Deuxième jour

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Je suis allé voir la fille, Alizée, avant de venir dans ta chambre. Elle était toujours dans son lit aux draps blanc, couvertes de bandages eux aussi blanchâtre et la peau toute aussi pâle. Je me suis assis à côté d'elle et j'ai pris sa main dans la mienne. Elle a des doigts fin et petit. C'est tellement mignon. Mais sa main était gelée. Comme si elle était déjà morte.

Elle a seize ans. Je l'ai lu sur les papiers accrochés à son lit. Seize ans. Je n'ai pas de mots pour décrire ma haine envers cet enculé. Il a fait ça. À une fille aussi jeune qu'elle. Il a fait ça. À un mec aussi talentueux que toi. Je sais que vous n'étiez pas ses seules victimes. Mais putain. Elle a seize ans. Elle ne va sûrement pas s'en sortir. Mourir à seize ans putain. Tu te rends compte ? Mourir à seize ans à cause d'un enfoiré et d'une bombe. C'est horrible.

J'ai fini par quitter sa chambre, parce que je ne supportais plus de voir son petit corps frêle inanimé. Je suis venu te voir. Tu étais comme hier. Et j'étais de nouveau seul avec toi. Ashton et Calum sont tellement détruits. Ils se laissent aller et ne sortent plus. Et moi je suis là, entre les deux. À venir te voir tous les jours en espérant que tu te réveilles enfin. Je les déteste de faire ça. Ce n'est pas eux qui sont en train de crever dans un putain de lit d'hôpital, alors qu'ils arrêtent de se lamenter sur leur sort.

"Salut, ai-je lancé sans grande conviction."

Il faut vraiment que j'arrête avec ça. Tu ne vas pas me répondre. Et tu ne me répondras sûrement plus jamais ...

"Je me demande ce qu'il se passe dans ta tête en ce moment ... Est-ce que c'est comme tout le monde raconte ? Tu sais, le tunnel et la lumière au bout ... Ou alors est-ce comme un rêve ? Ou simplement tu ne penses pas ... Est-ce que tu m'entends ? J'aimerai tellement que tu me répondes ... Tu me manques, Michael. Ta connerie me manque, reviens, s'il te plait. Ne nous abandonne pas. J'aimerai tellement que tu te réveilles en te foutant de ma gueule et m'annonçant que c'est une de tes blagues pourries ..."

Des larmes coulent sur mes joues. Je me sens tellement ridicule de pleurer. Mais je n'arrive pas à rester fort. C'est tellement dur. Il y a tellement de choses qui se mélange dans ma tête. Je suis en colère, tellement en colère que je pourrais tout détruire, tuer quelqu'un carrément. Et en même temps, je suis tellement triste, plus rien n'est comme avant. Et je sais que plus rien ne sera plus jamais comme avant quand tu te réveilleras.

J'attrape ta main et la serre fort dans la mienne. Quand est-ce que tu te réveilleras ? Les médecins disent qu'ils ne savent pas. Se sont des incapables. Ils ne savent jamais rien. Je les hais eux aussi.

Je hais tous le monde. Je te hais. Pourquoi tu nous fais attendre comme ca ? S'il te plaît, ne pars pas.

Ne pars pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant