Ne pars pas

Septième jour

Alors que j'avance vers ta chambre j'entends des cris. Je retourne sur mes pas. La chambre 345. Alizée. Mon coeur fait un bond dans ma poitrine. J'ouvre la porte pour trouver sa mère la serrant contre elle et des médecins contre le mur. J'approche et mon corps entier se met à trembler.

"Qu'est ce qu'il se passe ? Demandais-je d'une voix incertaine."

Au fond je le savais déjà. Mais je ne voulais pas me l'avouer. Sa mère se tourne vers moi, les yeux pleins de larmes et bafouille :

"Mon bébé, ma pauvre petite fille, mon amour, non ... Non ..."

Elle la berce comme si c'était un nourrisson et mon coeur tombe dans ma poitrine. Non. Non. Non. Ce n'est pas possible. J'ai envie de hurler. De tout casser. Non. Non. Non. Ce n'est pas possible. Elle ne peut pas ... Non ! Je voulais voir ses yeux, entendre sa voix ... Elle ne peut pas être partie avant !

Je tombe sur mes genoux. Toute la force que j'avais m'a quitté. Non. Non. Non. Elle ne peut pas être partie. Pas elle. Elle avait seize ans putain. Seize ans. Elle était trop jeune. Trop innocente. Non, putain, non.

Je me relève d'un coup. Et bouscule les médecins en pleurant. Je cours dans le couloir et entre dans ta chambre. Tu es dans ton lit. Tu as plus de couleurs qu'avant. Je m'approche. Ma vision est floue. Je n'arrive pas à croire qu'elle soit partie. Ce n'est pas possible. Non. Je m'allonge à côté de toi et te serre dans mes bras.

"Elle est partie ... Sanglotais-je contre ton torse. Elle avait seize ans, il l'a tué, cet enculé la tué. Ce n'est pas juste. Dis-moi que tu ne vas pas partir toi non plus, Michael. Je t'en supplie ne me laisse pas tomber non plus."

Je sursaute en sentant tes bras s'enrouler autour de moi et relève la tête vers ton visage.

"Tu vas me supporter encore longtemps, sale gosse, grognes-tu d'une voix enrouée."

FIN