Chapitre 3

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Bonne lecture !


« - Mlle Scott rendez-vous compte du tournant que va prendre votre carrière si vous acceptez cette proposition ? Cela lancera votre avenir dans le soccer. On vous offre ici la possibilité de passer pro !

- J'en ai bien conscience M. White... et... et je vous remercie de me donner une telle opportunité...

- Mais il y a un « mais ». »

Je laisse échapper un soupire avant de reprendre.

« Il me reste encore un an d'étude avant d'obtenir mon diplôme. Et encore ! Si je ne souhaite pas poursuivre un Master et espérer de meilleures opportunités d'emplois...

- Mlle Scott, je sais que cette décision n'est pas à prendre à la légère et je comprends que vous ayez besoin de temps pour y réfléchir, mais le club a choisi de présenter la nouvelle recrue au match contre le Brésil dans 3 semaines et malheureusement, cette date n'est pas négociable. L'échéance imposée est courte, à l'heure actuelle on ne peut pas se permettre de vous faire perdre plus de temps d'entrainement. »

Mon interlocuteur cesse de parler et laisse passer quelques secondes de silence. J'essais tant bien que mal de mettre de l'ordre dans ma tête.

« Ecoutez, je peux encore vous laisser jusqu'à ce soir pour me rappeler et me donner votre décision. »

Je déglutis.

« Mlle Scott ?

- Oui, oui... je... j'ai bien compris. C'est entendu, je vous rappelle dans la soirée... Merci pour le délai supplémentaire...

- Pas de problème. Bonne journée Mlle Scott !

- Bonne journée... »

Bonne journée ... eh ben, pour le moment c'est mal parti. La proposition de White tourne en boucle dans ma tête depuis que nous sommes partis de Salt Lake City. C'est à peine si j'ai réussi à dormir en deux jours. Il m'a déjà fallu toute une journée pour digérer l'information et me rendre compte qu'il ne s'agissait ni d'un rêve ni d'une mauvaise blague. Puis, j'ai passé toute la journée d'hier à faire des tableaux à deux colonnes : une « pour » et une « contre », en essayant de mettre de l'ordre dans mes pensées. Résultat : il ne me reste qu'une petite après-midi pour prendre une décision qui décidera du reste de ma vie. Bref, aujourd'hui n'est définitivement pas une « bonne journée ».

* * *

Evidemment, ma concentration en cours depuis ce matin est comparable à celle d'un enfant de 4 ans. Je me suis faite réprimander au moins deux fois en mathématiques parce que je regardais par la fenêtre et une fois en physique parce que je faisais un de mes tableaux pour/ contre sur ma feuille de résultats.

Je fais les cents pas dans la chambre de l'internat. Ma colocataire est assise sur le rebord de son lit la tête posée entre ses deux mains.

« Sasha, s'il-te-plait, assis toi. Ça fait une demi-heure que tu fais des aller-retours de la porte à la fenêtre. Tu vas finir par creuser une tranchée si tu continues ! Et en plus, tu me donnes mal à la tête... Je ne comprends pas ce qui t'angoisse à ce point. Tu as juste à prendre ton téléphone, dire « oui » à White et m'inviter à boire un coup pour fêter ta réussite.

- Rachel tu ne comprends pas. Mon père n'a pas cessé de me répéter tous les jours que Dieu fasse : « le diplôme c'est la stabilité ». Si jamais je n'obtiens pas mon certificat de fin d'études, je n'aurais aucune garanti de trouver un travail après.

Sasha Scott (Fr)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant