Partie 1

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Je marchais dans le noir, au bord de la route, la lune étant la seule lumière m'éclairant, je pourrais même dire la seule lumière de ma vie à cet instant précis. Les écouteurs plantés dans mes oreilles écoutant encore une musique, dite « trooooop triiiiiste » par mon petit frère. Je rejoignais la maison, à 3h du mat'...

J'allais encore me faire engueuler par ma belle mère... Un sourire habilla mon visage rien que de penser à sa manière de me sermonner. Sa voix basse parce qu'il ne fallait pas réveiller « Prince Hugo », mon frère, avec une touche de colère parce que quand même « elle est un peu énervée il aurait pu m'arriver des bricoles ».

C'était encore un samedi soir normal.. J'étais sobre, et je n'avais pris aucun stupéfiant... j'avais juste ma clope à la bouche que je fumais sans plus... J'approchais de la maison, la lumière à l'intérieur était éteinte. Célestia, ma belle mère, allait encore me prendre par « surprise » lors de mon entrée dans le pavillon.

J'étais devant la porte de la maison, pris une grande inspiration, écrasa ma clope sur le sol et la jeta sur la route.

Je posa ma main sur la poignée et passa la porte en faisant semblant d'ignorer la suite des événements. La lumière s'alluma brusquement, j'avais mes chaussures en main et ma veste sur le bras. Je pris un visage faussement surpris et déconcerté.

-Tu as vu l'heure jeune fille ! déclara Célestia, le visage fermé.

-Je suis désolée... murmurai je.

-C'est comme ça chaque week-end Amicia !

-Mais c'est qu'on me retient à chaque fois je n'y peux rien, je m'excuse... déclarai je en baissant la tête.

-File dans ta chambre !

-Tu n'en parleras pas à Père hein ?

Mes fausses larmes commencèrent à monter.
Elle réfléchit un instant et relâcha ses épaules comme à son habitude.

-Non bien sûr que non, Amicia.. Mais tu vas avoir 18 ans dans 2 mois. Prends toi en main maintenant ou tu prendras un retour de flamme de la vie tôt ou tard.

Elle soupira un long moment.

-Aller file te coucher il est tard. dit-elle avec un geste de la main.

Père était un homme occupé. Il travaillait comme garde du corps d'un grand sénateur dont j'avais oublié le nom. A ce moment là, il était au Liban, pays constamment en guerre, ce qui ne me rassurait pas.

-Amicia ? Tout va bien ? M'interrogea ma belle mère

J'étais restée là, plantée dans le couloir. Ma tête commençait à tourner alors qu'elle s'approchait de moi. Elle n'était qu'à quelques mètres de moi mais pourtant j'avais l'impression qu'elle était si loin. Je ne commençais plus à sentir mes jambes ce qui fait que je m'écroulai sur le sol.

Célestia se précipita sur moi, j'entendais ses pas lourds sur le parquet. Elle criait mon nom mais ses mots semblaient si lointain. Mes yeux se fermèrent petit à petit, me laissant inconsciente sur le sol.

Réapprendre à Vivre.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant