Les étoiles

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"Et j'aime, la nuit, écouter les étoiles, c'est comme cinq cent millions de grelots."

-Le Petit Prince.

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La pluie tape contre la fenêtre de ma chambre, le bruit, pourtant effrayant lorsque j'étais encore une enfant, m'apaise ce soir. M'apaise et pourtant tant et tant de choses tournent dans ma tête, belle journée, belle vie, que l'on m'a promis dès mon plus jeune âge et qui se poursuit, avenir incertain cependant. La nuit est calme, la pluie tombe encore mais je vois désormais dans ce verre, mille et une étoiles. Et c'est comme si alors, je buvais le ciel. Le monde est petit, trop grand pour moi, peut être un peu mal fait, peut être un peu mourrant. La pluie court sur la vitre de la chambre, je l'entend gronder, je l'entend pleurer, et, ça m'apaise.

Voilà que je fixe le plafond, mon cœur n'est ni trop lourd, ni trop léger, il se porte bien, bien mal, bien assez. Des fois il se serre, des fois dans la nuit, j'ai mal, et je pleure. Mais bien souvent je souris, bien souvent je me dis que, ce qui ce soir me fait pleurer, un jour ou l'autre peut être, finira par me faire regretter. Je n'aime pas les regrets, j'en ai trop. J'en ai deux, j'en ai trois, j'en est un million au fond de ma tête, c'est déjà trop, un million de pensées, de regrets, de souvenirs inoubliables que je tente d'oublier.
Je n'en parle pas, je ne dis pas que par peut-être trois fois j'ai vu ma vie défiler, j'ai vu mon cœur me lâcher. Je ne le dis pas, pour les milliers d'autre moments où j'ai vu la lumière, où j'ai vu le soleil, et la lune, et le temps qui passe, et ma vie peut être aussi. Qui se déroule et c'est pas la fin du monde, c'est pas la fin du monde quand quelqu'un ne vous aime plus, ce n'est pas la fin du monde quand quelqu'un à trop bu, quand quelqu'un n'est pas ce que vous vouliez qu'il soit. Ce n'est pas la fin du monde c'est le début d'une nouvelle ère.

Ce n'est pas la fin du monde mais sur le coup ça y ressemble. Mais ça y est. J'ai compris je crois, que les excuses n'excusent pas mille mots, ni même mille gestes, et encore moins mille regrets mais qu'elles expriment juste le fond, le fond de la pensée qui veut dire que j'y pense, que des fois je suis désolée.

Mais qu'au fond, ce qui est fait est fait alors que voulez vous, je regarde le ciel et les étoiles et la pluie ou bien mes larmes et je souris, et oui, tant pis. Je ne compte plus les regrets, les excuses et les refus, et les rejets, et je n'en veux pas, n'en veux plus à personne puisque je suis, maintenant, peut être bien plus heureuse que je ne l'ai jamais été avant.

Même si comme ce soir, mon cœur se pince un peu, de savoir que la pluie tombe, et que mes larmes s'échappent.

Pensées nocturnesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant