Sang Royal / à lire sur @HauntedSouls_

Chapitre 5

Je ne respectais pas du tout le choix de Daven et son envie de travailler seul me passait dix pieds au-dessus de la tête. J'avais une mission. Le suivre. J'allai le faire qu'importe son avis et j'allai l'aider à résoudre ces disparitions de sangs noirs dans le secteur.

Je l'avais encore suivi discrètement, du moins, je l'espérais. Il n'avait pas surgi devant moi pour m'arrêter, j'avais pris ce fait comme un signe de succès.

Il se rendait au Dawson's bar, à midi. Si je ne tenais pas à ce que ma présence reste secrète, je lui aurais dit qu'un bar n'était pas nécessairement ouvert à cette heure-là de la journée. Même moi, je le savais. Et ça en disait gros.

N'empêche, il entra dans le bar et je m'accotais contre le mur pour écouter la discussion. Le patron de Greg ne savait rien à son départ. Il prétendait que Greg n'était pas rentré travailler le soir de sa disparition, alors que James nous avait dit qu'il y était allé. Hum.

Daven sortit du bar après une quinzaine de minutes. Il avança vers sa voiture, mais je savais qu'il avait senti ma présence. J'étais juste à côté de la porte, les bras croisés sur ma poitrine.

—Encore toi ? Sérieusement ? lança-t-il tout en étant toujours de dos à moi.

Il sortit les clés de sa voiture et déverrouilla les portes. Je ne pus m'empêcher de sourire faiblement.

—T'as pas eu de chance avec ce mec.

—Hmm.

—Tu pourrais me raconter ?

—Pourquoi te raconterais-je ce qu'il s'est passé alors que je sais que tu as tout écouté ?

J'avais envie de rouler les yeux, mais je me retins de justesse. Je laissai un sourire sarcastique étirer mes lèvres.

—Il y a ce truc, je crois que ça s'appelle la politesse, dis-je en déposant une main sur ma hanche.Et tu sais, si je meurs, ça sera de ta faute, ajoutai-je alors qu'il n'avait aucune intention de continuer notre discussion.

—D'où te sort cette logique ? Et, tu sais, je suis prêt à prendre le risque.

—Outch, ça fait mal. Allez, on est comme... des cousins.

Il arqua un sourcil brun.

—Des cousins ? répéta-t-il.

—Nos familles se connaissent depuis longtemps. Nous sommes les deux familles royales de la région.

Je haussai les épaules, penchai la tête légèrement tout en souriant davantage.

—Tu vas vraiment me forcer à côtoyer ta présence jusqu'à la fin des temps ?

Je hochai la tête.

—Alors j'espère que tu aimeras marcher jusqu'au motel.

Je roulai les yeux.

Soudainement, la porte du bar s'ouvrit. Par instinct, je jetai un coup d'œil derrière moi et je vis le propriétaire, celui qui avait discuté avec Daven, sortir. Il avait le regard baissé sur son portable, mais releva la tête en nous entendant parler. Il s'immobilisa et me contempla. J'en fis de même. De cernes creusaient ses yeux et ses cheveux châtains en pagaille étaient sales.

—Oh, je ne te connais pas, toi. Qui es-tu ?

Je m'empressai de répondre avant que Daven ne puisse le faire.

—Je suis une amie de Daven, dis-je et je l'entendis ricaner amèrement derrière moi. En quelque sorte.

L'homme nous regarda à tour de rôle.