Chapitre 4

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Je posai une main sur mon cœur qui s'était accéléré sous l'émotion. J'avais fait un de ces sauts ! Les yeux plissés, Daven me contempla sans rien dire. Mon cœur se remit éventuellement de ses émotions fulgurantes et je me détendis.

— T'es vraiment nulle pour espionner des gens, lança-t-il soudainement.

Je me raclai la gorge pour cacher le sourire qui tentait de s'afficher sur mes lèvres.

— Eh bien, quel franc-parler.

— Je voulais juste que tu le saches.

Je souris complètement cette fois-ci, légèrement amusée par la situation.

— Bien sûr, c'est d'une gentillesse inestimable.

Il fronça les sourcils et me regarda droit dans les yeux. Il ne jouait plus, maintenant. Ma présence ne l'amusait pas du tout, je le constatai bien. Dommage que je n'avais rien à foutre de ses sentiments.

— N'ai-je pas été assez clair, Raphaëlle ? rumina-t-il.

— Tu ne peux pas vraiment me faire sortir du bar, dis-je en croisant les bras. C'est un endroit public et j'ai aussi le droit d'y être.

— Je suis assez certain que tu n'as pas l'âge d'y être. Donc techniquement, oui, je pourrai.

— Je suis assez certaine que tu n'as pas l'âge non plus d'y être, rétorquai-je en penchant ma tête, me demandant quel âge il pouvait bien avoir.

Mon père ne m'avait pas divulgué cette information.

— Moi, contrairement à toi, je fais vingt-et-un ans.

— Mais tu ne les as pas, dis-je en le pointant du doigt.

Il aurait dit qu'il les avait si c'était le cas.

— Non, admit-il. Mais dans deux mois, si.

Je fis une moue mécontente. Je descendis le regard sur mes pieds. Il avait quand même raison, il avait plus de raisons d'être ici que moi. Ce n'était pas pour autant que j'allai partir.

— Alors que tes dix-huit ans te paraissent jeunes, maintenant ?

Je levai le regard sur lui.

— Ouais, j'ai fait quelques recherches sur toi.

— Hum.

Ça n'inaugurait rien de bon, tout ça. À qui avait-il fait appel ? À sa mère ? Je ne l'avais pas entendu parler à quelqu'un au téléphone, car bien entendu, j'avais gardé une oreille à l'affut sur ce qu'il se passait dans sa chambre.

— Hé, vous, là-bas ! nous interpella quelqu'un.

Nous tournâmes en même temps notre tête vers le barman.

— Vous consommez ou vous partez, c'est comme ça que ça marche.

L'homme qui nous avait parlé depuis le comptoir semblait exaspéré. Je remarquai que nous nous tenions devant la porte. Je souris à Daven avant de me rendre vers le bar.

L'endroit était assez petit. La fumée s'éparpillait dans la pièce en raison du nombre élevé de cigarettes consommées dans un espace si restreint. Et peut-être d'autres substances. J'aimais mieux ne pas le savoir. La majorité des gens était des hommes dans la cinquantaine avec des vestes de cuir. Typique des motards. Cliché.

Il y avait un long bar d'au moins seize pieds de long avec plusieurs tabourets devant et, plus loin, il y avait plusieurs tables. Étonnamment, l'endroit croulait de gens. Il devait être assez populaire ou le seul du coin. Je votais pour la deuxième option.

Sang Royal / à lire sur @HauntedSouls_Où les histoires vivent. Découvrez maintenant