Après quelques heures Célestia avait enfin fini de pleurer. J'étais plus peinée par le fait qu'elle pleure que par ma situation actuelle. Hugo s'était endormi sur une chaise. Il bavait et marmonnait des mots incompréhensibles comme un fou avec une patate trop cuite et bouillante dans la bouche. Je ne l'aurai même pas touché avec un bâton ou ne serait ce que de l'approcher avec des gants !
Une infirmière arriva dans la chambre de la « Mort », ma chambre en soit. Elle avait les cheveux couleur des blés, attachés, le teint pâle, des taches de rousseurs recouvraient tout son visage ainsi que ses bras, seules parties de son corps visibles. Elle avait les traits du visage très fins, signe de jeunesse. Elle portait un ensemble bordeaux avec des crocs bleues claires vraiment très laides.
-Mademoiselle vous pouvez vous rendre à l'accueil au rez-de-chaussée afin de prendre un rendez vous avec le cancérologue de l'hôpital. Vous pourrez quitter l'hôpital après.
-Un cancérologue ?! M'exclamai-je
-Oui. Il vous aidera à prendre une décision.
-Une décision ?! Déclara Célestia, Comment ça une décision ?
-Un mode de traitement madame... Le personnel de l'hôpital ainsi que moi même ne laisserons jamais votre fille seule dans la maladie poursuivre vers le tunnel de la mort.
Dit-elle très doucement de sa voix angélique sur un ton à la fois sérieux et compatissant.Et c'est là que Célestia se remit à pleurer, de nouveau, à chaudes larmes. Je m'asseyai sur le rebord du lit. La jeune infirmière me décrocha les tuyaux du bras ainsi que la pince collée à mon annulaire et déposa mes vêtements au bout de mon lit. Elle quitta la pièce aussi silencieuse qu'à son arrivée. Hugo dormait encore lorsque je m'habillai. J'avais enfilé mon jean noir troué aux genoux ainsi que mon sweat à capuche Nike, taille XL, deux fois trop grand pour moi. Mes vans grises avaient encore de la boue d'hier soir..
-Putain de cancer de merde.. murmurai-je à mon reflet dans le miroir de la chambre du « Décès ».
Je m'approchai doucement de Célestia :
-Il vaut mieux qu'on laisse la chambre à des personnes qui sont sûres de guérir. Viens on va à l'accueil avec l'escargot. Chuchotai-je à ma belle mère qui était encore toute chamboulée.
-Ne dis pas des choses pareilles... elle renifla et essuya le mascara sous ses yeux.
Elle se leva et prit Hugo dans ses bras. Nous sortîmes de la chambre des « mauvaises nouvelles ».
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Réapprendre à Vivre.
General FictionSuis l'histoire d'Amicia, une jeune-fille de bientôt 18 ans qui voit son quotidien basculer du jour au lendemain...