Chapitre 1

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Le problème avec le gouvernement fédéral, c'est que vous devez tout justifier devant un comité qui croit fondamentalement que vous ne méritez pas ce que vous avez déjà.
Hotch avait passé trop de temps dans sa carrière à essayer de justifier les dépenses engagées par les personnes qui combattaient réellement des monstres. Quand il se disait que la plupart des personnes mouilleraient leur pantalon en voyant ce à quoi son équipe faisait face...

Parfois, il en avait juste marre. D'après ces idiots, ils étaient tous des adultes, ils pouvaient très bien partager des chambres. Tant que cela permettait de faire des économies...

Mais ce choix avait conduit à d'autres problèmes. Peu importait à quel point ils étaient brillants ou fonctionnels le jour, tout le monde pétait, ronflait ou faisait des bruits bizarres. Tout le monde. Et au fil des ans, Hotch en avait trop appris sur son équipe. Il les aimait comme sa propre famille mais...

Rossi ronflait comme une tronçonneuse, Morgan avait un estomac nerveux, Prentiss encombrait la salle de bain, Gideon émettait des sons étranges pendant son sommeil.

Il essayait de mettre ces choses de côté, car personne n'était parfait et certainement pas lui. Il était également bon de se rappeler qu'ils étaient tous humain, et non pas seulement des agents du FBI.

Mais Hotch avait découvert qu'il y avait un problème avec Reid.
Reid était complètement silencieux. En tant que colocataire, il était un bien précieux pour lequel les autres se disputaient.

Il ne ronflait pas, ne buvait pas les bouteilles du bar et ne se promenait pas à moitié nu. Il était respectueux au point d'être ridicule, toujours prêt à rester éveillé ou à se coucher selon les désirs de son compagnon de chambre. Il se levait généralement le premier et amenait le café le lendemain matin pour lui et la
personne avec qui il partageait sa chambre. Tout le monde voulait être son colocataire.

Mais Hotch n'y croyait pas. Tout le monde avait des moments humains et Reid cachait les siens. Et parce que Hotch était ce qu'il était, il décida qu'il devait trouver pourquoi.

Cela ne lui prit pas si longtemps, un peu plus de trois ans, ce qui, compte tenu de leur charge de travail et de la rotation des chambres, n'était pas aussi long qu'il semblait. Et Hotch était un observateur patient.

Peu de temps après l'affaire Tobias Hankel, le brun était déjà inquiet pour Reid en raison de son comportement erratique et de l'insistance de Gideon sur le fait qu'il avait juste besoin d'espace et de s'occuper de ses problèmes lui-même.

L'ancien procureur n'était pas à l'aise avec ça. Il avait presque failli perdre Reid d'une manière horrible, et il avait découvert que cette expérience lui avait donné envie de garder son agent proche de lui.

En ce moment, ils travaillaient dans une affaire frustrante à Tampa. Et Hotch, qui dormait déjà mal, se réveilla avant l'aube et décida d'aller chercher du café pour lui et le génie.
C'est à ce moment-là qu'il regarda le lit de Reid et vit qu'il était vide.

Il se mit immédiatement en
alerte maximale. Ils étaient rentrés dans la chambre quatre heures seulement auparavant, et Reid aurait dû être endormi dans son lit.

Hotch se leva et scruta rapidement la pièce : tout était toujours là. Les vêtements de Reid, son sac, ses identifiants, son portefeuille, son téléphone et son arme. Il n'aurait sûrement pas erré en pyjama dans les rues…

Alors que Hotch se dirigeait vers l'entrée de la chambre, il vit un rayon de lumière sous la porte de la salle de bain. Il s'arrêta et écouta, n'entendant rien d'autre que le silence si particulier aux chambres d'hôtel. Ensuite, le brun se mit à craindre que Reid soit malade ou quelque chose du genre.

Donner et prendreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant