Cinquième jour

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Je suis à côté de toi, ta main toujours dans la mienne. J'écoute ta respiration lente et regarde ton torse bouger à ce rythme. Tes parents n'ont toujours pas choisi s'ils te débranchent ou pas. Je crois qu'ils espèrent toujours un peu. Tout comme moi.

"Michael."

Je ne sais pas quoi dire. Il y a tellement de choses que j'aimerai te dire.

"Ne pars pas."

Je cherche mes mots.

"Réveilles-toi."

Je me tais. Espérant un signe. Je me sens ridicule.

"Maintenant."

Toujours rien. Mais je sais. Je le sais au fond de moi. Tu vas te réveiller.

"Je sais pas moi, fais-moi un signe, quelque chose qui me montre que tu m'entends et que t'es pas mort !"

J'attends de longues minutes. Mais rien.

"Ils veulent te débrancher. Tu sais ce que ça veut dire. Ils vont te tuer. Je sais que tu es toujours là, frère, alors prouves-le moi et ils ne te débrancheront pas !"

Je me concentre, faisant attention à la moindre respiration, au moindre mouvement. Je désespère. Et alors que j'allais dire quelque chose d'autre. Je sens tes doigts se resserrer sur les miens. Mon coeur s'emballe dans ma poitrine et je pousse un cri de victoire et sautant de ma chaise.

"Je le savais ! Tu es toujours vivant !! Tu es toujours là ! Je le savais !!"

Je hurle en sautant partout dans la chambre et je crois que cela alerte une infirmière parce que la porte s'ouvre doucement sur l'une d'entre elle.

"Monsieur qu'est ce qu'il se passe ? Demande-t-elle complètement perdue.

-Il a bougé !! Il est vivant !! Criais-je de plus belle en sautant sur l'infirmière et la serrant dans mes bras, il est vivant !!!"

Elle se détache de moi avec difficulté et appelle un médecin. Un homme âgé arrive vite et t'occulte. Puis se tourne vers moi la mine sombre.

"Je doute que se soit un signe de réveil. Il se peut que se soit tout simplement une réaction nerveuse du corps. Cela ne veut pas forcément dire qu'il se réveille."

J'ai envie de le frapper. Pourquoi les médecins ont toujours cette fâcheuse tendance à voir le mauvais côté des choses. Je suis sûr que c'est un signe. Tu es vivant.

J'ai quitté ta chambre pour voir Alizée. Il n'y a personne avec elle. Et j'en suis content, d'une certaine façon. Je voulais être seul avec elle.

Je m'assois sur la chaise à côté de son lit et prends sa petite main dans la mienne. Mes doigts sont géants à côté des siens. C'est amusant.

J'aimerai bien entendre sa voix. Voir ses yeux. De quelle couleur sont ses yeux ? Bruns ? Noir ? Gris ? Vert ? Bleu ? Et sa voix ? Est-elle plutôt grave ? Ou plutôt aigu ?

J'espère qu'elle se réveillera, elle aussi. Mais j'ai peur que ça n'arrive pas. Elle a l'air tellement fragile. Et elle est plus gravement touchée que toi ... Ça me brise le coeur. Elle était fan de nous, tu réalises ? Cet enculé a blessé une de nos fans. Je le hais.

Une idée me vient alors. Elle était fan de notre groupe. Autant lui chanter une chanson. Je réfléchis longuement pour choisir laquelle changer et commence. J'espère au fond de moi que cela la fera réagir, tout comme tu as réagi quelques heures plus tôt.

Je chante. Mon coeur me fait mal. Je mets toutes mes forces dans cette chanson. Comme si cette force pouvait la réveiller. Mais rien. Et quand j'ai fini, je suis légèrement déçu. Ne pars pas Alizée.

Ne pars pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant