Let go n°9

400 40 6
                                    




PDV Taehyung 


Je me rappelle encore de ma vie d'avant. Oui, je dis "vie d'avant", parce qu'avant de te connaître, je n'avais pas vraiment conscience d'exister. Pour moi, j'étais juste là.

Je me rappelle encore le voyage en voiture de quelques heures durant lesquelles mon père et ma mère se lançaient des mots doux entre deux chansons qui passaient à la radio.

J'avais déjà neuf ans. 

Et je me rappelle que lorsque mon père s'est engagé dans la rue, je t'ai vu, assis par terre en train de jouer tout seul. Mes mains se sont resserrées autour de mon doudou qui était un lapin à cette époque là. Ironique hein ?

Tu t'en rappelle de ce jour-là ? Hein Kookie ? 

Peut-être pas... Après tout tu étais peut-être trop jeune pour t'en souvenir encore maintenant... 

Puis la voiture t'a dépassé mais j'ai continuer de te regarder. On aurait dit que tu te fichais complètement du reste du monde, tu était assis, là, sur le sol boueux de ton jardin en train de faire des pâtés de boue pour les fourmis.

Puis la voiture s'est arrêté devant une maison. Je ne l'a trouvais ni belle ni intéressante. C'était une maison quoi.

On a déchargé nos affaires et nous sommes installés. 

A la fin de la journée, j'avais fini. J'étais sorti cinq minutes et j'ai vu que tu étais toujours là, en train de faire tes pâtés. Tu avait de la boue partout sur ton visage et tes vêtements.

Je me rappelle aussi que ta mère t'a appelé et que tu es rentré chez toi. 


Le lendemain, alors que mon père faisait le dîner, on sonna à la porte, et ma mère m'envoya ouvrir.

Quand j'ai ouvert, j'ai vu ta mère, puis toi, caché derrière elle. Tu était tellement timide à l'époque, c'était adorable. Tu avais les yeux qui brillaient et un petit sourire sur les lèvres. Ca faisait ressortir tes grosses joues de bébé. 

Honnêtement, je ne me souviens plus très bien de ce qu'il s'est passé les semaines suivantes... Je sais qu'on a fait connaissance, puis qu'on est devenu proche et que rapidement, je me suis retrouvé dans ton jardin à faire des pâtés de boue avec toi.

A l'école, je n'avais aucun amis. 

Zéro.

Personne ne voulait faire ami-ami avec le nouveau qui à un sourire bizarre.

Mais toi aussi tu étais dans cette école. Et si je me souviens bien, toi non plus tu n'avais aucun amis. Mais tu t'en fichais comme de l'an 40, faisant des pâtés de boue à tout va.

C'était une véritable obsession chez toi ça. Tu adorais faire des monticules de boue posés un peu partout dans ton jardin, dans le mien, dans la cour de l'école.

Je crois d'ailleurs que c'est pour ça que toi non plus tu n'avais aucun amis...


Puis de fil en aiguille, nous nous sommes encore rapprochés, presque comme des frères. Tu adorait que je te fasse des bisous et des câlins. Attention, je ne dis pas que tu étais un ange, bien au contraire, quand il fallait faire une bêtise, t'étais le premier à la faire, volontairement ou non.

T'avais aussi ton petit caractère mais je m'y suis vite habitué. 


Et puis il y a eu le collège. Tu ne voulais pas te séparer de moi ni moi de toi mais c'est la vie, c'est comme ça. 

EuphoriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant