2 novembre- 4 novembre

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Je me réveille tellement malade que j'ai à peine le temps d'attraper la cuvette. J'ai des haut-le- cœur pendant trente bonnes minutes , mes intestins se contractent, mon estomac se retourne .

Alors je sors de mon lit en titubant , et je reste enfermé pendant ce qui me parer une heure au moins dans la salle de bain , avec la sueur qui dégouline sur ma peau, des frissons qui me parcours le corps, et pour couronner le tout mon nez dégoulinant de sang.

Je me sent tellement étourdit que je suis obligé d'appuyer sur le bouton d'appel du mur de la salle de bain . Pas question de s'évanouir , des taches noirs flottent dans mon champ visuel, avec des flashs de lumière tout autour. Ne pas s'évanouir , ne pas s'évanouir.

C'est Edward , l'immense infirmier homo qui débarque dans la chambre, tel un prince charmant.

il jette un regard sur ma pauvre carcasse, recroquevillée dans la douche.

il me passe un gant tiède et savonneux sur tous le corp.

je dis bien partout ( ce qui assez souvent gênant ...)

il m'enfile une chemise de nuit de l'hôpital , me met dans le lit en deux trois mouvements et me colle un stop-gerbe sur l'avant bras.

C'est là, que tu te rappelle à quel point tu es faible, incapable de te laver toi même, incapable de t'habiller, tel un légume sur patte ( le genre de courgette qui reste une semaine dans le frigo , bien mole).

Cela faisait deux jours que je n'avais pas vu Chloé , mais je me doute bien quelle se trouvait dans le même état que moi .

La différence , c'est quelle ne pouvait pas se reposer.

Sa famille tout autour d'elle , ses frères qui courent et crient dans la chambre, sa mère lui faisant le long rapport de ces derniers jours . Et la nuit, c'est le père qui campe. Autant dire que l'intimité n'est pas au rendez-vous. Son père, petit et gros mais effrayant par sa carrure , me regardait toujours de travers , me lançant des regards noirs. Autant le dire franchement , ce type me fout une trouille pas possible . Il est tellement furieux, tellement triste.. atomisé par le fait que sa fille soit dans cet état , qu'il exhale des gaz toxiques. Sans rire , une espèce d'odeur insoutenable flottait dans l'air quand il était là. Un mélange d'œuf pourri , de bière , de tabac , une infection ce gars. Chloé m'a dit qu'il était avocat , mais moi il me faisait plutôt penser au Parrain. Et vous savez quoi, et bien il était planter devant ma porte le soir même. Il déboule dans ma chambre et se penche au dessus de mon lit, en pleine Nuit du diable . Tu parles d'une blague....

La scène me paraît tout droit sortie d'un cauchemar. Pour commencer , il secoue les barreaux de mon lit en sifflant: "éh petit con, t'es réveillé"

J'émerge difficilement , Ses yeux injectés de sang sont à vingt centimètres des miens, et son haleine de dragon me saute au visage . Je glisse une mains sous le drap pour attraper le bouton d'appel, juste au cas où.

je lui répondis simplement: "oui monsieur je suis réveillé"
Il se penche encore plus prés : "écoute-moi bien , connard . Tu t'approches pas de chloé. Fou lui la paix. Tu sais à quel point elle est épuisée, à cause de votre petit blague ? Elle s'est effondrée dans sa chambre , et l'infirmière a eu du mal à trouver son poul, sa tension était... à plat." Il m'attrape la blouse : " je sais pas quelle pute minable t'a élevée , ou pourquoi tes parents ne sont pas là, mais je vais corriger leurs erreurs , ok ? Et si tu t'approche encore une fois de ma fille , tu vas...." Mais il n'eut pas l'occasion de terminer. Je me met à hurler et m'agiter dans tous les sens . Comment les gens peuvent-ils parler de nos mères de cette façon !! J'ai juste le temps de lui coller mon poing dans la gueule avant que 19 personnes se précipitent dans la chambre.
J'ai au moins eu la satisfaction de voir le sang couler de sa lèvre fendue , avant qu'Edward le dégage de ma chambre . Sans ménagement parce que voyez-vous , Edward n'a jamais su l'encadrer depuis un incident dans le bureau des infirmières . Les histoires de ce genre ciculent dans les couloirs comme des chauves-souris sous ecsta.
Tous divertissement, tout ragot, est
bon à prendre, c'est notre pain quotidient. Et ce jour là, le jour de l'accident en question on a entendu hurler et jurer, la sécurité a débarqué,un bon divertissement.
Après ça, Edward s'assied près de moi un moment et me désinfecte les jointures qui c'était ouverte sur les dents du type.  Il m'enroule un bandage autour de la main droite, en soupierant et marmonant . J'essaie de m'expliquer , mais j'ai à peine le temps d'articuler ... Que Edward me fait taire en me tapotant l'épaule .
" si jamais il revient ici Louis, c'est moi qui le défigure , croit moi "
Edward a toujours été là depuis le début, il me défend quand il le faut et sait comment me faire rire.
"Maintenant mon petit, allonge toi , et repose-toi. Tu as le coeur qui bat à cent à l'heure. Ça ne me plait pas ."
Et je m'endors avec sa main délicate qui me caresse le front .
C'est presque comme si ma mère était là. J'aimerai qu'elle vienne me voir.
Si elle n'est pas là, ce n'est pas par choix.
Elle doit travailler , jour et nuit a
fin de couvrir toutes les factures dont les frais médicaux . Et oui être malade coûte cher. Ma mère m'a eu exactement à l'âge que j'ai aujourd'hui , dix sept ans. On a toujours été que tout les deux, même si la plupart du temps j'étais seul. Elle cumulait trois boulot dans la journée , caissière, barman et nounou le soir.
Elle a toujours travaillé comme une bête, et c'est uniquement grâce à elle qu'on a encore une couverture sociale. Mais récemment , ma mère a pris congé dans ses trois boulots, quand l'expression phase terminal a commencé à fleurir dans mon dossier et que soins palliatif est devenu mon adresse permanente .
Je veux la chérir ma maman , la remplir , l'étouffer de mon amour , mais j'ai bien conscience que personne sur terre ne la fera souffrir comme moi en ce moment. C'est ça le pire. C'est le double effet DMD .

Dieu me détesteWhere stories live. Discover now