I Chapitre 5 I

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À LA RENCONTRE DE L'INCONNU

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À LA RENCONTRE DE L'INCONNU


Au comble d'une tension devenue insoutenable, ses forces l'abandonnèrent là, impuissant et pris au dépourvu. Que pouvait-il faire à présent ? Il était pétrifié, et plus que jamais terrifié à l'écoute de l'écho de ce qui sembla comme un interdit. Cette voix. L'entendre revenait à s'engager dans un sentier sans aucun retour en arrière qui soit possible. Il était voué à affronter ce qui allait se révéler en ce lieu dénué de toute lueur.

Et en son sein, il faisait froid.

Akashi avait plus tôt laissé sa veste sur le banc pour être plus libre de ses mouvements, et cette précaution ne lui était maintenant d'aucune utilité. Il ne pouvait guère bouger ; et s'il le faisait, où pouvait-il bien s'enfuir ? L'ennemi se trouvait tapi en n'importe quelle direction, et prendre la mauvaise revenait à se jeter dans la gueule du loup. Cette voix... elle lui sembla sur le coup familière, comme un souvenir enfoui en sa mémoire qui surgit par ce qu'elle prononça.

« C'est moi. »

Malgré la fraîcheur de l'air, des perles de sueur ne tardèrent à se former sur le front du malheureux qui en maudit une qui alla s'échouer au sol en un bruit de clapotement. Comme elle, il aurait voulu faire preuve de couardise et s'évanouir dans cette nature pour ne plus être à porter de l'emprise de l'homme. Oui, quelque chose du tréfonds de son être lui criait que ce qu'il avait ouï ne pouvait provenir que de lui. De cet individu mystérieux. Et cette pensée lui apparut pareille à une évidence, comme il en fut le cas lorsqu'il lut la lettre. Il fallait l'admettre, cette personne savait poser sa signature sur n'importe quel réel. Le hasard n'existait pas, et Seijuro se haït de ne pas être resté aux aguets quant à la possibilité d'être espionné, ce qui était fort inévitable.

Cependant, cette rencontre était de toute manière nécessaire : le jeune homme devait un jour ou l'autre s'en confronter. Que t'arrive-t-il ? se réprimanda-t-il, car il ne pouvait plus supporter la honte d'une telle lâcheté : il fut un temps où il n'aurait craint.

— As-tu peur ? demanda l'autre demeurant continuellement dans les ténèbres. Il était telle une bête qui observait sa proie – non, qui s'amusait ! avec elle en testant ses limites maintenant prise au piège. Voulait-il jubiler de la voir tourmentée par le désespoir ? Akashi serra poings et dents tant une colère jaillissante remonta depuis ses veines jusqu'en son esprit. Non, il n'était pas un vulgaire jouet à la merci de quiconque. Il ne le sera jamais, et jamais il ne le permettrait en jurant sur sa propre vie.

— Pourquoi ne montres-tu pas ta face ? Tu le sauras par toi-même ! vociféra-t-il presque sous une impulsion incontrôlée, et par cet emportement, il se sentit libéré d'un poids. Cependant, son opposant voyait les choses bien autrement.

— Ah, oui ? rétorqua-t-il le ton dédaigneux. Je ressens pourtant ta chair vibrer dans l'air de là où je suis.

Et le son de la balle résonna une fois de plus, de plus en plus fort comme la première fois, conférant à la scène une tonalité angoissante. Un rythme qui pouvait prendre le pas sur celui du cœur et l'accélérer. Mais n'était-ce pas si facile de faire l'intriguant lorsqu'on est si bien caché de tout et de tous ? La supériorité de cet homme ne résidait pour Akashi que dans le voilement de sa position, et rien d'autre.

Akashi, L'autre c'est moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant