Je suis conscient de la chance que j'ai de pouvoir étudier à Harvard sans un prêt étudiant sur les bras. Mes parents sont fortunés. J'ai passé ma vie dans une villa splendide à Boston, l'une des villes les plus riches du pays, et je n'ai jamais eu à me soucier de quoi que ce soit.
Enfin, jusqu'à récemment, du moins. Quand on a fait éclater cette petite bulle d'insouciance autour de moi, me projetant dans l'âge adulte et les problèmes d'une poussée violente.
Ma discussion avec Mia m'a tout de même ouvert les yeux. La voir si fière d'être une petite miss ponctualité déjà toute prête à prendre ses cours en main, c'était beau. Et aussi sexy, mais surtout beau.
Même si je suis dans cette université à cause de mes parents, sans avoir eu mon mot à dire, je n'ai jamais vraiment réfléchi à ce que je voulais faire après le lycée. En fait, si je n'étais pas ici, je serais probablement dans ma chambre en train d'écouter de la musique sans me préoccuper de mon futur. Donc heureusement que ma mère m'a fichu un coup de pied aux fesses pour me faire sortir un peu.
Peut-être que deux ans auparavant, si on m'avait fait miroiter Harvard, j'aurais été impatient et motivé, cependant, ces derniers mois ont été très difficile et m'ont fait réaliser tout un tas de choses. Que mes amis n'étaient pas vraiment des amis. Que le soleil n'apporte pas forcément de lumière au fond du gouffre où l'on chute. Et que l'amour de parents peut vous faire soulever des montagnes. Mes piliers, pendant ma dépression, ça a été mon père qui m'a motivé à reprendre doucement le sport ; et ma mère qui m'a autant couvert d'amour que d'insultes pour me faire réagir.
Aujourd'hui, toutes ces conneries sont derrière moi. J'ai repris goût à la vie depuis quelques semaines. Depuis les vacances d'été, pour être précis, que j'ai passées en Europe tout seul, pour me prouver que je pouvais vivre ma vie comme je le souhaitais, sans devoir dépendre de qui que ce soit.
Et voilà que ce matin, par miracle, la plus jolie fille du campus me rentre dedans.
Je crois que je suis béni, ça ne fait aucun doute.
Mia n'a pas la beauté classique, presque fausse d'Aspen et ses amies qui, avec leurs cheveux teints, ultra-brillants, et leur maquillage de stars du ciné, ne montrent d'elles qu'une façade lisse. Non, Mia est différente. Sur beaucoup de points, d'ailleurs.
Tout d'abord, elle ne sourit pas. J'ai l'impression qu'une petite lumière est éteinte dans son âme et ça me fait de la peine, de la voir aussi sérieuse. J'ai pourtant sorti tout mon registre du mec le plus comique au monde mais rien à faire. Elle reste stoïque. Studieuse et concentrée. Je crois que ça m'excite, de la voir aussi droite.
La tête légèrement inclinée pour prendre ses notes, je lui jette un regard et mon membre se tend doucement en observant sa poitrine généreuse se soulever lentement.
Oh merde ! Il faut à tout prix que je me concentre sur le cours avant qu'elle ne réalise l'effet qu'elle me fait.
Ses cheveux d'un brun riche méché de doré, qui pendent sur l'une de ses épaules, ont l'air si soyeux que j'ai envie d'y passer les doigts. Les traits de son visage ont l'élégance d'une européenne, et les quelques taches de rousseur sur sa peau laiteuse font ressortir la couleur ambrée de ses yeux saisissants. Mia a un côté très jeune qui me donne envie de la protéger. Quand elle regarde partout autour d'elle, semblant réaliser qu'elle se trouve dehors, qu'elle a des tas de choses à découvrir, elle est sublime. Son insouciance lui vaudra probablement beaucoup d'ennuis, mais je ne permettrai pas que cela arrive si je peux l'éviter.
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Harvard Confidential (Harper + Ella)
RomanceQuand elle débarque à Harvard, la seule chose qu'Ella souhaite faire, c'est d'aller en cours. Les études, c'est fait pour elle. Mais bien sûr, il a fallu qu'elle rencontre Harper ou plutôt, qu'elle entre en collision avec lui. Elle est solitaire. ...