Le Bus (Poème)

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Le 21 mars 2014,

Je me préparais à partir,

Vers mon pays natal en bus.

On devait être moins d'une vingtaine.

Nous voulions échapper à tous nos tracas,

Tous nos problèmes, tous nos soucis.

Juste partir loin d'ici.

Loin des grèves des syndicats,

Loin des impôts, de toutes ces paperasses.

Nous voulions partir avec audace.

Dans le bus, nous étions mélangés,

Des fonctionnaires en congé,

Des mères en congé maternité,

Des personnes en quête d'identité.

A travers la fenêtre, j'observais,

La pollution qui formait un sombre duvet

Où se cachaient, les tristes automates,

Qui ne valent pas mieux que les primates.

Je remarquais aussi la pauvreté.

Les vagabonds fatigués, les oubliés de cette société,

Nos pauvres reflets qu'on a abandonné,

Qu'on a laissé à leur sort

Dont certains, ne passeront pas l'aurore

Et les autres, espéreront de l'or.

Nous voulions partir vers un pays meilleur.

Un pays rempli de joyeux travailleurs,

Où l'inconnu est la pauvreté,

Sans frères ni soeurs étiquetés.

Nous pourrions aller chercher

Nos ombres qu'on avait délaissé

Afin de pouvoir les relever.

J'entendais enfin la sonnerie qui annonçait l'arrêt.

Je me hâtais de descendre.

De mon pays, il ne restait que des cendres.

Tous mes rêves s'envolaient.

Mon pays avait changé, comme toutes les sociétés.

Je regardais au sol, je vis une flaque et le même reflet.

Et surpris, je me demandais :

Etait-ce moi le vagabond qui espérait ?

La force des motsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant