Partie 2

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Quand je réouvris les yeux, je découvris une chambre blanche, on m'avait habillé d'une tunique ouverte derrière.

-Attends si je me lève on va voir mon cul ! Oh putain ! M'exclamais-je, en inspectant les branchements que j'avais à l'intérieur du coude, la sorte de pince qu'on m'avait collée à l'annulaire gauche et le tuyau relié à mes narines.

Personne n'était là, avec moi, dans cette chambre morbide et froide. Je tournai la tête et vis une fenêtre donnant vers l'extérieur.

-Sauvée ! Criai-je, réjouie de voir ma porte de sortie.

Mais il fallait d'abord que je trouve mes vêtements.

Je fus interrompue dans mes pensées par un beau gosse en blouse blanche. J'avoue que le fait qu'il n'ait rien en-dessous me traversa l'esprit mais fut vite abandonné lorsqu'il posa une main sur sa hanche sous sa blouse.

-Mademoiselle Amicia Fontaine De Rousseau ?

-Oui c'est bien moi.

Il avait ce regard si désolé et sérieux à la fois. Il avait dans les mains plusieurs feuilles agrafées entre elles.

Nous fîmes interrompus, encore, par Célestia et Hugo.

-Nous attendions ton réveil à l'extérieur de la chambre mais nous nous sommes endormis. Déclara-t-elle en s'asseyant sur la chaise à côté de mon lit.

Elle portait encore l'odeur de son parfum. Celui que je lui avais offert pour Noël. Sous mes airs de sombre adolescente, presque jeune adulte,  j'ai beaucoup d'affection pour Célestia, plus que Père n'aurait pensé.

-Bonjour docteur.

Elle lui serra la main brièvement attendant son « verdict final ». Allais-je pouvoir enfin sortir ?

-Donc.. Mademoiselle Fontaine De Rousseau, nous avons fait analyser votre sang auprès de deux laboratoires pour être sûrs des résultats. Il prit une grande inspiration et ajouta : Je suis au regret de vous annoncer que vous êtes atteinte d'une leucémie.

Un grand silence accompagna le dernier mot de sa phrase. Célestia se mit à pleurer. Hugo lui ne fit rien, à 5 ans on est encore trop jeune pour comprendre ce genre de choses. Moi je suis restée tétanisée dans mon lit, les yeux grands ouverts. Une seule question me vint :

-Il me reste combien de temps ? L'interrogeai-je, la voix tremblante.

-Nous ne savons pas encore précisément la maladie peut reculer, vous savez...

-Répondez moi franchement s'il vous plaît ! M'exclamai-je agacée, qu'il tourne autour du pot.

-Deux, peut-être trois ans. Il marqua une pause. Je suis désolé.

Il quitta la pièce, sans rien dire de plus. Célestia pleurait toutes les larmes de son corps, moi, j'étais comme pétrifiée d'apprendre ça, et Hugo, lui,  ne disait rien regardant à l'extérieur, par la fenêtre. Il vint interrompre ces pleurs et ce grand silence à la fois en s'exclamant enjoué :

-Il y a un toboggan dehors !

Réapprendre à Vivre.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant