Let go n°15

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-T'es sûr que ça va aller ? -me demande Jimin sur le pas de ma porte.

-Mais oui vas-y tout va bien. 

-Non mais vr-

-Dépêche toi ou tu vas rater ton avion ! -dis-je en le dégageant de chez moi pour le foutre dans l'ascenseur.

-Bon... -il se résigna en emmenant sa valise avec lui dans la cabine- Mais vraiment si ça va pas tu m'appelle hein ?!

-Oui oui ! Aller bon voyage, amuse toi bien, prend des photos ! -dis-je en appuyant moi-même sur le bouton du rez-de-chaussée. 

Je lui fit coucou avec un grand sourire le temps que la porte se referme. Les chiffres au dessus de la porte indiquaient que la cabine descendait. C'est bon, il est parti. 

Tu peux arrêter la comédie Jungkook.

Mon sourire se fana instantanément. Une semaine. C'est le temps qu'il s'est écoulé depuis que Nayeon m'a annoncé sa presque grossesse. J'en sais pas plus pour le moment et je ne suis pas sûr de vouloir le savoir. 

Maintenant, ce mois allait être très long. 

Je commençais à déprimer petit à petit, je séchais les cours parce que j'avais pas envie de me lever. Taehyung ne m'a pas envoyé un message. J'ai tenté un banal "salut" qui est resté sans réponse depuis trois jours. 

Il doit plus avoir de batterie... 

Pffff, tente l'humour Jungkook vas-y.


En claquant la porte de chez moi, un lourd silence s'abattit sur mes épaules. Ca y est. Voilà. J'étais seul. 

Enfin j'avais Suga mais ce gros lard dormait quelque part sous mon meuble télé, impossible de l'attraper.

Maintenant que j'y pense, ça fait aussi une semaine que je suis "en couple" avec Yugyeom. Enfin, ça c'est vite dit. On se rend mutuellement service plutôt. Quand je me sens mal parce que la solitude commence à m'envahir beaucoup trop ou que mes anciennes envies refont surface, je lui envoie un message et il rapplique aussi vite que possible. 

Pas sans une contrepartie bien sûr.

Mais c'est pas grave.

Et puis on peut pas dire que c'est un mauvais coup ou que je ne soit pas consentant.

Un échange de bons procédés.

En réalité, je n'avais pas mis les pieds dehors depuis quelques jours déjà. J'avais pas envie. Ni de voir les gens ni que les gens me voient.

Bordel mais qu'est-ce que je suis devenu ?! Il y a encore un an de ça je sortais, je baisais des filles, je... J'avais une vie. 

Il a suffit qu'il pointe le bout de son nez et c'était encore pire. Je sors plus, je touche presque plus aux filles, je ne fais que penser à lui du matin au soir. 

C'est du grand n'importe quoi !

Je ne suis même pas gay !

Je suis juste amoureux de lui... Et quand Yugyeom est "en moi", je ferme les yeux, je revois son visage, et je cherche encore cette sensation enivrante qui se rependait dans mon ventre quand ses mains ne faisaient que m'effleurer.


Le pire c'est que cette vie me manque mais je n'ai pas envie d'y retourner pour autant. Je prend plaisir à m'enfermer dans ma tête et à revivre mes souvenir. C'est comme une douce torture à laquelle je ne veux ou ne peux plus renoncer. C'est assez flou dans ma tête.

EuphoriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant