Le retour au motel fut différent, cette fois-ci. L'ambiance dans la voiture était tendue. Je ne savais pas comment Daven réagissait à ma perte de contrôle. Plus j'y pensais, plus la honte m'habitait. J'avais agi comme une novice. J'avais laissé cet homme pénétrer sous ma peau et ébranler mes barrières, mes certitudes. Ça m'effraya.
Daven posa soudainement sa main sur mon bras et la chaleur de ce contact me réconforta.
— Ça va ? demanda-t-il.
Je fus surprise et heureuse qu'il me pose la question. Cela démontrait peut-être qu'il se souciait de moi après tout.
— Je me sens mal...
— C'est des choses qui arrivent.
— Ah oui ? Essayer de tuer quelqu'un est une chose qui arrive ? Je ne crois pas, non.
— Dans notre monde, si.
Je soupirai. Cette excuse me semblait bidon.
— J'aurais dû mieux contrôler mes émotions, mais...
— Mais ? demanda-t-il.
Je savais qu'au fond de lui, il mourrait d'envie de savoir ce qu'il s'était passé. Il n'avait pas posé de questions, parce qu'il était respectueux comme ça. Mais je devais lui donner des réponses. Il en méritait après ce que j'avais fait et la façon dont il m'avait calmée.
— Il a parlé de ma mère... il la connaissait.
Daven ne réagit pas tout de suite, et un coup d'œil me confirma qu'il était surpris par mes propos.
— Je ne sais pas comment ma mère pouvait connaître quelqu'un comme lui... Je ne comprends pas. J'étais fâchée, puis... il a parlé de ma sœur, de mon incapacité à la retrouver. J'ai craqué.
Daven ne dit rien pendant quelques secondes. Le silence perdura dans le véhicule. Je remarquai qu'il avait toujours sa main posée sur mon bras.
— Et comment es-tu certaine qu'il ne t'ait pas simplement menée en bateau ?
C'était une possibilité. Mais... quelque chose me disait le contraire.
— N'aurait-ce pas été un peu étrange qu'il devine à vue de nez que ma mère est morte ? Et s'il s'était trompé ?
Daven pencha la tête sur le côté, méditant mes paroles.
Finalement, nous arrivâmes au motel. Nous débarquâmes de la voiture et montâmes les marches vers la réception. Rendus devant nos chambres respectives, il était temps de se séparer. Mais il me restait une dernière chose à dire.
— Je voulais te remercier, commençai-je. De m'avoir calmée. Si tu n'avais pas été là, j'aurais sûrement massacré tout le monde sur mon passage.
Un demi-sourire s'étira sur ses lèvres.
— Tu n'as pas à me remercier pour ça.
— Je crois que si. C'est important pour moi que tu le saches.
Il hocha la tête et inséra la clé dans la serrure de la porte de sa chambre.
— Toi et moi... on se ressemble plus que tu le crois, me lança-t-il avant de pénétrer dans sa chambre et de refermer la porte derrière lui.
Ses mots m'intriguèrent. Je laissai mes lèvres se courber avant de me rendre dans ma chambre à mon tour.
**
Je fis un rêve étrange. Je rêvais de Luke, de sa mort, du mot écrit sur le mur de sa maison. C'était comme si mon subconscient me hurlait quelque chose, mais que mon cerveau refusait de comprendre. Je me réveillai en sursaut, haletante. Comme en hypnose, je pris mon portable posé sur la table de chevet. Quelque chose me disait que la réponse se trouvait là. Je cliquai sur l'appareil photo et regardai les dernières photos prises. Mes doigts tremblaient presque, trépignant d'excitation. Comme si j'allais soudainement résoudre une énigme.
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Sang Royal / à lire sur @HauntedSouls_
Manusia SerigalaRien ne se passe comme prévu pour Raphaëlle Lamonia. Après avoir subi la disparition de sa sœur et la mort de sa mère, la jeune loup-garou de 18 ans s'est refermée sur elle-même. Elle ne souhaite que vivre tranquillement sa vie et soigner son cœur m...