𝙇𝙤𝙫𝙞𝙣𝙜 𝘽𝙞𝙡𝙡𝙮 | 𝙎𝙏 - book 1

Chapitre 20 : un lendemain de soirée mouvementé

Après avoir déposé Nancy chez elle et m'avoir ramené à la maison, mes parents furent surpris de me voir arriver plus tôt que prévu. Ils n'en étaient pas moins heureux à vrai dire. Je leur ai raconté rapidement quelques bribes de conversations, de danse mais pas un seul mot sur Billy. La situation aurait dégénéré. Je les remerciai donc pour m'avoir laisser y aller et me couchai la tête encore tourmentée par Billy.

Le lendemain matin, j'avais des cernes sous les yeux et j'étais blanche. Je manquai terriblement de couleur mais j'allai quand même au lycée, malgré cela et la fatigue.

À peine arrivée dans le parking, je repérai immédiatement Nancy, le regard perdu. Elle semblait chercher quelque chose.

-Salut Céleste. Tu n'aurais pas vu Steve par hasard ?

-Non je viens juste d'arriver. Mais je crois qu'il a cours de sport au gymnase.

Elle me remercia d'un signe de tête puis s'éloigna aussitôt. Tout le monde était ressorti différent de la soirée de Tina. Différent mais pas en mieux. J'étais persuadée de voir des choses qui n'existait pas. Des choses que personne d'autre voyait ou entendait. Par moment, le ciel se teintait de gris et j'entendais un orage gronder au loin. Un orage pas comme les autres et j'en étais persuadée. Je me sentais visée, jugée. Quand les gens me parlaient, je prenais ça pour une agression et j'avais la sensation d'être constamment suivie.

Je partis aussitôt en direction de mon casier quand ma cheville me mis à me gratter. Je fis une grimace lorsque je sentis mes ongles s'enfoncer trop profondément dans ma peau. Je fermai mon casier puis m'assis et relevai mon pantalon. Je fus prise de panique. Une marque violacée parcourait l'arrière de ma jambe de ma cheville à mon mollet. Ma respiration s'intensifia et je me remémorai ma course poursuite en sortant de chez Robin le soir dernier. Je m'étais affalée sur cet étrange sol. J'avais avalé quelque bout de terre et une chose m'avait piqué la cheville. Cette chose était en moi à présent et me donnait terriblement chaud. Je respirai vite et des sueurs froides coulaient dans mon dos à cause de cette découverte.

Je me relevai et couru en direction du gymnase. Je ne pouvais que le dire à Nancy. Elle comprendrait elle. 

J'avais la tête qui tournait et je la repérai en train de parler à Steve à l'arrière du bâtiment. Ils semblaient se disputer et je n'osai pas les déranger. Je rentrai dans le gymnase et m'assis dans les gradins puis observai Hargrove jouer au basket. Une fois de plus, il laminait les tigres d'Hawkins, lui qui nous détestait tous tant. J'étais pourtant persuadée qu'il n'avait jamais fugué depuis qu'il était ici. Il était peut-être rentré tard mais sans plus. C'est sûrement un fragile au fond.

Soudain, son regard s'attarda sur moi et nos yeux se croisèrent longuement. Je n'avais aucune envie qu'il vienne me voir, surtout que ça allait être pour me parler de la soirée d'Halloween chez Tina. Mes mots de tête reprirent à ce moment là et il se dirigea vers moi. Je remballai alors rapidement mes affaires puis descendis plusieurs étages de bancs.

-Eh ! fis Billy

Je fis la sourde oreille.

-J'te parle ! continua-t-il

Je voulais faire semblant de ne pas l'écouter mais je n'entendais que lui. J'étais si peu concentrée sur ce que je faisais que mon pied cogna contre un banc, et je m'étalai au pied des gradins. Au départ, j'entendais des rires, puis trop sonnée et à la fois fatiguée, ils se transformèrent en murmure. J'étais épuisée et transpirais même si je n'avais pas fait d'effort. Le visage de Billy m'apparut et je sentis une puissante poigne autour de mon bras. Il m'apparaissait flou quand soudain, une douleur lancinante me parcourut tout le corps entier. Je me mise à hurler à plein poumons. J'avais la sensation de brûler, et mon corps était parcouru de spasmes incontrôlables. Billy me secouait dans tous les sens mais cela n'arrangeait rien. Il me laissa retomber sur le sol et mes cris s'arrêtèrent. J'avais les yeux exorbités et la sensation de brûlure commença à s'apaiser.