Ne fais pas ça...

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- Je m'appelle Hiroki.
- Moi c'est Roman.
- Alors Roman, dis moi comment tu es arrivé là ?
- Je suis venu pour prendre des vidéos et des témoignages pour la télévision française. Toi aussi tu es journaliste ?
- Oui, mais pour la télévision japonaise.
- Et comment tu peux parler aussi bien le français ?
- Je parle 5 langues, c'est pratique pour le travail.
- Je vois.
- Je serais toi je profiterais de la chaleur parce que, la nuit, c'est autre chose. Surtout depuis quelques jours.
- Je ne peux pas rester là.
- Tu n'as pas vraiment le choix.
- Tu n'as jamais essayé de t'enfuir ?
- Bidn sûr que si. J'ai tout essayé.
- Chier !

J'ai fini par arrêter de compter les jours moi aussi. La seule chose qui me faisait tenir, c'était de ne pas être seul. On s'était trouvé pas mal de points communs, il faut dire qu'on avait du temps pour discuter, jusqu'à tout savoir l'un de l'autre.

Tout allait bien, si on peut dire ça comme ça, jusqu'au jour où je suis tombé malade. Je tremblais, claquais des dents, j'étais trempé de sueur et avais tellement froid. Je me souviens juste m'être réveillé alors qu'Hiroki était collé contre moi, et l'avoir poussé assez violemment.

- Qu'est-ce que tu m'as fait ?
- Je ne t'ai rien fait, je suis désolé. Tu étais malade, tu tremblais, j'ai juste tenté de te réchauffer. Et visiblement ça a marché.
- Ne t'approche plus de moi...

Il s'est éloigné, se posant sur son matelas, sans rien dire. Ce n'est que lorsqu'on est venu nous apporter l'eau et de la nourriture pour une seule personne, que j'ai vu que quelque chose clochait.

- Qu'est-ce que ça veut dire ?
- C'est pour toi.
- Et toi ?
- Laisse tomber, ce n'est pas important.
- Tu vas me dire ce qui se passe ?
- Tu étais malade et il te fallait des médicaments. J'ai dû négocier ...
- Ça va être ça à chaque repas ?
- Un jour sur deux, pendant un moment oui.
- Je me sens tellement con...
- Tu l'es un peu. Qu'est ce que tu croyais? Parce que je t'ai confié que j'aimais les hommes, j'aurais profité de toi pendant que tu étais malade ou un truc dans le genre ?
- Je suis désolé...
- Ça va, disons que c'est oublié.
- On peut partager.
- Ça ira, je n'ai pas faim.

Au bout de trois jours, Hiroki avait accepté ma proposition. Je ne lui laissais pas le choix de toute façon.

Les jours passaient, des jours de plus en plus courts avec l'arrivée de l'hiver. Chaque nuit, je tremblais de froid sous la seule petite couverture que j’avais. Mais cette nuit là, c'était pire encore.

- J'en peux plus de ce froid.
- Hum...
- A quoi tu penses ?
- A rien.
- Ça se voit, tu n'es pas comme d'habitude.
- Je n'ai pas envie de t'énerver.
- Je te le promets. Dis-moi.
- Le seul moyen de se réchauffer c'est de se serrer l'un contre l'autre.
- Ce n'est pas vrai ...
- Tu as promis de ne pas t'énerver.
- Pourquoi tu ne le fais pas ?
- Pour que tu me rejettes comme la dernière fois ? Non merci.
- Fais-le, s'il te plait.

Il a approché son matelas du mien et s'est collé contre moi. Je l'ai serré dans mes bras, scrutant son expression. Au moment où je l'ai vu fermer les yeux je n'ai pas pu m'empêcher de passer ma main sous son pull, le faisant sursauter, et rouvrir les yeux.

- Roman... ne fais pas ça.

Je n'ai pas répondu et me suis contenté de déplacer ma main pour la glisser sous son pantalon.

- Roman ...

~~~A suivre...

Juste une foisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant