Amy

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– Je suis sûre de ce que je dis Kelly, ne t'inquiète pas! me rassura «Ashley».

Cette fille était très proche de moi d'après mes cousins et cousines. On passait beaucoup de temps ensemble jusqu'à ce qu'elle change de lycée. Elle connaissait aussi Amy.

Elle était venue me rendre visite le lendemain de mon réveil. Elle s'inquiétait tellement à mon sujet qu'elle ne cessait pas de me questionner sur mon état :

– Mais tu es sûre que ça va? répéta-t-elle pour la cinquième fois de la journée.

– Ne t'inquiète pas, dis-je timidement.   Mais à quoi ressemblait Amy alors, si tu ne la reconnais pas dans la description ?

– C'était loin d'être une jolie fille en plus elle ne parlait pas beaucoup. Elle portait des lunettes, sa peau n'était pas superbe, et sa mâchoire non plus. Elle passait son temps à dessiner. C'était une fille très complexée par son physique. Elle n'était pas du tout sûre d'elle.

– Si c'est le cas, alors pourquoi s'en prendrait-on à elle? essayai-je de comprendre.

– Elle était très discrète, m'expliqua-t-elle, donc elle savait tout ce qui se passait dans l'établissement. Mais elle ne disait jamais rien dessus, sauf si une personne était dans la galère. Mais il me semble que tu ne l'aimais pas beaucoup.

Mon coeur se resserra. Un petit détail de ce genre pouvait me déstabiliser et me faire croire que j'étais une tueuse.

– Pourquoi? demandai-je avec hésitation.

–  À toi de me le dire ! Je pense que c'est à cause du fait qu'elle te rappelait l'ancien toi...

– J'étais comme elle? Complexée, timide et discrète ?

– Disons que tu étais comme ça avant d'entrer au lycée. Tu souffrais beaucoup. Tu n'avais que moi comme véritable amie. Les autres se servaient de toi et tu ne disais rien. Tu me faisais rire en plus: tu te plaignais tout le temps derrière leur dos et tu les insultais, mais quand ils étaient devant toi, tu faisais moins la maligne.

Qu'elle se mit à rire. Je constatai qu'elle ne souhaitait pas aborder le sujet sur ma tentative de suicide. Comme si mon acte l'avait blessée.

Je n'essayais pas non plus d'en parler. Je me sentais mal pour lui demander encore plus d'infos sur ma relation avec les autres, même si c'était ce dont j'avais plus besoin car si quelqu'un me menaçait, c'était parce que j'avais une dent contre elle, ou vis versa. Mais comment en être sûre ?

Un homme entra dans ma chambre sans frapper à la porte. En voyant son uniforme, je compris que c'était un policier. Son expression ne me disait rien de bon. Il ordonna à Ashley de quitter la pièce avec autorité. Celle-ci obéit immédiatement en me faisant un signe de la main. Lorsqu'elle disparut le policier empoigna mon bras avec une très grande violence. Je n'eus pas le temps de réagir, il m'étrangla. Je ne parvenais pas à retirer ses mains de mon cou.

– Tu vas regretter ce que tu as fait à ma fille chérie!! hurla-t-il.

À ces mots je me laissais faire. Pourquoi lutter si c'était moi qui l'avais tuée? Son père était venu pour la venger... Il savait qu'il allait payer le prix cher mais qu'au moins son coeur serait allégé.

C'était bien mon avis lorsque j'ai écrit cette histoire. Une larme coula le long de mon visage. Non seulement je manquais de souffle mais en plus je sentais un poids énorme dans mon coeur. Je me disais qu'à ma mort, le visage plein de haine de ce père continuerait à me hanter.

Ma vision commençait à devenir flou... J'allais mourir dans la culpabilité d'avoir tué une fille innocente et bien aimée par son père... «Amy, quoi que je t'ai fait, je suis désolée. Aucune personne ne mérite de mourir ainsi. Je t'ai privée de ta famille, d'une vie sereine et de ton bonheur. Je présume que mon acte a été égoïste. Je ne te demande pas de me pardonner, mais juste de comprendre ce que je ressens en ce moment...»

Et soudainement, un souvenir me revint....

Souvenirs effacésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant