Petite Lune

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Petite Lune... Te souviens-tu lorsque j'avais peur du noir ? Je me perdais la nuit, dans les ténèbres et bien trop souvent j'étais poursuivi par mes cauchemars. Je ne te voyais pas et la seule lumière que j'avais était celle de ma lampe. Lors de mes premières peurs, tu étais là, cachée par les volets.

Petite Lune... J'ai appris, avec le temps, à me défaire de mes craintes. Petit à petit, il est devenu naturel de te voir. Tu flottais dans le ciel, tel un fantôme me saluant. J'ai appris à te voir, à t'admirer à ma manière. Tu m'inspirais. Tu es devenue ce qu'on peut appeler une amie.

Petite Lune... Rappelle-toi quand je dévorais les livres, le soir, lorsque je n'aurais pas dû être éveillé ? Tu n'étais pas loin, invisible à mes sens mais pas à ma conscience. Tu étais l'astre qui veillait sur moi depuis que j'étais petite. Je n'ai plus peur du noir, je le découvre.

Petite Lune... Tu m'as bercée, longtemps, tu as connu mes pleurs. Les essuyant d'un revers de lumière, je te confiais peines et secrets, des moments de joie aussi. Je n'avais pas peur de ton jugement : c'est vrai, je t'humanisais beaucoup, afin de me sentir moins seule. Ce sentiment de solitude, qui t'enveloppe sans que tu ne le comprennes quand tu es entouré de personnes incroyables, t'étreint parfois si bien que les mots ne sortent pas pour expliquer les choses mais pour déverser des sentiments inavoués... C'est à toi que je me confiais.

Petite Lune... Je continue à grandir, je me suis habitué à la nuit, le noir ne me fait plus peur mais il est devenu mon refuge. Je ne vois plus les monstres, je découvre une autre vision de ce monde que je côtoie le jour, plus secrète, plus intime, dans laquelle je peux me cacher et découvrir. Laisse-moi en apprendre davantage sur cet endroit. Tu éclaires mes pas.

Petite Lune... J'ai beau me cacher dans les bras de l'ombre pour me protéger, tu viens toujours me voir. Tu ne m'approches pas, tu restes distante mais pourtant présente. Je ne sais comment le prendre. Je me fais happer par les limbes de la nuit qui me terrifie à nouveau mais dont je sais qu'elles ne sont pas toujours un danger. Tu es toujours celle qui peut m'inspirer mais je ne veux plus avancer. J'ai peur des conséquences, je me fais à nouveaux dévorer par mes démons. Des questions, cette fois, pourfendent mon esprit jusqu'à l'épuisement. Je ne dors plus la nuit mais je ne l'admire pas, je n'y arrive tout simplement pas. Je sais, néanmoins, que tu ne m'abandonneras pas.

Petite Lune... Je sors tout doucement de mon sommeil, les yeux encore fermés sur mes rêves et je sais que tu es là. J'ai peur, je culpabilise, j'ai des regrets et je suis perdue. Si j'ouvrais les yeux, je pourrais te voir, tu éclairerais sans doute mon chemin, encore une fois, et tu paraîtrais plus belle que jamais. Seulement voilà : j'ai si peur que tu disparaisses ! Que ce passerait-il si, les yeux enfin ouverts, tu ne sois plus là ? Que ferai-je ? J'ai peur, Petite Lune, que tu ne partes car tu m'as beaucoup donné et moi rien du tout...

Petite Lune... il est drôle que je t'appelle encore par ce nom. Tu n'es ni petite, ni grande, tu es la Lune.

Petite Lune... Depuis que je suis petite tu tournes autour de la Terre. Tu es si importante pour beaucoup de gens ! Tu m'as inspiré, et tu m'inspires encore. J'ai encore besoin de toi afin de me sentir moins seule la nuit. Et même quand tu disparais, je sais que tu reviens petit à petit. Tu es un astre, tu ne nous vois même pas ! Et pourtant je t'admire.

Petite Lune... Bientôt, je serais grande. Et je veux encore te voir dans ce ciel si noir qui est devenu mon ami. 

Petite Lune... Merci.

Belle de NuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant