Narration Julien
« Alors comme ça tu n'as pas réussi ta mission ? » tonna la voix de mon boss dans le téléphone et je serai les points en m'appuyant au mur.
« On ne peut pas dire que je ne l'ai pas réussi étant donné que je n'ai pas échoué mais je ne l'ai pas fait, c'est le cas de le dire.
- T'as une bonne raison ? cracha-t-il, excédé par mon manque de respect.
- J'ai été distrait.
- Par une fille ?
- Ma vie en dehors du boulot ne te regarde pas, » grognai-je en allumant une cigarette tout en sortant sur le balcon de l'appartement.
« Mais là elle t'a fait rater une mission.
- Je ne l'ai pas raté, grinçai-je. Je ne l'ai pas faite.
- Te rends-tu compte que c'est grave ? C'était d'une urgence extrême que McJones soit hors circuit avant le diner de ce soir parce que là si tu le tues, ça va attirer ces fils de putes de journalistes.
- Pourquoi plus que d'habitude ? demandai-je en me laissant tomber sur le fauteuil.
- Il vient d'acheter une grosse entreprise dans le coin. »
Je regardai la rue en contrebas sans ajouter quoi que ce soit, attendant patiemment le sermon qu'il m'avait préparé. Je sentais mes nerfs gonfler et commencer à bouillonner au fond de moi, il ne manquait plus grand chose pour me faire exploser. Un seul propos déplacé de sa part, et je...
« Brigg, tu as échoué et ―
- Putain de merde ! J'ai pas échoué ! J'l'ai pas fait ! C'est tout putain ! » hurlai-je en me levant du siège où j'avais pris place.
« Tu ne me parles pas comme ça, » fit celui dénommé Laurent qui me dirigeait depuis presque quatre ans, avec une légere intonation énervé.
« Sinon ?
- Je te virerai.
- Tu sais autant que moi que si tu me vires, il te reste que de la merde et je pourrai venir te tuer.
- Je te tuerai avant Brigg.
- Avec les merdes que t'as ? Laisse moi rire, rétorquai-je avec sarcasme en m'appuyant à la rambarde, soufflant la fumée dans l'air froid.
- Bon, tu as intérêt à le tuer sans que personne ne se doute de quoi que ce soit, trancha-t-il pour ne pas avouer sa défaite.
- Oh mais c'est bon putain ! Je sais faire mon boulot proprement !
- Ne merde pas Brigg, je te laisse une chance, pas deux. »
Aussitôt que sa phrase fut finie, il raccrocha. Je serrai les dents pour me retenir de pas aller le tuer sur le champ. Ce type se prenait souvent pour un dieu qu'il n'était pas. Il pensait que je lui étais redevable pour m'avoir sortit de la merde, mais nous savons tous es deux que sans moi, c'est lui qui est dans la merde. Bâtard.
Je rentrai après avoir abandonné mon mégot presque fini dans le cendrier. Raphael et Gabriel me fixaient en attente d'explications. Ils savaient autant l'un que l'autre que quand Laurent appelait, ça ne présageait rien de bon.
