais certaines passèrent à quelques centimètres de mes vêtements. Chaque fois que ça arrivait, j'en avais le souffle coupé pendant un court instant.

Mon attention se détourna rapidement vers les Bùror se cachant toujours à quelques mètres de là. Je n'étais pas certain qu'ils se joignent au conflit, pourtant leur hostilité se faisait bien sentir. Que comptaient-ils vraiment faire ?

Cinq de mes agresseurs se retrouvèrent à terre, se tordant de douleur après avoir reçu des coups bas ou déroutant. Pour l'un d'eux, ma main avait pris la forme d'une mâchoire avant d'aller cogner sa gorge. Cela le fit suffoquer et l'empêcha de riposter.

Malgré leur nombre, je me pensais capable de prendre le dessus. Après tout, ce n'était que des bandits fluets. Des fluaibles dans leur langage. La lenteur de leurs mouvements me permettait d'anticiper leurs attaques. Je les percevais telle une aura brûlante rebondissant contre moi.

Un grognement rageur m'échappa après avoir cogné le dernier assaillant contre un mur. Cependant, je me fis surprendre par l'arrivée d'un imposant bandit. Il était plus grand et plus fort que moi, mais aussi plus lourd. Il me semblait que les modernistes qualifiaient ce genre d'individu sous le nom de brutor.

La violence émanant de lui fut si forte que cela me fit reculer d'un pas. Mon instinct m'alerta que la fuite serait la meilleur chose à faire, car je n'étais pas sûr de pouvoir lui résister ou même de le contrer. Mais il ne m'en laissa ni le choix, ni le temps.

Ses premières attaques furent vives et précises. Il tentait de toucher mon heaume comme si ses poings ne craignaient pas le métal composant celui-ci. Mes coups ne semblaient pas lui faire le moindre effet. Pire encore, il bloqua les suivants.

Avant même que je ne puisse l'éviter, son pied alla cogner mon ventre avec une telle puissance que j'en fus projeté contre le mur d'un bâtiment. Pris de confusion, je me demandais alors ce qui venait de se passer. J'en eus le souffle coupé. Me retrouvant à quatre pattes, je hoquetais et toussais.

Soudain, une force écrasante me plaqua au sol. C'était comme si une montagne venait de me tomber dessus. Je commençais alors à suffoquer face à cette pression, et mes viscères semblait sur le point d'éclater. Je savais que c'était le brutor. Que cherchait-il à faire ? Me tuer en m'étouffant ? Ou m'empêcher seulement de bouger ?

Knaratz ! l'insultai-je intérieurement tout en grognant.

Au même moment, trois nouveaux bandits se joignirent au conflit. L'un d'eux avait une démarche assurée et dégageait quelque chose de plus fort que les autres.

SPETZÙO - Le prédateur de l'ombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant