Legends of dragons

Black Dragon

26.07.19

Black Dragon

Mon coeur s'arrête de battre plusieurs secondes. Je retiens mon souffle. Cette voix que j'aime tant... Je ferme les yeux, asseyant de reprendre une respiration à peu près normale.

Après un long silence, je me retourne et fait face à l'homme que j'aime.
Ses cheveux court argenté tombent devant ses yeux en fines boucles, camouflant ses magnifiques yeux gris. Lorsque je le regarde dans les yeux, j'ai tendance à m'y noyer mais baisser le regard face à lui m'est impossible, je dois me montrer digne. Autant couler dans ce cas là...
Sa carrure élancé et musclé me domine d'au moins deux têtes. J'avais oublié a quel point il était imposant et dégageait une aura dangereusement attirante.

En  une année, je ne les pas croisé une seule fois. Je partais pour des déplacements dans les tours d'Euridys quand il partait pour des affaires de politiques dans d'autres pays. L'envie de le voir était belle et bien présente, j'avais tenté de lutter, de le fuir. Pendant un temps j'ai réussi mais même lorsque je ne demande rien, il vient à moi. La vie est cruelle et mon coeur ne le supporte plus.

- Tu es rentré. Constatais-je bien que cela soit flagrant.

Je me détache de Vaghar qui grogne en direction d'Aegon. Un grognement menaçant, sourd et puissant. La bête fais un pas vers lui, crocs à l'affût.
A ce moment là, je savais ce qu'il pouvait se passer. Vaghar voulait le déchiqueter pour carboniser sa peau et enfin l'avaler. Mais étrangement, je ne fis rien. Pas le moindre mouvement, pas le moindre geste. J'aurai pu l'arrêter mais je ne l'ai pas fais.

Au deuxième pas de la créature, un cris strident résonne dans les galeries souterraines, jusque la silencieuse seulement perturbé par l'eau des nappes phréatiques à quelques mètres en contre-bas. Les murs en pierre tremblent légèrement jusqu'à ce qu'une ombre imposante se dessine dans la brume, derrière Aegon. Elle est bien plus imposante que quoi que ce soit. Elle le surplombe d'au moins trente mètres, sa tête touchant presque les arcs de dalles. Ses longues ailes épaisses et veineuses se déploient, rendant la pièce plus sombre qu'elle ne l'était déjà. Un cri strident, rocailleux et assourdissant résonne jusqu'à l'autre bout du temple. Mes cheveux volents en arrière, poussé par l'écho de la bête. Mais je ne bouge pas. Il ne me fait pas peur, je le connais bien.

Vaghar ne fléchit pas. Il ne se soumet pas. D'une pensée, je lui dis de s'éloigner. Je ne veux pas qu'il soit blessé inutilement.
Je sais qu'au fond de moi tout est de ma faute. Vaghar n'a fait qu'entendre mes pensées et les interpréter de la manière la plus évidente. Il n'y a déceler que de la douleur et de la peine. Il n'a fait que me protéger face à mon malheur. Il a été le simple reflet de ma colère à l'égard d'Aegon.

J'observe en silence quelques secondes l'ombre derrière mon frère. Balekyon est bien le seul que je redoute et qui m'intimide vraiment même si je ne laisse rien paraître. Je n'ai pas peur de lui, je sais qu'il ne m'attaquera jamais mais il est imprévisible comme son maître.

Mes yeux dévient sur le visage d'Aegon. Il a toujours le même regard froid et vide au premier abord, mais je sais tout ce qu'il se cache au fond. Il a de la tendresse pour moi. De l'amour.
Ce constat me met hors de moi comme d'habitude. Je ne supporte pas ce regard. Je ne supporte pas qu'il m'aime mais qu'il me rejette, qu'il ignore ses sentiments sans prendre en compte les miens.

Une plainte agacée franchit mes lèvres sans que je ne puisse les contrôler. Je tourne le dos à cet homme qui me met dans tous mes états et défait nerveusement le jupon de ma robe. Cet endroit m'etouffe. Mes sentiments pour Aegon m'etouffe. Aegon m'etouffe.

Les cris de Vaghar réveillent les autres dragons dans les galeries souterraines. Bientôt, tout le monde dans le temple sera au courant qu'une autre altercation entre Aegon et moi a éclaté.