Point de vue de Marquand
« Mais tu n'as rien fait... alors il n'y a aucune raison de se torturer l'esprit. Tu m'entends? »
Le sourire qu'elle me porte me rassure. Elle caresse délicatement ma joue avant d'ajouter:
« Maintenant tu vas aller t'occuper de Paul et moi je vais en finir avec toute cette histoire. »
Je pouvais lire dans ses yeux une espèce d'appréhension, est-ce qu'elle allait arriver à interroger le père de son fils seule? Peut-être que je devrais l'accompagner?
Moi: Tu veux vraiment y aller seule? Je veux dire... Moi je ne peux pas rentrer là dedans mais je peux demander à Kadiri de venir.
Elle fit un signe négatif de la tête et ouvrit la porte de la salle d'interrogatoire en m'adressant un dernier regard censer me rassurer.
De mon côté, je retourne auprès de Paul qui est assis sur la chaise de mon bureau entrain d'écouter une des playlist de tata Victor.
Paul (s'écriant): Pipou!
Tout content de me voir, il saute de sa chaise pour venir jusqu'à moi.
Moi: Il te plaît mon bureau?
Paul: Oui! Il est où le bureau de maman?
Moi: Maman n'a pas de bureau ici... enfin mon bureau est le sien. Son vrai bureau est au palais...
Il m'écoute, visiblement intéressé par ce que je lui dis jusqu'au moment où...
Paul: Et papa il est où?
Sur le moment je sens mon cœur battre un peu plus fort, ma respiration s'accélérer et je ne peux qu'esquiver ou mentir. Que faire? Je décide d'esquiver.
Moi: Hum... C'est quoi ça? La playlist à Victor? Tu me montres?
Heureusement que les enfants ont tendance à vite passer à autre chose sans chercher à savoir le pourquoi du comment. Le moment venu, nous expliquerons à Paul ce qu'il se passe avec son père mais pour ça je préfère attendre Alice.
Le temps passe et je commence à me demander comment ça se passe de l'autre côté de la vitre teintée de la salle d'interrogatoire. Que peuvent-ils bien se dire? C'est une grande question.Enfin, après deux longues heures d'attente, ma femme réapparaît avec une mine un peu pâle mais elle garde son jolie sourire. Paul quitte mes bras pour les siens et nous nous décidons à rentrer à la maison, enfin.
Alice n'a pas parler pendant tout le trajet du retour et je ne sais pas ce que cela signifie. Elle n'a pas l'air triste ni en colère, elle n'a pas le visage fermé... elle garde simplement le silence en tournant quelques fois la tête vers le rétroviseur pour regarder Paul qui s'est endormit.Une fois sur place, Ada et la nounou nous accueille chaleureusement. Paul à encore les yeux à moitié clos alors je décide de l'emmener jusqu'à son lit où il se rendort rapidement. Lorsque je redescends j'entends une petite discussion mère-fille et décide de rester dans les escaliers histoire de ne pas les interrompre.
Ada: Mais... ça veut dire que le père de Paul va aller en prison?
Alice: Oui mais je vais expliquer la situation à ton frère en essayant d'être un peu plus subtile. Il ne faut pas que tu lui en parles avant moi, tu me le promets?
Ada: Promis.
Alice: Et n'en parle pas non plus à ton père... il est déjà assez préoccupé comme ça. On va reprendre notre vie comme avant sauf qu'on sera encore plus fort ensemble.
Ada: Oui, ensemble....Eh papa! Tu nous espionne?
Merde. Grillé. Je descends lentement les marches l'air de rien mais il est évident que je ne suis pas crédible.
Alice me regarde d'une drôle de façon puis laisse échapper un petit rire qui illumine cette journée riche en émotions.
Alice: Bravo commandant.
Un peu de légèreté, ça m'avait manqué. Ada se moque de moi et de mon niveau minable en espionnage et finit par retourner dans sa chambre. Je me retrouve donc seul avec ma jolie femme dans la cuisine.
Moi (embrassant tendrement Alice): Je ne voulais pas vous espionner, désolé.
Alice (faisant mine de bouder): Mh... vous êtes pardonnez.
Moi: Je t'aime.Alice: Moi aussi, bien plus que tu ne peux l'imaginer.
La tempête commence à cesser, le soleil revient. Serait-ce le signe d'un nouveau départ pour nous?